Que cachent ces manœuvres? Les services de sécurité seraient-ils débordés? Il est devenu coutume qu'on observe, chaque matin, un cadavre joncher les artères de la capitale cuprifère. Les victimes sont tuées par balles ou, elles sont simplement égorgées ou étranglées. Ce phénomène inexplicable a tellement pris de l'ampleur que la population ne sait plus à quel saint se vouer.

La nuit de mardi 29 octobre 2013 a été perturbée par des tirs nourris aux armes légères et lourdes. Ces crépitements des balles ont été entendus, depuis 3 heures jusqu’au plus petit matin, dans la commune Kampemba. Aux dernières nouvelles, l'attaque aurait eu comme cible le dépôt d'armes de guerre au niveau de CHEMAF/Kigoma par des individus non autrement identifiés. Si, d'aucuns ont soutenu la thèse d'une tentative de dépouiller le dépôt d'armes automatiques au quartier Kabetsha, dans la communune Kampemba, d'autres ont cru, pourtant, que ces affrontements ont eu lieu, non loin du camp militaire préfabriqué au Bel Air. Mais, pour bon nombre, il ne s'agit ni d'une simple attaque armée, ni d'une tentative de dévaliser un dépôt de médicaments ou de marchandises non périssables mais plutôt, d'un acte isolé commis par une bande de voyous. Pourtant, de plus en plus clair, on s'est rendu compte qu'il s'agirait d'une simple attaque. Les assaillants auraient d'abord opéré au dépôt d'armes de guerres sur Usoke, en prolongeant non loin de Cafrigel, avant d'échouer au dépôt d'un opérateur économique en vue dans la ville aux environs de l'entreprise SEP. C'est là que certains auraient été stoppés net et même arrêtés. Mais, dans ce flou artistique, d'autres voix se sont élevées pour soutenir que ces coups de feux nocturnes ne proviendraient pas du camp militaire préfabriqué,

moins encore de l'aéroport international de la Luano, comme c'est souvent le cas, mais plutôt de Kimbembe, de Bongonga ou d'un pillage évité des structures économiques. Il a fallu beaucoup de temps pour que la version du gouvernement provincial apaise un peu les esprits. Selon M. Juvénal Kitungwa, Ministre provincial de l'intérieur, des hommes armés ont attaqué un dépôt des munitions dans le quartier industriel et l'attaque a été menée par des indépendantistes Bakata Katanga. Le porte-parole de l'armée aurait aussi confirmé cette attaque contre la garde commise au dépôt et il y aurait eu des morts. On se souviendra d'ailleurs que des éléments Maï-Maï avaient investi la ville de Lubumbashi, le 23 mars dernier, sans trop d'efforts. Déjà, une forte présence militaire dans certains quartiers a été visible aux premières heures de la journée de ce mardi 29 octobre 2013.

En fait, serait-ce toute une malédiction qui frappe la ville de Lubumbashi? C'est comme si la capitale cuprifère était poursuivie par un signe indien. Chaque fois que le gouvernement provincial fait un effort pour apporter de l'eau au moulin, des actes d'incivisme sont commis et découragent. Donc, ces coups de feu d'armes automatiques à Lubumbashi connaissent plusieurs épisodes. Le vendredi 25 octobre 2013, vers 15 heures locales, la ville a été le théâtre des tirs nourris à l'arme légère en plein quartier commercial. Un militaire en divagation avait semé la panique depuis le grand magasin Hyper Psaro et n' a été maîtrisé qu'au niveau du Palais de Justice ( sur une distance d'au moins deux kilomètres). Ce spectacle désolant a laissé des victimes blessées et des personnes ayant perdu la vie. Dans tous les cas, l'insécurité bat son plein et les causes sont multiples. Elles sont d'ordre politique, social et économique. La pression démographique de ce dernier moment est en déphasage avec les infrastructures vétustes datant de l'époque coloniale. L'urbanisation de la ville est devenue un casse-tête et toute la population vit de la débrouillardise. Conséquences, plusieurs bandes armées opèrent pour assurer la survie quotidienne de leurs familles. Or, il faut aux citoyens un sens de bien public et plus d'éthique. L'expérience montre d'ailleurs que tous ces groupuscules de malfrats, qui terrorisent la ville, sont entretenus et protégés. Une politique cohérente de sécurisation de Lubumbashi s'impose. Sinon, l'avenir proche risque d'être catastrophique.

Jean-Marie Yamukabo
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