Navi Pillay réclame une coopération transfrontalière au sein de la région africaine des Grands Lacs pour que les fugitifs soient traduits en justice.





La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits
de l’homme Navi Pillay a exhorté mercredi les chefs d’Etats participant à
un important sommet dans la région africaine des Grands Lacs à s’assurer
que les personnes suspectées d’avoir commis des crimes internationaux et de
graves violations des droits de l’homme ne puissent continuer à fuir la
justice en se rendant dans un autre pays.

La réunion de haut niveau sur la région des Grands Lacs qui se déroule
actuellement à Luanda « constitue, pour les Etats membres, une opportunité
sans précédent de faire avancer la lutte contre l’impunité dans cette
région marquée par les violences », a indiqué Navi Pillay.

Les objectifs du 5ème Sommet ordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement
de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) – à
savoir la promotion de la paix, la sécurité, la stabilité et le
développement – « ne pourront être atteints que si les personnes
responsables de violence et d’exploitation économique illégale rendent des
comptes », a-t-elle précisé.

« Pour citer un exemple récent, le Rwanda et l’Ouganda hébergent
actuellement des hauts gradés du groupe rebelle M23 qui figureraient parmi
les pires auteurs de violations des droits de l’homme perpétrées en
République démocratique du Congo, notamment des massacres, des violences et
le recrutement et l’utilisation d’enfants. S’ils continuent à échapper à la
justice dans des Etats voisins, ils constitueront une menace pour la
sécurité, nuisant aux efforts en faveur d’une paix et d’un développement
durables de la région », a ajouté la Haut-Commissaire.

En dépit des engagements formels pris en février 2013 par les signataires
de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération de ne pas
accueillir ou protéger les personnes accusées de crimes internationaux ou
qui relèvent du régime de sanctions des Nations Unies, de nombreux anciens
éléments du M23 sont encore en fuite au Rwanda et en Ouganda. Deux
décennies après le génocide de 1994 au Rwanda, des personnes soupçonnées
d’y avoir activement participé continuent également d'échapper à la justice
en RDC.

 D’autres personnes soupçonnées de crimes très graves auraient
également échappé à la justice en partant pour un pays tiers.
« J’exhorte les Etats à cesser de fermer les yeux sur la présence sur leur
territoire de personnes soupçonnées d’avoir commis des crimes très graves.

Je leur demande de saisir l’opportunité que représente ce sommet pour
aborder la question de la coopération judiciaire et garantir que des
comptes soient rendus pour les crimes internationaux et les graves
violations des droits de l’homme commis dans la région », a indiqué Navi
Pillay.

Ces derniers mois, de hauts représentants du Haut-Commissariat ont fait des
progrès avec les autorités congolaises sur les questions liées à
l’impunité, notamment dans le suivi du « rapport de cartographie » des
Nations Unies qui répertorie les violations manifestes des droits de

l’homme en RDC entre 1993 et 2003.
« Je suis encouragée par les efforts récents déployés par les autorités
congolaises pour que les hauts gradés responsables de violations graves des
droits de l’homme, dont des violences sexuelles, rendent des comptes. Cette
tendance doit se poursuivre et inclure la coopération transfrontalière. La
lutte contre l'impunité exige un engagement actif et réel de tous les États
de la sous-région », a déclaré Navi Pillay.

La Haut-Commissaire a aussi souligné que le Rapporteur spécial sur la
justice transitionnelle* avait demandé à être invité par plusieurs pays
membres de la CIRGL, y compris la RDC et le Rwanda. Accorder une invitation
au Rapporteur spécial constituerait une avancée dans l'engagement pris pour
lutter contre l'impunité, a-t-elle déclaré.
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