*Il n’a ni fixé la date, ni désigné jusqu’ici,  un Formateur du prochain gouvernement de cohésion nationale. Derrière un  si   grand   discours ponctué d’applaudissements, Kabila a laissé, une fois de plus,  tout  un florilège de questions sur le format, le  quota  et, même, le mode de désignation des membres de ce gouvernement. Il a, néanmoins, réaffirmé sa volonté de compacter la Majorité, l’Opposition et la Société civile  dans une même moule, pour aller vers des perspectives nouvelles, vers un Congo tout à fait nouveau. Il a, même, parlé d’un nouveau départ, tout court.  Et,  pour convaincre, le Chef de l’Etat a  relevé entre autres, comme missions prioritaires, le rétablissement de la paix et de l’autorité de l’Etat à travers le pays, la consolidation de la cohésion nationale, la poursuite de la reconstruction, l’appui au processus de décentralisation et à l’organisation des élections  et,  enfin,  l’amélioration des conditions sociales des populations. Voilà tout. Du reste, rien n’a été dit sur la durée de ce gouvernement mais, surtout, sur l’ouverture des consultations devant concourir à son avènement rapide.
‘’Demain sera différent d’aujourd’hui’’, a déclaré notamment, Joseph Kabila, lors de son intervention musclée, ce mercredi 23 octobre dernier, devant les Députés et Sénateurs réunis en Congrès, au Palais du Peuple,  en présence de Denis Sassou Nguesso, le Président de la République du Congo-Brazzaville et, de  Mme Dlamini  Nkosazana Zuma, la Présidente de la Commission de l’Union Africaine.
L’un des volets les plus marquants à retenir de ce  discours  reste, sans conteste, celui de la formation du  gouvernement de cohésion nationale  dont dépendra étroitement l’exécution de la batterie de recommandations et résolutions telles que consignées dans le rapport final sanctionnant la tenue des concertations nationales, du 7 septembre au 5 octobre 2013, à Kinshasa.
A ce sujet, le Président a laissé, derrière cet apologétique  discours, plusieurs zones d’ombre. Il s’est voulu, toutefois, rassurant quant à l’implication de la Majorité, de l’Opposition et de la Société Civile à la gestion de la chose publique.  Mais, à quand ce gouvernement de cohésion nationale ? Quels seront les critères de sélection de ses membres ? Comment ces trois composantes ainsi identifiées  pourront-elles lui présenter des noms, si, dès le départ, le format en termes de nombre, ni le nom du formateur ne sont pas connus ?  Sur un autre registre, quel est le sort réservé à  l’actuel gouvernement Matata, en attendant celui dit de cohésion nationale ? Là-dessus, revoici des spéculations !  Va-t-il  travailler, sans désemparer jusqu’à ce que l’Ordonnance présidentielle intervienne ? Ou bien, Matata dépose sa démission avec celle de son équipe, en bloc ? Apparemment, l’après-congrès ressuscite des vieux démons, à la veille de ces grands bouleversements et/ou tractations.  Qui partira ? Qui reste ? Il y a là, de quoi donner du travail aux marabouts, devins ainsi qu’aux autres prophètes, en ce moment de calcul calqué sur des intérêts politiques. Pourtant, le discours présidentiel, à lui tout seul, s’est montré au-delà des angles de l’assouvissement des appétits gloutons, loin même de la recherche effrénée du bourrage de l’Exécutif, avec des apprentis sorciers. L’affaire étant de poursuivre et d’enrichir le programme économique du gouvernement, sous la trame d’une orthodoxie financière, sans commune mesure, avec l’esprit du mal qui, autrefois, avait fait  de la République, la vache à lait où chacun des membres du gouvernement, se devait de suçoter à l’infini, pour  des fins purement personnelles.  A l’heure qu’il est, qui de tous les citoyens congolais, aurait la chance de conduire avec doigté ce nouvel exécutif  central ? Certes, Kabila en a le pouvoir discrétionnaire. Mais, la réussite d’un tel gouvernement  nécessite cependant qu’un consensus se dégage  autour de son commandant de bord, ou de  cet oiseau rare. D’où, la question de savoir comment  s’y prendre lorsqu’on est sorti de bornes tracées par la Constitution qui, elle, avait une autre formule ;  celle de la désignation  d’un Informateur appelé à identifier la Majorité. Puis, celle de la nomination d’un Premier Ministre de la Majorité qui, à son tour, devait former le gouvernement, en concertation avec le Chef de l’Etat.  A présent, les choses sont allées  vite. La roue de l’histoire a peut-être  tourné dans le sens contraire. Cette fois-ci, en effet, le schéma de l’ex-Majorité étant abandonné, il va falloir absolument  réinventer une nouvelle roue, pour faire avancer cette histoire, en passant au prisme, les recommandations des concertations nationales qui consacrent, plutôt,  la   suprématie    de la  démocratie consensuelle  sur la démocratie institutionnelle, sans fracture, ni fioriture  sur l’essentiel, à savoir, la souveraineté nationale et l’intégrité du territoire.
En tout cas, Kabila encore et toujours, lui, est devant toutes  ses responsabilités. Des noms qui circulent actuellement n’auraient valeur de marché que si et seulement si,  ils coïncidaient avec le   choix définitif du Chef de l’Etat. Tant que  le fameux consensus retenu, comme mode de décision, n’aura été, paradoxalement, valable  que pour les concertations,  la composition du gouvernement évoluera,  quoi qu’il en soit,  au gré de  ses stratagèmes  face aux enjeux et défis qui s’imposent à la nation congolaise, toujours  menacée, dans sa partie Est.
LPM 


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