* Pour 2014, plusieurs réformes seront mises en œuvre dans le sens d’accompagner les activités économiques.



La douzième et dernière réunion du Comité de politique monétaire 2013 s’est tenue le vendredi 10 janvier à la Banque centrale du Congo sous la présidence du gouverneur Deogratias Mutombo Mwana Nyembo. A cette occasion, le patron de l’Institut d’Emission a salué le bilan très encourageant de la politique monétaire en 2013 sur le plan national. Avant d’indiquer que la croissance du PIB réel a été plus vigoureuse en 2013 qu’en 2012. Il a également affirmé que le taux de croissance économique s’est établi à 8,5 % l’année passée contre 7,2 % l’année d’avant. Le gouverneur a noté cependant que le taux d’inflation en 2013 a connu un repli de 1,07 % contre un faible niveau d’inflation de 2,72 % en 2012, cela contre un objectif annuel de 4%.
S’agissant du marché de change, Déogratias Mutombo a indiqué que dans ce secteur, on a relevé une stabilité en dépit de quelques pressions enregistrées sur le taux de change au mois de janvier et aux quatre derniers mois de l’année. A fin décembre, ajoute-t-il, le niveau de réserves internationales a atteint 1.766,45 millions d’USD, correspondant à 9,4 semaines de couverture d’importations des biens et services sur ressources propres, soit une accumulation annuelle nette de 121,37 millions d’USD.
Concernant le secteur monétaire, le gouverneur note une évolution contrôlée des agrégats monétaires. D’après lui, l’orientation de la politique monétaire a été dans le sens d’un assouplissement, particulièrement avec la révision à la baisse du taux directeur et ce, en dépit des ponctions de la liquidité opérées par les Billets de trésorerie (BTR) à partir du second semestre. Quant aux BTR, il a fait savoir qu’ils ont permis de réguler efficacement la liquidité au sein de l’économie, réalisant des ponctions annuelles de liquidité de 112,7 milliards de CDF à fin novembre 2013, avec un encours de 207,7 milliards de CDF, en vue de contenir les pressions sur la liquidité évoquées précédemment et de préserver la stabilité du cadre macroéconomique.
En décembre, relate-t-il, cet instrument a permis de rencontrer la demande de la liquidité exprimée par l’économie sur fond des festivités de fin d’année en injectant 43,4 milliards de CDF. Ce qui revient à dire qu’à fin décembre 2013, l’encours s’est situé à 164,3 milliards contre 95,0 milliards en 2012, soit une ponction annuelle de 69,3 milliards de CDF. Toutefois, Deogratias Mutombo a reconnu que cette croissance n’est pas encore suffisante pour transformer de manière significative le quotidien de la population congolaise. Pour ce faire, a-t-il soutenu, il faut poursuivre les efforts sur cette même lancée.
2014, ANNEE DE PLUSIEURS REFORMES A LA BCC
Pour 2014, la BCC entend maintenir sa principale ligne de conduite. Il s’agit de la pérennisation de la stabilité monétaire tout en consolidant la stabilité financière, a confié le gouverneur. Dans ce cadre, plusieurs actions devront être amorcées dès janvier 2014, a-t-il annoncé. Il s’agit entre autres du paiement à partir de ce mois, de toute taxe en FC pour rendre la monnaie nationale stable, le renforcement du cadre opérationnel de la politique monétaire notamment par l’introduction d’un BTR à trois mois en vue de faire face, de manière plus stable aux éventuels chocs sur la liquidité.
Aussi, l’accélération du projet de fonds de garantie de dépôts et la modernisation de la centrale des risques lesquels permettront une expansion du crédit à l’économie en préservant l’épargnant et les institutions financières et le renforcement de la stabilité du secteur financier avec notamment l’établissement d’un cadre d’évaluation de la stabilité du système financier, le développement du marché monétaire et l’amélioration du financement de l’économie via la mise en place d’un guichet de refinancement à moyen et long termes.
Tandis que le bilan est mitigié sur le plan international, a déclaré le gouverneur Deogratias Mutombo.
Selon lui, l’évaluation de la conjoncture économique internationale fait état d’un ralentissement de l’activité économique mondiale en 2013. Ainsi, initialement projeté à 3,5%, la croissance économique mondiale s’est avérée plus faible que prévue, s’établissant à 2,9 %, en recul de 0,3 point par rapport au niveau de 2012. Il est d’avis qu’il s’agit des conséquences de la poursuite des mesures d’ajustement budgétaire dans la plupart des économies avancées, de la fragmentation du système financier dans la zone euro et de la hausse de la dette publique. Mathy MUSAU
COMMUNIQUE ANNUEL SUR LA POLITIQUE MONETAIRE
Le Comité de Politique Monétaire de la Banque Centrale du Congo a tenu sa douzième réunion ordinaire ce vendredi 10 janvier 2014sous la présidence du Gouverneur de la Banque.
A cette occasion, le Comité a passé en revue les principaux faits marquants de l’évolution économique et financière en 2013 à l’échelle internationale et nationale, avant de s’appesantir sur les perspectives pour 2014.
AU PLAN INTERNATIONAL,
L’évaluation de la conjoncture économique internationale fait état d’un ralentissement de l’activité économique mondiale en 2013. En effet, initialement projeté à 3,5%, la croissance économique mondiale s’est avérée plus faible que prévue, s’établissant à 2,9%, en recul de 0,3 point par rapport au niveau de 2012. Il s’agit là des conséquences de la poursuite des mesures d’ajustement budgétaire dans la plupart des économies avancées, de la fragmentation du système financier dans la Zone euro et de la hausse de la dette publique.
La persistance de cette situation a affecté négativement la croissance des pays émergents lesquels constituaient la locomotive de la croissance mondiale. Concernant l’Afrique subsaharienne, sa croissance économique est demeurée robuste, s’établissant à 5,0%.
Parallèlement, l’inflation a été maintenue à des niveaux bas à l’échelle internationale en dépit de la conduite des politiques monétaires expansionnistes par de nombreuses banques centrales.
AU PLAN NATIONAL,
La croissance du PIB réel a été plus vigoureuse en 2013 qu’en 2012. Selon les dernières estimations réalisées sur base des données de production à fin novembre 2013, le taux de croissance économique s’est établi à 8,5 % en 2013 venant de 7,2 % en 2012. Rapproché à la moyenne de l’Afrique subsaharienne, ce taux demeure supérieur de 3,5 points. Ce dynamisme de l’activité économique est attesté par l’optimisme des chefs d’entreprises dont le solde brut moyen d’opinions est passé de 11,0 % en 2012 à 16,5 % en 2013.
Après un faible niveau d’inflation de 2,72 % en 2012, l’année 2013 a connu un repli de l’inflation à 1,07 % contre un objectif annuel de 4 %. Ce niveau est le plus bas que le pays ait réalisé depuis son indépendance en 1960.
Au niveau du marché des changes, il a été noté une stabilité en dépit de quelques pressions enregistrées sur le taux de change au mois de janvier et aux quatre derniers mois de l’année, avec un relief particulier aux mois de septembre et octobre. A fin décembre 2013, la monnaie nationale a enregistré une dépréciation de 1,1 % à l’interbancaire et de 1,6 % au parallèle, le taux de change s’étant situé à 925,0 CDF le dollar à l’indicatif et à 938,0 CDF au parallèle.
L’intervention de la Banque Centrale au mois de janvier, via la cession de 24 millions d’ USD, visait à contenir les pressions cycliques liées à la demande de la devise par les opérateurs économiques en vue de la reconstitution de leurs stocks après les festivités de fin d’année.
En 2013, eu égard à la surliquidité bancaire quasi-permanente induite par d’importants paiements de la TVA-R concentrés sur des courtes périodes ainsi qu’une consommation excessive des ressources IADM, la Banque n’a acheté que 27 millions de USD contre 265,3 millions en 2012.
A fin décembre 2013, le niveau de réserves internationales a atteint 1.766,45millions de USD, correspondant à 9,4 semaines de couverture d’importations des biens et services sur ressources propres, soit une accumulation annuelle nette de 121,37 millions d’USD.
S’agissant des finances publiques, l’exécution des opérations financières de l’Etat s’est caractérisée par une consommation des excédents de trésorerie antérieurs. Quant au plan de trésorerie de la Banque Centrale du Congo, il s’est soldé par un excédent de 0,2 milliard en 2013 contre un déficit de 8,9 milliards en 2012.
En ce qui concerne le secteur monétaire, il a été marqué par une évolution contrôlée des agrégats monétaires. L’orientation de la politique monétaire a été dans le sens d’un assouplissement, particulièrement avec la révision à la baisse du taux directeur et ce, en dépit des ponctions de la liquidité opérées par les BTR à partir du second semestre.
A ce propos, l’Institut d’Émission a procédé à deux révisions du taux directeur en 2013 contrairement en 2012 où ce taux a été réajusté à six reprises. Il est passé de 4 % en janvier à 3 % à fin février 2013 et à 2 % à fin novembre 2013.Ces révisions répondaient à la nécessité de soutenir le financement de l’économie dans un contexte de ralentissement de l’inflation et d’absence des risques majeurs tant internes qu’externes sur les prix intérieurs.
En conséquence, les effets se sont fait ressentir sur l’amélioration de l’environnement macroéconomique global notamment par la baisse des taux d’intérêts nominaux des banques. Cette baisse devrait permettre l’augmentation des crédits pour financer de manière rentable les investissements.
Quant aux BTR, ils ont permis de réguler efficacement la liquidité au sein de l’économie, réalisant des ponctions annuelles de liquidité de 112,7 milliards de CDF à fin novembre 2013, avec un encours de 207,7 milliards de CDF, en vue de contenir les pressions sur la liquidité évoquées précédemment et de préserver la stabilité du cadre macroéconomique.
En décembre, cet instrument a permis de rencontrer la demande de la liquidité exprimée par l’économie sur fond des festivités de fin d’année en injectant 43,4 milliards de CDF.
Ainsi, à fin décembre 2013, l’encours s’est situé à 164,3 milliards contre 95,0 milliards en 2012, soit une ponction annuelle de 69,3 milliards de CDF.
Aussi, dans le souci de provoquer une mutation structurelle dans la liquidité des banques à l’effet de soutenir les crédits à longue maturité, la Banque Centrale a introduit la discrimination positive du coefficient de la réserve obligatoire. Pour les dépôts à vue, il est passé de 7,0 % à 8,0 % et maintenu à 7 % pour les dépôts à terme.
QUANT AUX PERSPECTIVES 2014,
La Banque Centrale entend maintenir sa principale ligne de conduite, à savoir pérenniser la stabilité monétaire tout en consolidant la stabilité financière. Par ailleurs, une attention particulière sera accordée à l’accompagnement de l’activité économique. C’est ainsi que, dans le cadre de son plan stratégique pluriannuel, plusieurs actions devront être amorcées dès 2014. On peut noter :
- Le renforcement du cadre opérationnel de la politique monétaire notamment par l’introduction d’un BTR à trois mois en vue de faire face, de manière plus stable aux éventuels chocs sur la liquidité.
- L’accélération du projet de fonds de garantie de dépôts et la modernisation de la centrale des risques lesquels permettront une expansion du crédit à l’économie en préservant l’épargnant et les institutions financières ;
- L’atteinte de l’interopérabilité monétique en monnaie nationale au niveau des distributeurs des billets au moyen de l’acquisition d’un switch approprié de façon à économiser la monnaie fiduciaire tout en accélérant les transactions ;
- Le renforcement de la stabilité du secteur financier avec notamment l’établissement d’un cadre d’évaluation de la stabilité du système financier, le développement du marché monétaire, particulièrement le segment du marché secondaire, et l’amélioration du financement de l’économie via la mise en place d’un guichet de refinancement à moyen et long termes.
- L’édification d’un marché financier structuré en RDC en vue d’une mobilisation adéquate des capitaux intérieurs et extérieurs pour un soutien à l’économie via le financement des projets publics et privés ;
Le Comité de politique monétaire s’est dit satisfait de la coopération interinstitutionnelle qui a caractérisé les politiques macroéconomiques en 2013, lesquelles ont, sans nul doute, contribué à l’atteinte des objectifs assignés à la Banque Centrale par le législateur.
Fait à Kinshasa, le 10 janvier 2014
Deogratias MUTOMBO MWANA NYEMBO


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