La pétition des amis de ‘‘Sauvons la RDC’’ exigeant la démission de l’Abbé Malumalu est tout simplement populiste et n’a aucune chance d’aboutir. Telle est la réaction d’une certaine opinion politique qui estime que cette démarche n’a d’autre soubassement que de discréditer le processus électoral en gestation. 




Attaquant, point par point, cette pétition, les contradicteurs de Fayulu et consorts constatent que les pétitionnaires reconnaissent que Malumalu ‘‘propose’’ l’élection des députés provinciaux au suffrage indirect en totale contradiction avec l’article 197 de la Constitution. Mais, comment peut-on parler de la violation de la Constitution alors qu’il s’agit de quelques propositions ? Comment peut-on parler de la violation de la Constitution lorsqu’il a été question de désigner quelques intérimaires, pour faire face aux défis qui se présentent ? S’interroge-t-on, estimant que le Congo étant à la recherche de voies et moyens pouvant l’aider à consolider sa démocratie, le bon sens recommande plutôt de se démarquer par des contre-propositions constructives que de viser les têtes qui ne peuvent ou ne pas plaire. ‘‘Que l’initiative vienne d’un Député qui, en principe, connait le mécanisme de la désignation des membres de la CENI étonne’’, s’est inquiété un cadre d’une formation politique de la place, sous le sceau de l’anonymat.

Au moment où des nombreux partis politiques continuent à signer le Code de Bonne Conduite et le Protocole d’Accord instituant le Comité de liaison entre les partis politiques et la Centrale Electorale, voilà qu’une pétition est tombée hier, lundi 17 février 2014, comme un cheveu dans la soupe du processus électoral encore en gestation en République Démocratique du Congo.

Initiée par de MM. Martin Fayulu, Christopher Ngoyi et Koloso Sumaili, dans le cadre d’une structure dénommée ‘‘Sauvons le Congo’’, cette pétition exige, sans autre forme de procès, la démission immédiate de M. l’Abbé-Président de la CENI, Apollinaire Muholongu Malumalu, de la présidence de la Centrale Electorale. Ceci pour, disent-ils, violation de la Constitution, des lois de la République et du Code de conduite de l’Agent Public de l’Etat.

A cet effet, quatre griefs sont mis à charge du Président de la CENI.


La réaction dans la classe politique n’a pas tardé. La pétition de Fayulu et consorts, jugée superficielle, est attaquée, point par point.


Dans le premier point, notent les contradicteurs de Fayulu et compagnies, les pétitionnaires reconnaissent que Malumalu ‘‘propose’’ l’élection des députés provinciaux au suffrage indirect en totale contradiction avec l’article 197 de la Constitution. Comment peut-on empêcher à une institution de la trempe de la CENI de faire des propositions, au regard des impératifs de moyens et de temps auxquels elle fait face ? S’interroge-t-on du côté des pourfendeurs des pétitionnaires. Encore que, ajoutent-ils, cette proposition est faite au parlement auquel appartient Fayulu qui peut, dans le cadre de ses prérogatives, rejeter ladite proposition.


Et dire que Malumalu tient ‘‘obstinément’’ à organiser les élections urbaines, municipales et locales avant les provinciales et sénatoriales, c’est tout simplement fermer les yeux sur les différentes propositions faites par la CENI dans la feuille de route présentée, le jeudi 30 janvier dernier devant la Représentation nationale.


Du fichier électoral, nul n’est sans savoir que le Président de la CENI a annoncé dernièrement aux élus qu’un montant de 9,5 millions de dollars avait été disponibilisé, pour le lancement des opérations de fiabilisation du fichier électoral et de stabilisation de la cartographie électorale. Parler de l’audit de ce fichier, sans au préalable le mettre à jour, c’est mettre la charrue avant le bœuf.


Du recrutement du personnel de la CENI sans appel à candidature, les contradicteurs de Fayulu et Consorts ne sont pas du tout surpris. Ils estiment que le jeudi 30 janvier, alors que le Président de la CENI s’époumonait devant les Honorables Députés pour expliquer qu’il s’agissait d’une désignation provisoire, question de faire face aux multiples défis qui se présentaient au nouveau bureau, juste après sa mise en place, Fayulu et tous les députés de l’Opposition avaient choisi de quitter la salle de Congrès. Les absents, rappelle-t-on, ont toujours tort.


De ce qui précède, les pourfendeurs de la pétition notent qu’il s’agit là d’une démarche populiste, qui n’a aucune chance d’aboutir. Elle tend plutôt à jeter le discrédit sur un processus électoral qui n’est qu’au départ et qui exige, en fait, la collaboration de tout le monde : partis politiques, Gouvernement, société civile, communauté internationale. Encore que la CENI, dans le cadre de l’implication de tous, dans un processus consensuel, a eu également à échanger avec les confessions religieuses, les autorités traditionnelles, le parlement et autres partenaires intéressés à la consolidation de la démocratie en RD. Congo.

Revoici les hypothèses de la CENI

Première : Elections municipales et locales aux suffrages direct (2015) ; élections aux suffrages indirects des députés provinciaux, des sénateurs, des gouverneurs et vice-gouverneurs ; des conseillers urbains, des chefs de secteur et des bourgmestres par les conseillers des communes, des chefferies et des secteurs (2015) ; élections des maires et maires adjoints des villes par les conseillers urbains (2015) et, enfin, élections aux suffrages universels directs des députés nationaux et du Président de la République.


Deuxième : Elections municipales et locales aux suffrages directes (2015) ; élections aux suffrages indirects, des conseillers urbains, des chefs de secteur et des bourgmestres par les conseillers des communes, des chefferies et des secteurs (2015) ; élections des maires adjoints des villes par les conseillers urbains (2015) ; élections aux suffrages universels directes des députés provinciaux, des députés nationaux et du Président de la République (2016) et, enfin, élections aux suffrages indirects des sénateurs et gouverneurs et vice-gouverneurs (2017).


Il faut dire que pour la CENI, notent ceux qui attaquent la pétition des amis de ‘‘Sauvons la RDC’’, le souci, en ce qui concerne les locales, c’est de faire justice aux électeurs qui n’ont jamais choisis leur dirigeant de proximité dans une perspective de démocratie et de gouvernance locale. Il est aussi question de mettre fin à un double arriéré électoral (2006-2011) ; de respecter les engagements du Gouvernement congolais dans le cadre de l’Accord Global d’Addis-Abeba, la loi électorale et la Constitution ; contribuer à la stabilité du pays et à la consolidation de la paix, mais également mettre fin au dysfonctionnement institutionnel et à la crise de légitimité dans les entités locales, territoriales et urbaines de base.


Ce qui est surprenant, constate-t-on, les Députés, face à toutes les hypothèses, n’ont rien apporté, si ce n’est de redemander à Malumalu, de réfléchir à nouveau, mais de tout faire pour éviter la révision de la Constitution.


Comme qui dirait, la critique est aisée, mais l’art n’est pas facile.
CENI

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