Après l’atterrissage des Concertations nationales, le samedi 05 octobre 2013 au Palais du Peuple, tous les regards des Congolais étaient de nouveau tournés vers l’hémicycle de Lingwala, appelé à abriter le « Congrès » (réunion des deux chambres du Parlement), où Joseph Kabila devait couler les résolutions de ce forum en décisions exécutoires. Contrairement aux attentes, le pasteur Mugalu, chef de la Maison Civile du Chef de l’Etat, a surgi le mardi 08 octobre chez Etienne Tshisekedi, sur rue Pétunias à Limete, pour relancer les spéculations autour d’un projet de rapprochement entre le Président de la République et le Président national de l’UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social).
Comme si cela ne suffisait pas, la sortie de Joseph Kabila au Palais du Peuple a été ajournée, au motif que le « calendrier » de son homologue de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, ne lui a pas permis d’effectuer le déplacement de Kinshasa.

Ce qui intrigue les observateurs, c’est l’impossible association Kabila-Sassou-Tshisekedi dans un forum qui semble refuser d’atterrir, alors que tous les rapports finals se trouvent sur la table du Président de la RDC pour les orientations utiles à donner à qui de droit. Au « départ » comme à « l’arrivée », les trois personnalités ont occupé les devants de la scène chacune à sa manière. Joseph Kabila, par exemple, a pris la casquette d’initiateur. Denis Sassou Nguesso était présenté comme « Facilitateur » par les tenants du Dialogue Inclusif, mais comme « Accompagnateur à la carte » par ceux des Concertations nationales. Quant à Etienne Tshisekedi, il était le symbole vivant du « Camp du refus ».

Sassou très consulté mais…

Avant d’être lancés, les travaux de ce forum ont connu un sérieux flottement liés aux déplacements de plusieurs personnalités congolaises à Brazzaville – Joseph Kabila, Léon Kengo, Aubin Minaku et même le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya – dans le but de clarifier ses termes de référence. Annoncé aussi chez Denis Sassou Nguesso, l’Opposant Etienne Tshisekedi avait surpris tout le monde un samedi après-midi en déclinant l’invitation de son hôte. Certains membres de son entourage avaient expliqué sa volte-face par son refus de faire les frais d’un agenda caché en chantier du côté du pouvoir en place à Kinshasa, visant à faire croire à l’opinion que l’UDPS était enfin partie prenante aux Concertations nationales.

Ce qui a étonné par la suite plus d’un observateur, c’est l’immobilisme de celui qui devait assumer la charge d’ »Accompagnateur à la carte ».

A un moment donné, le président du Congo/Brazzaville était très consulté et paraissait comme un acteur incontournable dans le processus de rapprochement entre frères ennemis congolais. Curieusement, du début à la fin des Concertations nationales, Denis Sassou Nguesso n’a ni parlé, ni posé un acte de nature à refléter son implication « physique » ou « morale » dans ces assises. Pourtant, des situations de blocage n’ont pas manqué au niveau des cinq thématiques appelées à faire l’état des lieux de la Nation, en vue de l’émergence de la « cohésion nationale », de la « réconciliation nationale », d’une « armée républicaine », de la « bonne gouvernance », d’un appareil judiciaire indépendant, d’une administration publique performante, d’une diplomatie « agressive », des infrastructures à la mesure des défis du développement, d’un processus électoral transparent, d’une économie forte, d’un Portefeuille de l’Etat créateur des richesses, etc. Pourquoi s’est-il brutalement effacé de la scène ?

Goût d’inachevé…

Le sentiment que ressentent de nombreux Congolais après le passage du pasteur Mugalu à Limete et le report du « Congrès » du Parlement, est celui d’un forum inachevé car n’ayant pas atteint son objectif principal, celui de la réalisation de la cohésion nationale. Dans ce chapitre, l’on se rend finalement compte que l’exclusion de l’UDPS et de tous ceux qui soutiennent le combat politique de Tshisekedi a ôté aux Concertations nationales leur caractère inclusif.

Dans la famille politique du Chef de l’Etat, un tel constat n’est certainement pas passé inaperçu. Ce qui pourrait justifier la démarche de l’envoyé spécial de Joseph Kabila sur rue Pétunias.

N’ignorant sans doute pas la position de celui qui pose comme préalable à tout dialogue avec le pouvoir en place la reconnaissance de sa victoire électorale à la présidentielle, ceux qui semblent s’être investis dans les manœuvres de rapprochement « Majorité-Opposition » devraient en tenir compte.

Dans l’attente de la clarification des relations Kabila-Sassou-Tshisekedi, l’on retient que les Concertations nationales sont loin d’avoir balisé l’avenir pour les Congolais. Il faudrait sans doute attendre la suite des événements car ni le Palais du peuple, ni Kampala n’a encore livré ses secrets. Le temps mort observé depuis le 05 octobre ne serait pas le fait du hasard.
                                                                                                                              Kimp
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