CongoBloquées depuis plus d’un mois, les négociations de Kampala entre le gouvernement congolais et le mouvement rebelle du M23 ont enregistré un coup d’accélérateur hier mercredi 16 octobre 2013 dans la matinée. C’était peu après l’arrivée dans la capitale ougandaise d’une forte délégation composée de Raymond Tshibanda, ministre congolais des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Mary Robinson, Envoyée Spéciale des Nations Unies dans les Grands Lacs, Martin Kobler, Représentant du Secrétaire Général de l’ONU en RDC et chef de la Monusco, ainsi que Ntumba Lua, Secrétaire Exécutif de la CIRGL (Conférence Internationale de la Région des Grands Lacs).
Tout ce beau monde a pris sans tarder la direction de l’Hôtel Serena de Kampala, laissant le facilitateur, Crispus Kiyonga, ministre ougandais de la Défense, poursuivre au site de Munyonyo le travail de compilation des dossiers avec son secrétariat technique. Alors que les observateurs et les professionnels des médias s’attendaient à vivre la grande plénière tant attendue entre les experts de Kinshasa et ceux du M23, il a plutôt été question des huis clos séparés.
Ce qui a le plus attiré l’attention de tous, c’est la longue séance de travail, en aparté, entre Raymond Tshibanda, Mary Robinson, Martin Kobler et Ntumba Luaba. Celle-ci portait sur des avis et considérations du gouvernement congolais au sujet de l’avant-projet d’accord entre les officiels congolais et les rebelles du M23. L’Envoyée spéciale des Nations Unies, Mary Robinson, était visiblement impatiente de voir les négociations de Kampala atterrir sans délai. Elle l’a du reste fait savoir au chef de la délégation congolaise, tout en martelant qu’un compromis politique global devait être dégagé dans l’immédiat.
En dépit des pressions de Mary Robinson et Martin Kobler de voir Kinshasa et le M23 boucler les pourparlers de Kampala entamés en décembre 2012, la délégation congolaise a réitéré son refus d’accorder une amnistie générale à tous les membres du M23, de désarmer et intégrer ses ex-combattants dans les FARDC avec comme condition de les cantonner à l’Est du pays. Selon Kinshasa, il n’y a pas d’amnistie pour les officiers et militaires du M23 non éligibles à cette faveur et dont la liste était rendue publique dernièrement. Par ailleurs, les membres civils ou militaires du M23 poursuivis des juridictions internationales en sont aussi exclus. Ceux admis au désarmement et à la réintégration devraient accepter d’être cantonnés en dehors de l’Ituri ainsi que du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Ne pas trahir la patrie
L’on a appris que la facilitation ougandaise a donné deux jours aux délégations de Kinshasa et du M23 pour lui renvoyer leurs contre-propositions en rapport avec l’avant-projet d’Accord en vue d’examiner la possibilité d’élaboration d’un document final à signer incessamment. Les Congolais croisent les doigts et implorent les mânes de leurs ancêtres pour que Raymond Tshibanda et tous ceux qui sont appelés à défendre les intérêts de la République ne signent pas n’importe quoi. Ils en appellent à leur patriotisme, à leur clairvoyance et à leur sens des responsabilités afin que le pays ne soit pas trahi une fois de plus, comme ce fut le cas lors de la signature de l’Accord du 23 mars 2009. Une vigilance tous azimuts devrait être exercée à l’endroit de la très controversée facilitation ougandaise, qui a déjà choisi son camp, celui des rebelles du M23.

                                                                            Kimp
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