*Le suspense n’est pas fini. Tous ceux qui, de loin ou de près, s’attendaient à des mesures importantes annoncées, du reste, à la plénière du 5 octobre dernier, devront encore prendre le mal en patience. Tenez ! Le discours de Kabila a été postposé à mardi 15 octobre 2013. Un changement d’agenda présidentiel de dernière minute se serait, semble-t-il, glissé au programme initialement fixé, pour ce jeudi 10 octobre, au Palais du Peuple, à Lingwala. L’on évoque également des impératifs dus aux dispositions protocolaires concernant, par exemple, certains hôtes de marque invités, pour la circonstance, au Congrès de deux chambres du Parlement congolais. Cette séance qui se veut historique et très solennelle, telle que l’aurait imaginée son initiateur, continuera sans nul doute à cristalliser, tout ce week-end, l’attention des politiciens qui, dans leurs laboratoires, tentent de conjecturer sur ce que pourrait être le contenu des mesures attendues. De la décrispation de la situation politique à la libération des prisonniers, sans oublier, la lutte contre l’impunité, la fraude ou les anti-valeurs, avec son corollaire qu’est l’amélioration de la gouvernance qui transite par la requalification de la Majorité et la matérialisation de la nouvelle politique de la ‘’main tendue’’ via cette affaire de gouvernement de large ouverture, de consensus ou, simplement, d’ouverture, l’on voit bien comment le microcosme politique est devenu, ces derniers jours, très agité. Décidément, Kabila aura réussi à faire rêver la classe politique, toutes tendances confondues, grâce à la magie des concertations nationales. Rien n’est cependant perdu. Tout est en l’état. Car, après tout, Kabila ne se dédira pas. L’option levée de sortir de l’orthodoxie démocratique demeure d’actualité. Désormais, la Majorité, avait-il souligné, ne devrait plus se permettre de maintenir la minorité à l’écart de la gestion de la chose publique. Dans sa foi, le Président de la République adhère aux pistes de solutions tracées par les Concertations nationales. Mais, seulement, dans leur application, certaines recommandations et/ou résolutions seront certainement étalées dans le temps. En attendant, revoici le discours du 5 octobre, pour se rafraichir la mémoire et en faire l’exégèse.



Discours de Joseph Kabila à la clôture des concertations nationales, le 5 octobre 2013



Honorables Membres du Présidium des Concertations nationales,
Mesdames et Messieurs les Délégués Distingués Invités, Chers Compatriotes,
Le 07 septembre dernier j’avais, dans cette même salle, procédé à l’ouverture des travaux des Concertations nationales.
L’objectif assigné à ces assises, forum d’échanges entre fils et filles de notre pays, dans un esprit républicain et de tolérance mutuelle, était de « dégager les voies et moyens susceptibles de rétablir et de consolider la cohésion interne, en vue d’assurer la victoire sur toutes les forces d’agression; de renforcer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national; de mettre fin au cycle infernal de violences à répétition, principalement dans le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri; de conjurer toute velléité de s’associer aux tentatives exogènes de déstabilisation du pays et de planifier, ensemble, le développement socio-économique de ce dernier, dans la paix et la concorde ».
Trois semaines après, je suis heureux de constater que, conscients de la haute mission qui leur avait été confiée, et forts de mes orientations, les Délégués aux Concertations nationales ont fait preuve de diligence et ont achevé leurs travaux.
Au nom du peuple congolais et au Mien propre, je félicite chacune et chacun d’eux pour le travail abattu, et pour le respect du délai imparti, une première dans l’histoire contemporaine de notre pays, vu qu’il n’y a jamais eu d’assises similaires qui aient examiné autant de questions d’intérêt national, et proposé des pistes de solution, en un temps aussi court.
C’est la preuve que vous êtes attentifs à la détresse de nos populations qui, vu les atouts de notre pays, aspirent légitimement à la paix et au bien-être, et que non seulement vous avez entendu, mais aussi que vous avez trouvé pertinent, Mon appel à la mobilisation générale pour y mettre définitivement fin.
C’est aussi la preuve, une fois encore, que lorsque la Nation est en danger, ou lorsqu’il s’agit d’établir des bases solides pour l’avenir du pays, les Congolaises et Congolais sont capables de dépassement de soi et de sursaut patriotique.
Honorables Membres du Présidium, Mesdames et Messieurs les Délégués, Chers Compatriotes,
Le Présidium vient de Me remettre le rapport général de vos travaux.
A brève échéance, Je convoquerai les deux Chambres du Parlement en Congrès, afin de rendre compte à la Nation des conclusions et recommandations des Concertations nationales.
A cette occasion, des mesures importantes seront annoncées pour y donner suite, répondre aux préoccupations légitimes des délégués, et par-delà à celles de notre peuple, et imprimer un nouvel élan à l’œuvre de reconstruction nationale.
D’ores et déjà, Je tiens a relever que, sur le plan politique, le message des forces vives de la Nation congolaise, classe politique et société civile confondues, qui ressort du rapport général de vos travaux est double.
D’une part, vous tenez au respect du cadre institutionnel qui régit notre pays.
D’autre part, face aux enjeux de l’heure, vous estimez qu’il ne faut pas sacrifier les impératifs de la pacification et du développement accéléré du pays sur l’autel d’une orthodoxie démocratique qui voudrait que la majorité tienne la minorité éloignée de la gestion de la chose publique.
Soyez assurés que Je vous ai entendus, et que Je vous ai compris ! Cela d’autant plus que vous Me rejoignez dans l’appel à la conjugaison des efforts que J’avais lancé dans Mon discours d’investiture du 20 décembre 2011.
Honorables Membres du Présidium, Mesdames et Messieurs les Délégués, Chers Compatriotes,
Avant de clore Mon propos, Je tiens à souligner que nous venons de réussir, ensemble et dans la concorde, l’organisation d’un grand forum, désormais historique, et que grâce au consensus que nous avons forgé, dans un esprit de tolérance et de respect mutuel, nous avons fourni à notre pays aussi bien le ferment de la cohésion nationale que les bases d’une meilleure gouvernance multisectorielle.
Nous nous sommes ainsi montrés à la hauteur des enjeux présents et futurs, et nous avons démenti, de la plus belle manière, les pronostics et prédictions des sceptiques et des prophètes des malheurs.
Nous le devons à la qualité et au patriotisme des participants, ainsi qu’à ceux des personnalités, toutes nationales, qui ont eu la charge d’organiser les Concertations et d’en diriger les délibérations, singulièrement les membres du Présidium à qui Je présente mes félicitations.
Les contributions des uns et des autres ont, en effet, reflété intelligence et compétence, mais aussi et surtout maturité, sagesse et sens des responsabilités devant l’histoire.
Pour l’émergence de la République Démocratique du Congo, c’est un motif légitime d’espoir.
Demeurons ainsi à jamais unis, motivés et déterminés, et nous relèverons tous les défis.
Sur ce,
Honorables Membres du Présidium, Mesdames et Messieurs les Délégués,
Je déclare clos les travaux des Concertations nationales.
Que vive la République Démocratique du Congo!
Et que Dieu bénisse notre pays !
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