*En prêtant une oreille attentive aux parloirs qui brument, actuellement, le ciel politique, l’on est bien tenté de conclure que certains esprits ont parfois des raisons que la raison, elle-même, ignore.


 En effet, un débat bourré de suspicions gratuites se cristallise fortement autour de la fin du second 
mandat de Joseph Kabila. Au fait, partira, partira pas en 2016 ? Tentera-t-il d’impulser l’idée de la révision de la Constitution, surtout dans son fameux article 220 qui l’empêche de se représenter, pour la troisième fois consécutive, à la présidentielle ? Sa famille politique, la Majorité Présidentielle, concocterait-elle un tout nouveau stratagème dans le but de prolonger ses jours au Palais de la Nation ? Autant d’agitations sur une question dont le concerné n’a, pourtant, rien dit jusqu’ici. Si ce ne sont que quelques interventions éparses de ses lieutenants dont Aubin Minaku, SG de la MP qui, d’ailleurs, dans Jeune Afrique, avait laissé entendre que son chef respecterait la Constitution. Mais, cette déclaration, à elle seule, n’a pas eu d’effets atténuants. Puisque la méfiance est toujours vive chez des anti-Kabila. Dans sa chronique du lundi 17 mars dernier, RFI en a même fait ses choux gras, en parlant d’une proposition attribuée, à tort ou raison, à plusieurs cadres de la Majorité et qui, semble-t-il, exhumerait sur scène cette affaire de la modification, éventuelle, du mode de scrutin pour la présidentielle (suffrage direct à l’indirect). Une énième spéculation qui n’a pas manqué de croyants, dans la faune et flore politique congolaises. S’agit-il, là, d’une simple vue d’esprit, d’un plan B ou d’un véritable débat de société ? Qui a raison et qui a tort, dans cette sorte de fuite en avant ? Que faire, pour sortir du bourbier ? Les dés sont donc jetés.

Le hiatus, dans cette démarche focalisée sur un individu, est dans ce qu’il convient d’appeler mettre la charrue avant le bœuf. Toute chose restant égale par ailleurs, avant que 2016 puisse être bel et bien une année électorale pour la présidentielle, il y a des gros défis à relever en amont. La CENI de Malumalu ne manque pas de plan, pour y parvenir. Depuis quelques mois, elle a soumis à l’appréciation de la classe politique et sociale, deux hypothèses du projet de feuille de route du cycle électoral 2013-2016. Dans ces deux hypothèses, la présidentielle, tout comme les législatives nationales, restent maintenues pour 2016. En lieu et place d’un soutien, Malumalu récolte plutôt un désaveu, au point de voir circuler une pétition dans la rue réclamant, ipso facto, sa démission. Obtenir le départ du Président l’Abbé de la centrale électorale et de toute son équipe reviendrait à mettre les battons dans les roues qui, pourtant, sont sur le chemin qui mène vers la présidentielle 2016, par ceux-là même qui ne jurent qu’au départ de Kabila.

On parle d’un plan que la MP cogiterait pour rallonger le séjour de son autorité morale à la tête du pays. Voilà un autre, plus concret, que peaufinent, les yeux bandés, ses détracteurs. Comme les Sénateurs, Députés provinciaux et Gouverneurs, ce plan consisterait à offrir un mandat cadeau à JKK, sans référendum, ni retouche de la Constitution. Comment ? A défaut d’organiser la présidentielle 2016 dans le délai, l’actuel Président restera ‘’en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau Président élu’’. L’article 70, deuxième alinéa, de la Constitution le stipule, noir sur blanc.

Tous les subterfuges actuels allant à faire tabula rasa du processus électoral ne serait qu’une manière de désactiver les mécanismes de ce départ tant recherché. Pourtant, l’heure était indiquée, pour scruter à la loupe les hypothèses de Malumalu. C’est le moment d’arrêter de personnaliser la démocratie autour d’un seul individu. 2016 est aussi le rendez-vous des Députés nationaux. C’est aussi le moment de dépassionner le débat, pour le plus grand bien de la jeune démocratie congolaise. C’est, enfin, le moment de mettre fin à l’agitation et de retrouver la voie de la raison. Sans élections, pas de changement en 2016. Ou, alors, pas de changement, sans élections en 2016.





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