«Il n'y a pas de solution autre que politique pour sortir de cette situation», a notamment déclaré avec insistance le représentant adjoint de la France à l'ONU, faisant allusion aux négociations entre Kinshasa et le M23 relancées dans la capitale ougandaise depuis septembre 2013 mais qui sont actuellement au point mort

Malgré la mise sur pied d'une brigade spéciale d'intervention de l'ONU à l'Est de la République Démocratique du Congo , avec pour mission de neutraliser tous les groupes armés opérant dans cette région des Grands lacs, le Conseil de sécurité de l'ONU s'oppose à tout recours à des méthodes fortes dans le règlement du conflit armé opposant le Gouvernement congolais aux rebelles du M 23, rebellion composée essentiellement des Tutsi congolais et soutenus par le Rwanda et l'Ouganda.

Cette option non militariste dans le règlement du conflit qui sévit à l'Est de la Rd Congo a été réaffirmée le week-end dernier à Kinshasa par M. Alexis Lamek, représentant permanent adjoint de la France à l'ONU, à l'occasion de lla visite que quinze pays du Conseil de Sécurité effectue dans les Grands Lacs, pour tenter de rétablir une paix durable dans cette région instable.

" Il n'y a pas de solution autre que politique pour sortir de cette situation ", a notamment déclaré avec insistance à la

presse le diplomate français, au nom de la délégation du Conseil de Sécurité, avant de quitter Kinshasa hier dimanche à destination de Kigali et de Kampala.

Après avoir rencontré Joseph Kabila samedi dernier et assisté, le même jour, la cérémonie solennelle de clôture de fameuses concertations nationales convoquées par ce dernier, les membres du Conseil de Sécurité de l'ONU se sont contentés de reconnaître " qu'il y a indéniablement une dynamique de paix en RDC et dans la région et que toutes les parties concernées n'ont pas le droit de rater cette opportunité ".

Allusion faite à la reprise des négociations entre Kinshasa et les rebelles du M 23 depuis le mois de septembre de l'année en cours, même si ces pourparlers sont actuellement au point mort.

Ce message du Conseil de Sécurité de l'ONU est de nature à refroidir les ardeurs de certains proches de Joseph Kabila, particulièrement ceux qui continuent à croire que les succès militaires récoltés dernièrement au front par les FARDC soient la solution pour le retour d'une paix durable à l'Est de la République Démocratique du Congo. L'annonce a probablement jeté aussi un coup de froid sur les espoirs suscités par les concertations nationales dans le chef de plusieurs " chasseurs " de postes tant de la classe politique que de la société civile. Surtout que ce forum national est superbement ignoré jusqu'à présent par l'ONU.

En décidant de se rendre aussi au Rwanda puis en Ouganda pour y rencontrer les autorités de ces pays frontaliers à la RDC et impliqués dans l'instabilité que connaît le Congo, les membres du Conseil réaffirment donc leur détermination de faire relancer les négociations entre Kinshasa et les rebelles du M 23 actuellement au point mort.
Après Kigali et Entebe, la délégation du Conseil du Conseil de Sécurité de l'ONU est également attendue à Addis-Abeba, pour des entretiens avec les autorités éthiopiennes.

Un des principaux négociateurs pour le gouvernement congolais, François Muamba, avait indiqué mercredi à l'AFP que ces négociation butaient sur trois points : l'amnistie et l'intégration dans l'armée nationale des rebelles responsables de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité ou de violations graves des droits de l'homme, et le "devenir politique" des dirigeants du M23.

Les autorités congolaises ont même publié fin septembre une liste d'environ 70 noms, parmi lesquels figurent les principaux dirigeants du M23, qui ne pourront être ni amnistiés ni intégrés dans l'armée dans le cadre d'un accord de paix. Kinshasa déclare même ne pas vouloir transiger sur ce point.

L'armée congolaise combat le M23 depuis mai 2012 au Nord-Kivu, à la frontière avec le Rwanda et l'Ouganda. L'ONU accuse régulièrement ces deux pays de soutenir la rébellion. Accusation que Kigali et Kampala continuent à rejeter . Le M23 est mouvement politico-militaire né de la mutinerie d'anciens rebelles -essentiellement tutsi - qui avaient été réintégrés dans l'armée.
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