En marge de la 9ème Réunion Ordinaire de l’année du Comité de Politique Monétaire (CPM), Deogratias Mutombo, Gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC), a annoncé une augmentation de l’ordre de 8,0%, dans les estimations de croissance économique à fin août 2013. D’une part, cette croissance est générée par les secteurs des mines, commerce, construction et agriculture et, d’autre part, par l’absorption. C’est plus de la moyenne de la croissance économique enregistrée en Afrique Subsaharienne (5,1%). Par ailleurs, la vigueur de l’économie nationale est attestée par le solde brut d’opinions des chefs d’entreprises qui s’est établi à +14,1% au mois de septembre, contre +15,7, un mois avant.
Deogratias Mutomba estime que, pour relever ses multiples défis, la RD Congo doit maintenir ce taux, ou encore l’améliorer, toute en soutenant les secteurs privés, avec des instruments innovants. Ce, étant donné que la surliquidité ne profite pas à l’économie nationale.

Cette communication a été faite au cours du point de presse organisé dans la salle de réunions de la Haute Direction de la BCC, le vendredi 4 octobre dernier. « Les dernières estimations de la croissance économique, tirées des réalisations de production à fin août 2013, font état d’une progression de l’activité économique de 8,0%, soit un regain de 0,2 point de croissance par rapport à l’estimation à fin juin et de 0,8 point de référence à l’année 2012 qui a connu une croissance économique de 7,2% », a indiqué le Gouverneur.

Cette augmentation place l’économie congolaise au-dessus de la moyenne enregistrée en Afrique Subsaharienne, soit 5,1%.

Sur le marché des biens et services, l’inflation demeure sous contrôle, indique-t-il. A la dernière semaine du mois de septembre, elle s’est établie à 0,021% contre 0,036 en août, portant un cumul annuel de 0,73%. Alors qu’à condition inchangée, le taux devrait se situer à 0,98% à fin décembre 2013, et en glissement annuel à 0,93%, contre un objectif de 4,0%.

Le marché des changes a enregistré une stabilité, malgré des légères augmentations, aux deux dernières semaines de septembre, soit entre 920 et 930 CDF, le dollar américain à l’interbancaire. Sur le marché parallèle pourtant, le taux de change s’est effectué entre 925 et 935 CDF.

Face à cette situation et eu égard de sa politique monétaire, la BCC a tenu à élargir ses fourchettes d’appel d’offres des Billets de Trésorerie (BTR), en vue de l’activer. A l’aide de cette technique, un prélèvement consistant de plus de 52,2 milliards CDF s’est observé, par rapport à fin août. La conséquence qui en résulte, est la baisse de la demande des devises par les banques et la tendance à la stabilisation des taux sur les différents segments du marché des changes.

‘’Les réserves internationales se situent à 1.748,6millions de USD revenant de 1.645,0 millions à fin décembre 2012, soit une accumulation annuelle des devises de 103,5 millions de USD. En termes de couverture, ces réserves représentent 9,3 semaines d’importations des biens et services’’, a souligné le numéro Un de la BCC.

Marché monétaire

L’aisance de liquidité qui caractérise les banques a donné lieu à un marché monétaire inactif, tout au long du mois de septembre. Le marché interbancaire, quant à lui, a relevé des transactions de 10,0 milliards FC, au taux de 1,7%. Et en rythme annuel, ce volume s’est évalué à 1.557,6 milliards FC.

Le BTR, quant à lui, est en pleine expansion et se situe à ce jour, à 181,7 milliards CDF, pendant qu’en rythme annuel, il a permis de stériliser 86,7milliards de CDF.

« Pour éponger la surliquidité observée depuis un certain temps et encourager les banques à mobilier davantage les dépôts à terme, gage du financement de l’économie. Le CPM a décidé de relever le niveau du coefficient de la réserve obligatoire sur les dépôts à vue. Ce dernier passe de 7% à 8%. Quant au taux directeur, il reste maintenu à 3 % et la régulation de la liquidité va se poursuivre via la fourchette d’appel d’offres des BTR », a-t-il précisé.

Comment expliquer que l’impact de cette croissance n’est pas ressenti auprès de la population ? A cette question, le Gouverneur de la BCC estime que deux raisons peuvent expliquer ce constat. En premier lieu, il a estimé que le pays est d’abord dans une dynamique de rattrapage de la croissance négative connue vers les années 90. Deuxièmement, il a fait allusion à la croissance tiré par un petit nombre de branche d’activité, peu créatrice d’emploi. Voilà pourquoi il a indiqué que la BCC se prépare pour une mise en œuvre des instruments innovants.

Judith Asina
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