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Joseph Kabila a annoncé hier la création, au sein de son cabinet, de deux nouveaux postes à pourvoir. Le premier est celui de « Représentant personnel du Chef de l’Etat chargé de promouvoir la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants, et de servir d’interface avec la Communauté internationale en ce domaine ».
Le second est celui de « Conseiller spécial du Chef de l’Etat chargé du monitoring permanent de l’évolution des patrimoines, ainsi que des cas de malversation, de corruption et d’enrichissement illicite dans le chef des responsables politiques nationaux et provinciaux, de hauts fonctionnaires et cadres de l’Administration publique, des mandataires publics et autres agents publics ».
A priori, le souci du Président de la République d’assainir les mœurs sociales, politiques, administratives et financières est louable. Il est l’expression non seulement de son ras-le-bol mais aussi celui de nombreux compatriotes face à l’impunité qui encourage les crimes sociaux et économiques. Ce qu’il faut craindre cependant, c’est l’émergence d’un « pouvoir parallèle » appelé à agir en lieu et place des trois pouvoirs traditionnels. Cette crainte est d’autant fondée que le Chef de l’Etat, confie à deux de ses proches collaborateurs la gestion des dossiers aussi sensibles que ceux liés aux violences sexuelles, au recrutement d’enfants, aux détournements des deniers publics, à l’abus des biens sociaux, à l’abus du pouvoir, aux fautes des gestion financière ou administrative, à la corruption, à l’enrichissement sans cause… sans pour autant neutraliser les structures chargées de leur gestion au quotidien.
Si les prérogatives de ces deux responsables ne sont pas clairement définies par rapport à celles des membres du gouvernement et des commissions du Parlement (Sénat et Assemblée Nationales) ayant en charge des mêmes matières, l’on risque d’assister à des télescopages sur le terrain, de nature à diluer l’efficacité recherchée dans la lutte contre l’impunité.
Les nostalgiques de l’époque de Mobutu se souviennent que l’administration publique congolaise a été détruite à partir de l’usurpation de ses missions par les cabinets ministériels. Depuis lors, elle ne n’est jamais relevée de ce coup de massue, au point que tous les dossiers des ministères sont devenus la chasse gardée des cabinets de leurs animateurs.
Dans l’environnement actuel, les hauts fonctionnaires que sont les Secrétaires généraux, les directeurs chefs des services et autres chefs des divisions prestent comme de simples figurants. Ils ne sont consultés que si les membres des cabinets ministériels sont bloqués par un dossier hautement technique qui requièrt leur expertise. En conséquence, l’équité est difficile à rencontrer dans des dossiers traités souvent à la tête du client, avec des décisions ministérielles qui font plus de mal que de bien à la communauté nationale.
Si des «cabinets ministériels » et « des parquets généraux » qui ne disent pas leur nom s’installent à la Présidence de la République, chacun peut deviner la suite des événements avec des arbitrages qui risquent de favoriser l’impunité ou les règlements des comptes, alors que le résultat espéré par le Chef de l’Etat n’est pas de combattre les antivaleurs par de nouvelles antivaleurs.
                              Kimp
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