Sans surprise, le Président de la République a annoncé la formation prochaine d’un Gouvernement de cohésion nationale, en réponse aux recommandations des Concertations Nationales. Joseph Kabila a fait cette annonce mercredi 23 octobre 2013,  dans son discours sur l’état de la Nation. Ce Gouvernement aura pour missions:  la restauration de la paix et de l’autorité nationale, la consolidation de la cohésion, la poursuite de la reconstruction nationale, l’appui à la décentralisation, l’organisation des élections et l’amélioration de conditions de vie de la population.
Cette décision, prise conformément à la politique d’ouverture du Président de la République a pour but de cimenter la cohésion nationale. Dans ce même but, Joseph Kabila a pris un train de mesures portant sur la grâce présidentielle, la libération conditionnelle des prisonniers militaires après les civils, le rapatriement des dépouilles de Feu Président Mobutu et l’ancien premier Ministre Moïse Tshombe. D’autres mesures portent sur l’érection prochaine des monuments en mémoire des victimes de la guerre, mais aussi des instructions au Gouvernement pour accorder des facilités consulaires aux Congolais ayant acquis d’autres nationalités.
Pour autant, le Président de la République a prévenu que la quête de la cohésion nationale ne rime pas avec l’impunité. De même a-t-il dit que sans la justice, la reconstruction escomptée serait factice. C’est ainsi que Joseph Kabila a annoncé des mesures contraignantes pour mettre fin à l’impunité, à la corruption, aux détournements des deniers publics et autres actes hypothéquant sa détermination et celle du  Gouvernement à améliorer les conditions de vie de la population.
Pour l’armée et la police, le Chef de l’Etat a dit avoir instruit l’Auditeur Général de renforcer les enquêtes en vue de sanctionner les officiers auteurs d’exploitation illicite des ressources naturelles, de détournements de la solde des militaires et policiers ainsi que des armes et munitions. « Quand un officier a pour maître le drapeau et l’argent, le premier pâtit au profit du second», a dit Kabila en substance.
Dans le même ordre d‘idée, le commandant suprême des FARDC et de la Police Nationale Congolaise a demandé aux différents groupes armés de déposer les armes et de se rendre avant d’y être contraints par la force. Tout en réitérant la détermination des FARDC d’en finir avec l’insécurité à l’Est, il a annoncé la nomination prochaine de son représentant qui sera chargé de la promotion de la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants dans les groupes armés.
Sur le même volet, le Président de la République a annoncé la fin de l’impunité contre les professionnels des rébellions. Il ne sera désormais plus question de réintégrer ni amnistier des récidivistes, a-t-il dit, faisant clairement allusion aux rebelles du M23.
La même rigueur sera désormais dans la gestion de la chose publique. Ici aussi le Président de la République a annoncé la nomination d’un Conseiller spécial chargé d’assurer le monitoring de l’évolution du patrimoine, des cas de corruption et d’enrichissement illicite des responsables politiques, des hauts fonctionnaires, des cadres, des mandataires publics et agents de l’Etat. Il a aussi appelé à la prise de mesures juridiques élargissant l’obligation de déclaration des biens à tous les mandataires publics.
Le Chef de l’Etat a, par ailleurs, prévenu la répression, désormais, de tous ces actes et veiller personnellement à un choix judicieux des animateurs et dans l’application rigoureuse et systématique de la sanction pour mettre hors d’état de nuire tous les éléments susceptible d’hypothéquer notre détermination à améliorer la situation sociale des citoyens», a, en effet, prévenu le Président de la République.
Les congolais, a poursuivi le Président de la République, ont le devoir de redonner au Congo ses lettres de noblesse. C’est ainsi qu’il les a convié à un nouveau départ, de cheminer dans une gouvernance démocratique. Pour changer le Congo, a-t-il dit, les congolais doivent d’abord changer eux-mêmes : changer la manière de vivre, de faire la politique de gérer l’Etat et de suivre la démocratie. Il a promis de suivre personnellement la mise en œuvre des 679 recommandations issues des recommandations nationales. Pour ce faire, il a annoncé la mise sur pieds, pour un mandat d’un an renouvelable autant de fois que de besoin, d’un comité national de suivi de la mise en œuvre des dites recommandations sous la même présidence. Ce comité organisera chaque année des  forums pour examiner des situations de conflits et formuler des recommandations pour leur résolution.
LPM

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