*Entre Samy Badibanga Ntita et Aubin Minaku Ndjalandjoko, la lecture des enjeux politiques à l’horizon 2016 est aux antipodes. En effet, s’exprimant en sa qualité de SG de la MP, dans une interview à rfi,  le week-end dernier, Aubin Minaku a déclaré qu‘‘on ne touchera pas à l’article 220’’. Ça signifie, a-t-il ajouté, qu’il y a respect de deux mandats non renouvelables et que le Président Kabila partira après les prochaines élections. Toutefois, Minaku ajoute : ‘‘…Selon la Constitution congolaise, une institution libère les fonctions quand il y a une autre qui a été élue  de façon démocratique. Le jour où on organisera les élections présidentielles dans cette République, et que ce sera gagné par quelqu’un d’autre, celui-là remplacera Kabila’’. C’est cette  dernière incise qui fait renâcler  Samy Badibanga. Pour lui,  il y a, en toile de fond, la volonté de «Joseph Kabila» de briguer un troisième mandat. Se confiant, pour sa part à nos confrères de Congoindépendant depuis Bruxelles, en guise manifestement de réplique à Minaku, l’élu de la circonscription électorale de Mont-Amba pense que «le pouvoir serait tenté de multiplier  des  subterfuges dans le but de  contourner l’opposition farouche à toute modification de l’article 220 de la Constitution lequel verrouille l’article 70…L’objectif des concertations nationales n’a été ni plus,  ni moins que de mettre en place un régime de transition. Ainsi, remettre le compteur de la législature en cours à zéro. Faute de réaliser cette  ambition, les initiateurs auraient  trouvé une formule : « les élections locales se tiendront en 2014. Ce qui veut dire que les autres scrutins seront organisés fin 2015 ou en 2016 sans oublier le piège du recensement que l’ont voudrait rendre impératif,  avant les élections. Il y a donc lieu de s’attendre au report de l’élection présidentielle initialement prévue en 2016… », s’inquiète  Badibanga,  Président du Groupe parlementaire Udps & Alliés.

Un débat, un autre, est en train de prendre corps dans le microcosme politique RD-Congolais, juste après les travaux des concertations nationales. C’est celui qualifié par les ‘‘anti-concertations’’ des ‘‘non-dits’’ de ce forum dont la clôture est intervenue,  le samedi 5 octobre dernier. Il s’agit de la ‘‘prolongation tacite’’ du mandat du Chef de l’Etat,  au-delà de 2016. Ce débat, il convient de le souligner,  dès l’entrée en matière, vient d’être amplifié par l’intervention de l’Honorable Minaku Aubin, manifestement, en sa qualité de Secrétaire Général de la Majorité Présidentielle, sur les antennes de la radio France internationale, rfi, en fin de la semaine dernière.

En effet, à la question de la radio mondiale de savoir si, lorsqu’on parle de l’ouverture, on parle consensus, cela peut-il être l’occasion de changer la Constitution, Aubin Minaku Ndjalandjoko n’y est pas allé par quatre chemins. ‘‘La Constitution congolaise est claire, il faut la respecter. Et,  le Président de la République l’a toujours dit. Et si dans cette Constitution, les dirigeants estiment qu’il y a nécessité d’une révision dans l’intérêt de la République sur base de la même Constitution, ce ne doit pas être un tabou. Mais,  si la Constitution prévoit quelques dispositions intangibles, on ne touche pas aux dispositions intangibles. Donc pour moi, la révision de la Constitution, ce n’est pas un tabou, mais il s’agit d’une révision des dispositions révisables. On ne touche pas aux dispositions intangibles’’, a-t-il répondu. Et,  parmi ces dispositions, il y a notamment, ce fameux article 220 qui interdit au Chef de l’Etat Joseph Kabila de se représenter en 2016 pour un troisième mandat. Et, même là, Minaku Aubin confirme qu’on n’y touchera pas, avant de soutenir que, ‘‘ça signifie qu’il y a respect de deux mandats non renouvelables’’.      

Donc, si on ne touche pas à l’article 220, est-ce que ça veut dire que le Président Kabila partira en 2016 ? A cette question, le SG de la Majorité Présidentielle confirme que ‘‘le Président de la République partira après les prochaines élections. Parce que selon la Constitution congolaise, une institution libère les fonctions quand il y a une autre qui a été élue  de façon démocratique. Le jour où on organisera les élections présidentielles dans cette République, et que ce sera gagné par quelqu’un d’autre, celui-là remplacera Kabila’’.

Analyse  

Analysant les propos du SG Minaku et, en même temps,  les recommandations des concertations nationales, «Samy» ne regrette pas d’avoir boycotté les travaux de ce Forum. Il l’a dit à nos confrères de Congoindépendant, à partir de Bruxelles. En effet, après avoir déploré le fait que les «concertateurs» soient restés muets sur les réformes du secteur militaire et de sécurité, ce Député Udps considère,  néanmoins,  que ce forum peut être considéré comme «un acte premier au cours duquel, un camp s’est organisé». Il reste, selon lui, que ce dernier groupe aille à la rencontre de «l’autre camp» qui regroupe l’UDPS et Alliés, l’UNC de Vital Kamerhe, les FAC et une partie de la société civile. S’agissant de la levée, par le ministère de l’Intérieur, de la mesure d’assignation à résidence qui frappait le président de l’UDPS, Badibanga a eu ces mots : «Cette mesure est un aveu d’autoritarisme». Selon lui, les autorités politiques tentent de tourner cette issue à leur avantage.

De l’idée de la mise en place d’un «gouvernement d’union nationale», Samy Badibanga a estimé qu’elle  est tout simplement inappropriée. Aussi, pense-t-il que les initiateurs de ce projet seront obligés de «toucher» à la Constitution. «La Constitution, explique-t-il, reconnaît une majorité qui gouverne et une opposition qui critique et propose. Comment vont-ils faire sauf à mettre sur pied un gouvernement de la Majorité présidentielle élargi ?». Pour lui, il y a, en toile de fond, la volonté de «Joseph Kabila» de briguer un troisième mandat. «Le pouvoir use de subterfuges pour contourner l’opposition farouche à toute modification de l’article 220 de la Constitution lequel verrouille l’article 70». Cette dernière disposition énonce dans son premier alinéa que «le Président de la République est élu au suffrage universel pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois».

Et, de conclure : «L’objectif des concertations nationales n’a été ni plus,  ni moins que de mettre en place un régime de transition. Ainsi, remettre le compteur de la législature en cours à zéro. Faute de réaliser cette  ambition, les initiateurs ont trouvé une formule : les élections locales se tiendront en 2014. Ce qui veut dire que les autres scrutins seront organisés fin 2015 ou en 2016 sans oublier le piège du recensement que l’ont voudrait rendre impératif,  avant les élections. Il y a donc lieu de s’attendre au report de l’élection présidentielle initialement prévue en 2016… ».

Vrai dialogue exigé

Il convient, par ailleurs, de relever que le Député Udps n’a cessé, tout au long de son entretien avec nos confrères de Congoindépendant, d’exiger un dialogue inclusif. «Nous considérons que notre pays a plus que jamais besoin d’une réconciliation nationale…Il y a une fracture réelle à tous les niveaux. Au plan politique, il y a la nécessité de rétablir la vérité des urnes. Au plan communautaire, il y a le mal-être des membres de la communauté tutsi. Au plan social, il y a une crise de confiance entre les gouvernants et les gouvernés. Au plan économique, il y a la misère sociale qui « crève les yeux». A l’en croire, un vrai «dialogue inclusif» regroupant le gouvernement et les représentants des forces politiques et sociales les plus significatives est nécessaire pour «identifier les causes majeures de la crise»,  conformément à l’Accord-cadre d’Addis-Abeba du 24 février ainsi qu’à la résolution 2098 du 28 mars 2013 du Conseil de sécurité. Et de souligner : «Un contact direct ou via un médiateur est nécessaire entre le "camp" de Joseph Kabila et celui d’Etienne Tshisekedi afin de mettre fin à la crise de l’Etat». Ce serait l’occasion d’évoquer notamment,  les phénomènes des groupes armés  à travers toute la République.
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