Apparemment, l’attente ne sera plus aussi longue qu’elle l’a été jusque-là. Les Congolais peuvent désormais espérer connaître le Gouvernement de cohésion nationale qu’ils attendent depuis plus de trois mois dans quelques heures, jours ou semaines. Car, le dernier verrou a sauté hier soir avec la promulgation, par le président de la République, de la loi d’amnistie votée au Parlement toutes chambres confondues. Car, ce sont principalement la loi des finances 2014 et la loi d’amnistie qui constituaient les derniers verrous avant la nomination d’un Premier ministre chef du Gouvernement ou de l’ensemble du Gouvernement de cohésion nationale en RD Congo.

Surtout que, contrairement à la règle de jeu respectée jusque-là consistant en ce que la Majorité présidentielle, c’est-à-dire les vainqueurs de dernières législatives, constitue le Gouvernement, cette fois-ci, quelques opposants et des membres de la Société civile feront également partie de l’équipe gouvernementale au nom de la cohésion nationale décidée par les Concertations nationales en 2013. 

Une particularité inattendue au début de la législature, mais dictée par le souci de faire bloc contre les partisans de la balkanisation de la RDC. Même s’il a fallu s’armer moralement de patience avant de voir ce vœu se dessiner sur le terrain. L’attente a vraiment été longue.

Alors que d’aucuns pensaient que les choses iraient plus vite, personne ne se doutait, après l’annonce faite par le chef de l’Etat devant le Parlement réuni en Congrès le mercredi 23 octobre 2013, que le Gouvernement Matata devait présenter et défendre le projet de loi des finances tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat. Surtout que des rumeurs avaient fait état de la démission du Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon au lendemain de l’adresse du Raïs au Palais du peuple. Encore que, comme pour confirmer que son Gouvernement expédiait les affaires courantes, le Premier ministre avait adressé une note circulaire à tous les ministres ainsi que cela se fait généralement dans ce genre de situation.

Et lorsque la session extraordinaire du Parlement, allant du 04 janvier au 04 février 2014, fut convoquée pour statuer sur le projet de loi des finances, tout indiquait que le Gouvernement ne serait pas connu avant que députés et sénateurs n’en finissent avec deux matières qui constituaient l’ordre du jour de cette session : loi des finances et loi d’amnistie. La première loi ayant été promulguée un peu plus tôt, il ne restait que la stratégique loi d’amnistie pour faits insurrectionnels, faits de guerre et infractions politiques. C’est finalement hier soir que le président de la République s’est débarrassé de cette loi qui semblait constituer le dernier verrou.

Désormais, plus rien ne s’oppose à la nomination ou à la reconduction du Premier ministre ou encore de l’ensemble du Gouvernement. Car, en principe, c’est le Premier ministre qui devrait d’abord être connu avant que ne s’ouvrent les éternelles consultations pour que soient connus les membres du Gouvernement. A moins que les tractations aient déjà lieu en coulisses pour que le président de la République nomme directement l’ensemble de l’équipe. Car, lorsqu’on passe d’un Exécutif découlant des résultats des élections à une structure ouverte à l’Opposition et à la Société civile où tous sont candidats, il n’est pas facile de monter un Gouvernement mettant tout le monde d’accord.

Ce qui semble être connu d’avance, c’est qu’il ne s’agira nullement d’un Gouvernement d’union nationale où la Primature revient à l’Opposition et une bonne partie des postes. Mais, plutôt d’un Gouvernement élargi aux autres composantes (Opposition politique et Société civile). Donc, le Premier ministre proviendra de la Majorité présidentielle, ce ne sont que quelques postes qui seront réservés à d’autres partenaires au nom de la cohésion nationale décidée par les Concertations nationales. C’est dire la marge de manœuvre de l’Opposition politique est très limitée en termes d’exigences pour se tailler la part du lion. Loin de là et toute tentative est vaine.
C’est en prévision de cette réalité que certaines formations politiques qui exigeaient la tenue d’un dialogue politique sans tabou et non verrouillé à l’avance n’avaient pas pris part aux Concertations nationales. Celles qui y avaient participé s’attendaient à s’attribuer le beau rôle en comptant sur des promesses du départ. Aujourd’hui, certains partis commencent à emboucher la trompette de l’unité des opposants en mettant même le cap sur les enjeux de 2016 parce qu’apparemment, les choses ne se déroulent pas comme ils l’entendaient. Tout n’est donc que question de garanties pour passer aux premières loges. Sinon, on revient vite aux bons sentiments d’opposants. M. M.


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