*Des décisions importantes sanctionnant la fin des Concertations Nationales ne sont pas à attendre uniquement du Congrès annoncé, finalement, pour ce mercredi 23 octobre 2013. D’autres viendront inévitablement d’ailleurs. Surtout après la formation, s’il y a lieu, du Gouvernement de large ouverture. Au Groupe Parlementaire Udps & Alliés, le Président Samy Badibanga et ses pairs sont plutôt en avance. En effet, depuis jeudi 17 octobre 2013, l’Honorable Serge Mayamba ne fait plus partie de ce Groupe parlementaire de l’Opposition. Il a été exclu et notifié par une décision du bureau de ce groupe. Ce dernier, soutient-on, n’a fait que prendre acte de la ‘‘démission d’office’’ de l’élu de la Tshangu. Et ce, conformément aux prescrits du Règlement Intérieur, en son article 6 alinéa 5. Le Vice-président du Bureau de la Chambre basse du Parlement, l’Honorable Kombo Nkisi, serait, également, sur une pente raide. Mais, avant qu’une autre décision ne tombe, l’élu de Madimba pourrait être entendu. Ce sera, assurément, après l’intervention du Raïs et, peut-être, au moment où l’agora politique du pays sera en pleine effervescence. Ce n’est que le début. A l’Udps & Alliés, l’étau va davantage se resserrer autour des colistiers de Mayamba, ceux-là qui l’avaient accompagné chez Kengo, peu avant le début des concertations nationales.

Dans sa lettre, Samy Badibanga Ntita, Président du groupe UDPS et Alliés, rappelle le contenu de l’article 6 alinéa 5 du Règlement Intérieur, à savoir : «La démission d’office s’opère par le constat fait par le bureau de la cessation effective de la participation aux activités du Groupe parlementaire». Aussi, le bureau a-t-il constaté que Serge Mayamba n’a pas «participé aux activités du Groupe pendant plus d’un an et cela, sans justification aucune». Avant d’en tirer la conclusion qui s’impose: «pour ce faire, nous avons le regret de prendre acte de votre démission d’office conformément aux prescrits du Règlement intérieur en son article 6 alinéa 5». Et, de mettre le député exclu en garde contre «tout usage de la dénomination UDPS et Alliés, Groupe parlementaire dont vous ne faites plus partie».

Par contre, dans une autre correspondance signée, cette fois-ci, par Fabien Mutomb, premier vice-président du groupe UDPS et Alliés, neuf autres députés du même groupe sont invités à «faire usage de leur droit de défense au regard de (leur) participation aux concertations nationales, en violation flagrante de l’orientation politique du Groupe adoptée en date du 31 août 2013». Décidément, le premier groupe parlementaire de l’opposition veut mettre de l’ordre dans ses rangs. C’est sans doute l’épilogue d’une saga qui a commencé, depuis l’annonce de la tenue des concertations nationales.

Tout avait commencé lorsque, le mardi 3 septembre 2013, un groupe de 7 députés du groupe parlementaire UDPS et Alliés avait rencontré Léon Kengo, président du Sénat et co-président du présidium des Concertations nationales en son bureau du Palais du peuple. Le lancement des Concertations nationales et surtout, l’éventualité de la formation d’un gouvernement d’union nationale ainsi que la perspective – qui s’est envolée – des per diem plantureux, aiguisaient l’appétit glouton des politiciens congolais mieux connus, pour leur propension à s’inviter à la mangeoire. Pourtant, dans une déclaration datée du samedi 31 août 2013, leur groupe parlementaire s’était associé à d’autres partis d’opposition, pour rejeter toute idée de participer à ce forum. Pour Mayamba, «toute déclaration faite dans le sens d’affirmer la non-participation de ce parti phare de l’Opposition n’est que singulière puisqu’elle n’engagerait que son auteur d’autant plus que lors d’un vote interne qu’ils ont organisé, la majorité d’entre eux a voté pour la participation active à ce forum national».

Intérêts divergents

En vérité, ce groupe avait organisé plusieurs réunions au cours desquelles il a été demandé des avis de consentement de chacun et, à chaque fois, la majorité des membres a toujours rejeté l’idée de participer aux Concertations nationales. Bien plus, Serge Mayamba n’est venu à aucune réunion de ce groupe parlementaire depuis qu’il s’est rebaptisé UDPS et Alliés en lieu et place de UDPS-FAC.

Loin d’être isolé, cet épisode est révélateur du rififi que l’on constate au sein de l’opposition depuis plusieurs mois. En effet, des mariages de raison se nouent et se dénouent à la vitesse de l’éclair, des groupes aux intérêts divergents se constituent et se disloquent avec la même ferveur. Ainsi, l’on a vu Serge Mayamba s’isoler au sein de son groupe parlementaire de par sa propension à soutenir la candidature de Vital Kamerhe au poste de porte-parole de l’opposition alors que le groupe avait désigné son propre candidat, le Député Samy Badibanga. Pire : le Député Romain Kalonji accusa, dans une interview parue dans la presse, Serge Mayamba de l’avoir amené chez Kamerhe, pour y toucher de l’argent de la corruption. Retour du bâton : lors de la discussion de la motion de censure contre le Premier ministre Matata Ponyo, Serge Mayamba réussit le tour de force de chasser vigoureusement de la salle de Congrès du Palais du peuple ses collègues, coupables, à ses yeux, d’avoir retiré leurs signatures de la motion Mayo. Au premier rang, Romain Kalonji. Ce fût un haut fait d’armes, et Aubin Minaku, ému aux larmes, prit acte. Aujourd’hui, Serge Mayamba fait route ensemble avec les mêmes, Romain Kalonji, en tête.

Mais, l’histoire retiendra que le même Serge Mayamba s’était allié à Martin Fayulu, Albert-Fabrice Pwela et Emery Okundji, dans leur combat contre la débaptisation du groupe parlementaire. Là encore, les motivations n’étaient guère les mêmes : si les trois derniers étaient connus pour leur décision de boycotter l’élection du porte-parole de l’opposition, le premier visait, de son côté, à prendre le contrôle du groupe parlementaire aux fins de barrer la route à Samy Badibanga et d’ouvrir, ainsi, le boulevard à Vital Kamerhe dans le choix du porte-parole de l’opposition. Aujourd’hui, il décide de participer aux Concertations alors que son allié d’hier Vital Kamerhe s’y refuse. Quant à Emery Okundji, il s’est retrouvé déboussolé de constater que son frère et président de parti, Joseph Olenghankoy, a été l’un des plus grands acteurs aux concertations nationales.

En tout état de cause, cette exclusion de Serge Mayamba qui intervient à la veille de la formation d’un éventuel gouvernement d’ouverture, est un grain de sable dans la machine. Il serait incommodant de se présenter sous les couleurs alors qu’il n’en a plus ni le pouvoir de représentativité, ni la qualité de membre du Groupe Udps & Alliés.

La Pros.
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