Les Kinois habitués à la bonne vie, aux concerts nocturnes et aux soirées festives prolongées, sont devenus casaniers bien malgré eux, développant des réflexes de peur, en sortant le matin, de leurs domiciles, pour se rendre au boulot, ou le soir, en regagnant ceux-ci. Les rues de Kinshasa ne sont plus sûres, certains passages érigés en coupe-gorges et les nuits réputées traumatisantes. Car, on ne sait pas quand et où est-ce qu’on pourrait rencontrer les Kuluna, ces redoutables marginaux équipés des machettes et autres armes blanches, qui s’attaquent impunément aux paisibles citoyens. Le phénomène n’est certes pas nouveau dans la capitale. Bien que cette forme de criminalité dégage une forte charge émotionnelle, tant par les nombreux et graves préjudices causés aux victimes, que par le nombre élevé de ces délinquants en détention, la population veut un signal fort de l’autorité, et non des déclarations fracassantes non suivies d’effets.

Force est de constater qu’à un certain moment de l’histoire, les Kuluna ont servi la cause des politiciens à bout d’arguments et décidés de régler les comptes à leurs adversaires politiques. Au plus fort de la confusion et de l’insécurité généralisées qui avaient régné lors des élections de 2011, d’autres marginaux se sont improvisés des « appendices de la police », proclamant à qui voulaient les entendre qu’ils étaient chargés d’assurer la sécurité à Kinshasa. Le cas le plus révoltant pour les Kinois, est sans conteste, la libération massive de plus d’une centaine de délinquants, lors de la mesure de grâce présidentielle en faveur des prisonniers.

Des actes de banditisme qui requièrent une action judiciaire énergique


Avec cette libération massive n’ayant tenu compte ni des antécédents judiciaires de ces criminels en herbe, ni du nombre des meurtres commis, ni de leur forte capacité de nuisance, ni aussi de la réaction de la population totalement déçue et indignée, Makala a refoulé dans nos communes, cette racaille et replongé les Kinois dans la peur, alors qu’ils n’avaient pas manifesté des remords pour les crimes gratuits distribués dans nos quartiers, ni des sentiments de compassion envers les membres de famille de leurs victimes, ni même des signes de reconversion vers des métiers plus recommandables. Comme pour réconforter les plus sceptiques dans leurs inquiétudes, trois Kuluna porteurs des machettes ont abattu dernièrement le motocycliste Jean Lukusa qui est mort de suites de ses blessures sur la tête. Ce crime a été commis le 21 septembre 2013, vers 3 H du matin, sur avenue Itaga, devant l’Hôtel Beau Rêve, à Barumbu, avant que ces criminels s’emparent de sa moto. La même nuit, aux environs de minuit, c’est un commandant du Bataillon de la police d’investigations criminelles de subir les assauts de ces malfrats. Le commissaire Nkongolo Mwanza, debout devant son domicile sur avenue Mweka, quartier PLC, commune de Lingwala, s’est vu encercler par ces délinquants qui lui ont arraché son porte-monnaie contenant 100 dollars, 14.500 FC, une carte bancaire , une carte de service, ainsi que son téléphone.

A des centaines de kilomètres de là, lors de leur intervention nocturne du 21 septembre 2013, des éléments du sous-commissariat Kisantu de Kimbanseke devaient disperser sur avenue Sanda, au quartier Biela, des hordes des Kuluna qui s’affrontaient. Sur le lieu, les policiers ont tiré des coups de feu en l’air, dont une balle perdue a atteint dans le dos, Saïda Dialungana, 28 ans, résidant sur avenue Sanda n° 36.

Courroucée de voir que c’est une innocente qui est tombée en lieu et place de ces marginaux, la population a effectué une descente punitive au sous-commissariat Kisantu qu’elle a saccagé, ainsi que des boutiques et des pharmacies des environs. On signale que les vandales ont emporté une arme Fa et passé à tabac et blessé le policier Kiyalanga.

Devant la Grand-Poste et au rond-point Forescom, des groupes des Kuluna y ont installé leurs pénates, arrachant des bijoux, des sacs et des téléphones aux jeunes filles et aux expatriés. Sur l’avenue colonel Lukusa, des pick-pockets raflent à la faveur des embouteillages, quelques sacs et mallettes traînant sur le siège arrière des véhicules.

Kingabwa a renoué avec l’insécurité, et le climat de terreur de « favelas » s’est installé dans cette partie de la capitale. Ngiri-Ngiri, Yolo, Ngaba, Makala, Kintambo, Lingwala, Barumbu, Kinshasa, pour la partie Ouest, Camp Kauka, Camp Mombele, Ngaba, Lemba, Matete, Ndjili, Kisenso, Masina et Kingasani, pour la partie Est, chaque nuit, on fait face à la fois aux marginaux et au phénomène du grand banditisme. La population s’interroge sur la compassion que certains dirigeants éprouvent pour ces malfaiteurs, quand on sait que la place des malfaiteurs est en prison. Pour asseoir la sécurité au sein de la société, il faut mettre ces criminels derrière les barreaux. Et les Kinois de se demander : ils sont au service de qui ? Quels intérêts cachés servent-ils ? Les brèches se situeraient-elles dans ces milieux judiciaires jadis réputés intransigeants à l’égard des cas de grand banditisme et des crimes de sang, de tentative de corruption pour arracher la libération de ces délinquants sans foi ni loi ? La population attend un signal fort d’André Kimbuta dans le démantèlement des pépinières des forces négatives.
                                                                                                                     J.R.T.     
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