Le voyage tant annoncé de Vital Kamerhe, président de l’Union pour la Nation Congolaise, pour Goma, n’a pas eu lieu. Cette ville devait constituer la première étape d’une longue tournée provinciale qui devait le conduire au Nord Kivu, en Province Orientale et au Kasaï Oriental. Selon son agenda, deux moments forts devaient marquer cette tournée : d’abord la visite du lieu où avait été assassiné le général Mamadou Ndola des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) dans la périphérie de Beni, ensuite celle du site où avaient péri plusieurs dizaines de personnes à Mbuji Mayi, après l’explosion d’un dépôt d’armes.




A deux reprises, Kamerhe et la forte délégation (16 personnes) qui devait l’accompagner, ont connu deux couacs. Le premier incident est survenu le vendredi 07 février à l’aérodrome de Ndolo.


Selon l’intéressé, son protocole avait payé six titres de voyage auprès de CAA jusqu’à la date du jeudi 06 février. Mais, ce n’était pas suffisant pour le groupe de 16. 

D’où la décision d’affréter un appareil de Malu Aviation en vue de parer à la situation. 

Mais, avant le décollage, alors que passagers et équipage étaient en place, les autorités aéroportuaires de Ndolo ont laissé entendre que cette société avait un litige avec la RVA (Régie des Voies Aériennes). D’où, le refus d’accorder l’autorisation de vol à l’équipage, après une longue et pénible attente.

Le protocole de Vital Kamerhe s’est alors rabattu sur la firme fly CAA auprès de laquelle il a souscrit au finish 17 titres de voyage pour un vol programmé le dimanche 9 février, pour la même destination, à savoir la ville de Goma. Mais hier à l’aéroport international de Ndjili, à en croire le Président de l’UNC et son entourage, de nouvelles difficultés ont surgi avec la DGM, qui l’a empêché de voyager, alors que les membres de sa suite se trouvaient déjà dans l’Airbus de la CAA, prêt pour le décollage. 


Ce voyant, ceux-ci ont refusé de partir sans Kamerhe et préféré descendre de l’avion. Le vol régulier a connu plus d’une heure de retard.

Selon la version de Kamerhe et les siens, le précité a été interpellé par les services d’immigration. Alors qu’on craignait son arrestation après la saisie de son passeport, ce document lui a été remis peu après. C’est ainsi qu’il a pu regagner sa résidence, en homme libre.

Déguerpissement suspect

Après le feuilleton de ces deux vols manqués, l’UNC crie à l’acharnement du pouvoir sur son leader, d’autant que le jeudi 06 février 2014 vers 21 heures, il a reçu la visite du général Kanyama, responsable de la police ville de Kinshasa, venu lui signifier son déguerpissement illico presto d’une maison de l’Etat, où il était locataire dans la commune de Gombe. Il lui a été rappelé que son préavis avait expiré depuis 2010. Vital Kamerhe s’est dit surpris d’être déguerpi par son bailleur avec plus de trois années de retard, alors qu’il a continué à payer régulièrement son loyer. Ici aussi, on pense qu’il y a anguille sous roche.

Mende parle d’incidents délibérément provoqués par l’intéressé

Contacté par Le Phare pour un éclairage du dossier Kamerhe, le ministre des Médias, Relations avec le Parlement et Initiation à la Nouvelle Citoyenneté, Lambert Mende Omalanga, a imputé le feuilleton du week-end à une stratégie mise en place par l’intéressé et consistant à multiplier des incidents de manière délibérée, dans le but de se taper une publicité gratuite. Selon ce membre du gouvernement, le président de l’UNC n’avait pas l’intention de voyager. Il a donné pour preuve le fait qu’il devait rencontrer le ministre de l’Intérieur, Richard Muyez, ce lundi ou mardi, afin d’échanger autour de son voyage à l’Est du pays, compte tenu du caractère très volatile de la situation sécuritaire dans cette partie du pays. Le ministre de l’Intérieur a estimé qu’il était nécessaire de maîtriser les contours de son voyage avant sa tournée.

S’agissant de l’incident d’hier dimanche à l’aéroport international de N’Djili, Lambert Mende a signalé que Kudura Kassongo, un des membres de la délégation de l’UNC, a rempli sans problème les formalités requises pour voyager. Quant à Vital Kamerhe, lorsqu’il s’est présenté sur les lieux, il a complètement ignoré la phase des formalités de voyage. Il s’est retrouvé sur le tarmac pour l’embarquement, sans avoir été enregistré par les services d’immigration, et encore moins disposer du « Go pass » (droit de passage à obtenir de la RVA).

Le porte-parole du gouvernement a indiqué qu’à la suite de ce manquement, les agents de l’immigration ne pouvaient que réagir. A en croire Lambert Mende, dès qu’il a été informé de ce qui se passait à l’aéroport international de N’Djili, le ministre de l’Intérieur Richard Muyez a joint au téléphone des responsables de l’UNC avec lesquels il avait convenu du rendez-vous du lundi ou mardi. Lorsqu’il a eu Claudel Lubaya, soutient Mende, le précité s’est étonné d’apprendre que Kamerhe se trouvait à l’aéroport international de N’Djili.

Quant à Ewanga, Secrétaire général de l’UNC, il n’était pas au courant de ce voyage non plus. Et, du reste, il venait de perdre son fils de 26 ans. On pouvait même entendre des pleurs des membres de sa famille au téléphone.

A la question de savoir si Vital Kamerhe a été arrêté et conduit vers une destination inconnue, le ministre des Médias s’est contenté de souligner qu’il n’y a rien eu de tel et qu’encore une fois, Kamerhe cherche à distraire l’opinion pour faire parler de lui. Il a toutefois reconnu que l’immigration avait saisi son passeport mais que celui-ci lui a été restitué et que le concerné lui-même peut le certifier.

KIMP

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