Assemblée nationale. Matata présente un budget réaliste. Ce vendredi, il répondra aux préoccupations des députés.


*Le Premier ministre a présenté hier un budget du pouvoir central de l’exercice 2014 en équilibre, en recettes et en dépenses, à 7.611,8 milliards de FC représentant 34,8% du PIB et dégageant un taux d’accroissement de 4.9% par rapport à celui de l’exercice 2013 situé à 7.259,1 milliards de FC

* Tout le monde peut critiquer la modicité du budget, mais il ne faut pas pour autant oublier d’où nous venons. Les députés du peuple qui savent des efforts que le Gouvernement a fournis vont voter ce budget, après que le Premier ministre ait rencontré leurs pertinentes préoccupations.

Hier mercredi 08 janvier, le Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon était face aux élus du peuple, question de défendre le budget de l’Etat pour l’exercice 2014.

Ce projet de loi de finances qui a 34 articles, se divise en 4 chapitres. Il s’agit des dispositions générales avec comme titre le contenu de la loi de finances de l’année 2014, des mesures fiscales, éclaté en deux chapitres : des mesures relatives aux recettes des impôts et d’autres mesures ; des mesures relatives aux dépenses et enfin des dispositions spécifiques aux budgets annexes et aux comptes spéciaux.

Pour ce faire, le Premier ministre a articulé ses propos en trois points essentiels, à savoir : l’environnement économique international et national, l’exécution du budget en fin juin 2013 et la configuration du budget du pouvoir central exercice 2014.

Environnement économique international et national

Le Premier ministre a mentionné que face à la persistance de risques de la dégradation de l’économie mondiale et en dépit de l’agression extérieure dont le Congo a été victime, la stabilité économique a été préservée. En effet, plusieurs risques ont caractérisé l’évolution de l’économie internationale en 2013, à savoir les menaces de précipices budgétaires déclarées de la politique monétaire non conventionnelle, le ralentissement de la croissance en chiffre dans les autres économies émergentes, l’incertitude quant à la fin effective de la défection dans la zone Euro avec la poursuite de l’austérité et la grève, l’instabilité de la courbe des matières précieuses à savoir le pétrole, l’or et le cuivre.

En dépit de ces incertitudes, le gouvernement Matata a tenu à préserver les chances et la croissance de l’économie soutenue au plan interne. Car la politique économique ayant mis un accent particulier sur la création des amortisseurs de choc. Ceci justement concorde avec la relance de l’agriculture, à la réhabilitation et la confection des infrastructures d’Etat.

En outre, sur le plan conjoncturel, le Premier ministre a indiqué la combinaison de politiques budgétaire et monétaire, qui a permis de contrôler l’inflation dont le taux à fin période 2013 s’est situé à 1%, contre un objectif de 4%. Ce taux est le plus bas que le pays ait connu depuis l’indépendance.

S’agissant de la croissance économique, le Premier ministre Augustin Matata Ponyo a fait savoir la réactivation de la production dans certains secteurs qui doit s’étendre à la fin 2016 à un taux de 8,1% contre un objectif de 8,2%.

Ce taux de croissance est le plus élevé depuis 1990. Le taux de change moyen est demeuré stable autour de 920 Fc le dollar, depuis bientôt 4 ans. Il faut dire que cette stabilité est exceptionnelle et historique. Ce cadre macroéconomique offre ainsi l’avantage de maintenir le fonctionnement des institutions de la République ce, en dépit de dépenses exceptionnelles à l’actif de la situation à l’Est du pays.

D’autre part, le gouvernement, en inscrivant son action sous l’impulsion du Chef de l’Etat, celle de porter le taux de croissance économique annuelle à deux chiffres et de consolider les transports viables, le gouvernement de la République met le cap sur l’avenir à court et à long terme sans relâcher les efforts d’améliorer le vécu quotidien de la population.

Mû par l’action, le gouvernement a mis la mandature 2012-2016 sur la réalisation de 6 axes prioritaires du gouvernement pour permettre au pays d’améliorer ses capacités budgétaires, ses infrastructures et ses attractivités.

Exécution du budget 2013

Disons que le gouvernement a respecté l’exigence légale de rédiger un rapport couvrant le premier semestre. Celui-ci a enregistré les recettes de l’ordre de 1804,5 milliards de FC contre les dépenses de l’ordre de 1671,7 milliards de FC, soit un solde positif de 132,8 milliards de Fc. Ce solde a permis de consolider la position nette du gouvernement. Ainsi, l’allocation stratégique du gouvernement des ressources au regard des objectifs prioritaires fait ressortir les caractéristiques suivants :

Dans le cadre de la poursuite et de finalisation de la réforme institutionnelle et en vue de renforcer l’efficacité de l’Etat, une somme importante de l’ordre de 654,3 milliards de FC a été débloquée avec un taux d’exécution de 64,6%. Ce qui a permis de réaliser les actions se rapportant à la suite du processus de bancarisation et de réforme tant de l’administration publique, de l’armée, de la Police nationale, que des services de renseignement et du système judiciaire.

Par rapport à la consolidation de la stabilité macro-économique et à l’accélération de la croissance, sans oublier la création de l’emploi, la somme de 351,1 milliards Fc a été débloquée aux actions se rapportant entre autre au service de la dette publique, à l’acquisition de matériels aratoires, et des intrants de pêche, ainsi que de la relance du domaine agro-industriel présidentiel de la N’Selé (DAIPN).

S’agissant de la poursuite de la construction et de la modernisation des infrastructures de base, le crédit de 163,5 milliards de Fc a été décaissé pour la réhabilitation d’importants investissements ciblés et la réforme du système de gestion des infrastructures et des transports. D’autres actions ont consisté à des travaux de réunification routière et de voirie urbaine, la construction de l’aérogare mobilière de l’aéroport international de N’Djili, l’acquisition des locomotives pour la SNCC, ainsi que de bus pour le transport urbain.

Par ailleurs, la réforme du secteur de transports a permis au gouvernement la création des nouvelles sociétés. Des compagnies de transport urbain ouvertes à la participation et à l’expertise internationale au niveau du Comité de gestion.

Concernant l’accélération du cadre de vie et la condition sociale de la population, le gouvernement a déboursé une enveloppe de 466,5 milliards de Fc pour les actions en faveur de l’éducation, de l’accès à l’eau, à la santé, à l’électricité dans le milieu rural, au logement décent dans un environnement assaini et aménagé selon les normes de l’urbanisme.

Ceci est la conséquence de l’amélioration des transports en commun, le financement de stages à l’étranger, ainsi que la reforme de la sécurité sociale. Concrètement, on peut noter la réhabilitation des 267 zones de santé non bénéficiaires d’appui fonctionnel, la campagne de vaccination financée par le fond Gavi, l’acquisition de matériel et équipements médicaux, de groupes électrogènes en faveur de différentes formations sanitaires du pays.

Il faut souligner la construction et la réhabilitation des écoles à travers le pays, soit 455 écoles sur les 1000 prévues, le démarrage de la première phase de construction de 1000 logements sur le site de l’ex pépinière de Bandalungwa, la prise en charge de l’équipe nationale et des athlètes aux différentes compétitions internationales.

Il est évident qu’en rapport avec le renforcement du capital humain et de l’éducation à la citoyenneté, des fonds ont été décaissés au titre de crédit de banque de l’ordre de 6 milliards de Fc pour assurer la formation du travail et à l’initiation de la nouvelle citoyenneté.

Quant au renforcement de la diplomatie et de la coopération internationale en vue de permettre au pays de s’armer sur l’échiquier international dans les grands rassemblements et sur la recherche des partenaires au développement, le gouvernement a décaissé 2,9 milliards de FC au premier semestre 2013 pour la participation aux pourparlers de Kampala et la régularisation de fonctionnement des ambassades et postes consulaires de la République et le paiement des contributions internationales.

Configuration du budget 2014

Le projet de loi de finances de l’exercice 2014 est élaboré dans un contexte marqué par notamment sur le plan politique, diplomatique et sécuritaire puis sur le plan économique. Sur le plan économique, le gouvernement veut faire du Congo un pays à revenu intermédiaire à l’horizon 2018 et émergent à l’horizon 2030.

Ceci requiert des ressources budgétaires substantielles, notamment à travers la mise en œuvre du Programme d’action du Gouvernement, l’assèchement des appuis budgétaires suite à la suspension du programme du Gouvernement avec les institutions de Bretton Woods, la perspective et l’engagement de la mise en œuvre des recommandations issues des assises nationales sur la transparence et la bonne gouvernance dans le secteur minier et sur le coulage des recettes.

Disons que le budget du pouvoir central de l’exercice 2014 est présenté en équilibre, en recettes et en dépenses, à 7.611,8 milliards de FC représentant 34,8% du PIB et dégageant un taux d’accroissement de 4.9% par rapport à celui de l’exercice 2013 situé à 7.259,1 milliards de FC.

Par ailleurs, les recettes de l’ordre de 7.611,8 milliards de FC sont constituées des recettes du budget général évaluées à 6.787,4 milliards de FC des recettes des budgets annexes arrêtées à 516,4 milliards de FC et des recettes des comptes spéciaux chiffrées à 307,9 milliards de FC.

Aussi, les recettes du budget général comprennent les recettes internes essentiellement courantes de l’ordre de 4.818,8 milliards de FC et les recettes extérieurs fixées à 1.968,6 milliards de FC. D’où, les recettes courantes représentent 63,3% des recettes totales, une pression fiscale de 22,1 % et un taux d’accroissement de 4,7% par rapport aux assignations de 2013 arrêtées à 4.601,4 milliards de Fc, justifié par l’abandon de la prise en charge pétrolière et la fiscalisation d’une grande partie de la population, notamment les agents et fonctionnaires de l’Etat.

Plusieurs préoccupations des honorables députés ont été soulevées. Cependant, le Premier ministre a jusqu’à demain vendredi pour rencontrer les préoccupations des élus légitimes du peuple souverain.

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