SAM_5721On ne sait pas encore exactement ce qui est à l’origine de l’effondrement brusque survenu hier dans la matinée de cet immeuble dénommé GLODY’S CENTER situé sur l’avenue Masamba au quartier Basoko-Mosquée juste en face du siège de l’ONG « Médecins Sans Frontières-Belgique». Il faudra attendre les différents rapports des organismes étatiques chargés des enquêtes pour en savoir un peu plus sur ce drame qui a causé des dégâts matériels et humains incommensurables, dont particulièrement des blessés graves et la destruction de tout un immeuble habité par des compatriotes. Jusque tard dans l’après-midi, les équipes de secours de la Croix Rouge et de la Police Nationale ont continué à retirer des décombres certains habitants de cet immeuble avant de les acheminer vers les centres hospitaliers de la capitale. Parmi lesquels une ressortissante belge qui habitait dans l’immeuble. On dénombre jusqu’hier soir 9 blessés graves.  
En attendant, ce drame recommande de poser la question du respect des normes dans le domaine de la construction des immeubles tant dans l’arrière-pays qu’à Kinshasa. Depuis quelque temps, l’on observe une forte tendance à construire des immeubles à étages dans les quartiers populaires et surtout au niveau du centre-ville. Des immeubles de plusieurs étages qui naissent dans un espace de temps très court et souvent dans des sites apparemment insalubres et marécageux.
Le comportement affiché souvent par des promoteurs donne l’impression que ce domaine de la construction n’est pas régi par des lois et règlements. Pourtant, un domaine technique par excellence et qui requiert une technologie de pointe dès lors qu’il met en jeu la vie des habitants, tous âges et sexes confondus.
Le respect des normes urbanistiques
Il est établi que ce sont les services de l’Urbanisme et Habitat qui sont chargés de sélectionner les sites pour y construire des immeubles d’habitations et de commerce. Ce, conformément au plan cadastral établi par le Bureau d’Etudes, Aménagement et Urbanisme (BEAU). Les géomètres, les ingénieurs en construction et génie civil, les architectes, les experts paysagistes sont chargés d’étudier l’environnement, la qualité du sol, la résistance des matériaux de construction et bien d’autres éléments du site où seront construits les immeubles.
Tout promoteur d’un site a l’obligation de réunir toutes les normes urbanistiques avant d’entamer les travaux proprement dits de construction. La loi exige la présence d’un architecte et d’un ingénieur civil ou technicien en électricité pour établir deux plans, notamment celui de la construction et l’autre de l’électricité. Ensuite, il faudra que ces deux plans soient  déposés aux services de l’urbanisme et habitat pour un contrôle de conformité aux normes urbanistiques en vue de la délivrance de l’autorisation de bâtir. En RDC, il existe dans chaque province un bureau de contrôle technique pour vérifier la conformité aux normes urbanistiques et essentiellement celles relatives à la résistance des matériaux de construction. Combien des promoteurs se donnent la peine de se conformer aux normes urbanistiques ? La tendance est de soudoyer les responsables des services d’urbanisme et habitat pour obtenir à peu des frais les autorisations de bâtir. Or, en cas d’accident, la justice condamnera gravement non seulement le promoteur, mais surtout tous ceux qui ont concouru à la construction du dit immeuble, notamment l’architecte, les ingénieurs de construction et d’électricité, le géomètre et particulièrement les agents du service d’urbanisme et habitat.
Au Congo, l’on a remarqué depuis quelque temps le recours abusif aux pratiques de morcellement des terrains, particulièrement pour des raisons de survie ou en cas de conflit de succession au niveau des familles après le décès des parents ou l’un d’eux. Ceux qui acquièrent un terrain morcelé sont pressés de construire en un temps record leur maison d’habitation en oubliant de prévoir des espaces pour les fosses septiques. Que d’avenues ou des ruelles envahies par des fosses septiques particulièrement dans certains quartiers surpeuplés, tels Yolo, Matonge, Matete, Bandalungwa, Kasavubu-Onl, Kinshasa et Barumbu !
On rappelle un autre cas d’effondrement d’immeuble survenu il y a deux ans au quartier Bon Marché juste à côté de la prison militaire de Ndolo.  Un immeuble de quatre étages érigé sur le terrain marécageux s’est effondré comme un château de cartes et heureusement c’était pendant la journée en l’absence des enfants partis à l’école. Dieu merci, il n’y a pas eu des dégâts humains à part un domestique qui avait survécu pendant plus de quatre heures sous des décombres. A y regarder un peu, l’on remarquera que de nombreux immeubles construits à la hâte dans les quartiers commerciaux de la ville ou ailleurs et destinés à des habitations à caractère commercial et domestique ne répondent pas aux normes urbanistiques. Dieu merci, la ville de Kinshasa est protégée du côté Ouest des vents provenant de l’Océan Atlantique par la chaine des montagnes Mbangu et en plus la capitale ne se trouve pas sur la zone sismique. Sinon, l’on aurait déjà connu des cas fréquents d’effondrement des maisons ne répondant pas aux normes urbanistiques.

F.M.
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