Les paroles s’envolent tandis que les actes restent, dit-on. Kengo l’a si bien compris, ce week-end, lorsqu’intervenant à l’ouverture de la session ordinaire du Sénat, il a choisi de tout dire sur ce qu’il pense au sujet des élections, de la gouvernance et de tous les dossiers politiques, y compris l’épineuse question de l’application de la kyrielle de recommandations des concertations nationales. 




Cerise sur le gâteau, l’Autorité Morale de l’Opposition Républicaine est allé droit au but. Le moment, semble-t-il, était indiqué, pour évacuer quelques zones d’ombre sur les concertations nationales. Le clou de l’affaire, dans ce discours orageux, aura été sans nul doute, son appel à la mise sur pied d’une nouvelle administration électorale concertée. Qu’est-ce à dire ? 

 Que la CENI, dans son format actuel, n’aurait pas été le fruit d’une concertation au niveau du Parlement, de la classe politique ou, même, de la société civile ? Toute la question est là. Autrement dit, que cache le mot ‘’administration électorale’’, fut-elle nouvelle ou ancienne, dans le contexte d’aujourd’hui où Malumalu, déjà engagé dans le travail, était en droit de s’attendre à des orientations claires aux fins de mettre la dernière main sur le projet de calendrier électoral ? 

 Certainement, Kengo en sait certainement un peu plus, même si, par ailleurs, il n’est pas allé dans les détails. L’on croit savoir que les dés sont jetés, pour tenter d’ouvrir une brèche à la remise en question de l’équipe Malumalu. Kengo en a, du reste, lancé des signes précurseurs. Alors que les Evêques, eux, dans leur dernière déclaration de la CENCO, préconisaient les provinciales, pour le 1er trimestre 2015. Jusqu’où irait-il, dans cette démarche, sans renverser les bases de la cohésion nationale tant recherchée, ni scier les pieds de l’escabeau sur lequel il est, lui-même, assis ? A tout prendre, la session ordinaire s’est ouverte à l’Assemblée Nationale et au Sénat, le samedi 15 mars 2014, au Palais du Peuple, à Kinshasa. C’était devant les membres du Gouvernement, du corps diplomatique et d’autres invités de marque dont trois Députés français du Groupe parlementaire d’amitié République Démocratique du Congo et la France, en séjour à Kinshasa. Dans leurs mots de circonstance, les Présidents de deux chambres du Parlement, Aubin Minaku de l’Assemblée nationale et du Sénat, Léon Kengo wa Dondo ont, substantiellement, plaidé pour le renforcement de la cohésion nationale, par la mise en application des recommandations des Concertations nationales.

Le Président du Sénat, dans son mot de circonstance, a rappelé l’engagement des participants aux concertations nationales d’organiser le recensement général de la population et de l’habitat ainsi que l’identification de la population, avant toute élection.

Nouvelle administration électorale ?

Pour être précis, il a demandé à ce qu’il y ait une nouvelle administration électorale concertée. Dans cet ordre d’idées, a-t-il déclaré, la mise en place d’une véritable administration électorale, apte à conduire le pays à un nouveau système électoral plus transparent et plus crédible, apparait comme une exigence majeure dans la construction de la cohésion nationale. Selon lui, la Ceni peut, à l’issue de la mise en place de cette administration, envisager la fixation du calendrier électoral accepté, pour permettre que les élections à tous les niveaux se déroulent dans un climat apaisé.

Priorités

Kengo a, en outre, affirmé que les délégués aux concertations nationales sont pour que le nouveau calendrier électoral programme en priorité les élections locales, municipales et urbaines avant celles des provinciales, sénatoriales, législatives et présidentielle. Et ce, dans le but de viser la consolidation, les équilibres politiques nécessaires au développement de la jeune démocratie et dans un climat de cohésion.

Dans son souci de susciter la cohésion nationale, il a souligné la nécessité de poursuivre les réformes institutionnelles dans tous les domaines de la vie nationale qui sont préconisées dans quelques huit cents recommandations des Concertations nationales.

Respect du pacte républicain

Au plan politique, Léon Kengo a renouvelé l’engagement de la classe politique. Celui-ci, consiste a-t-il indiqué, à respecter le pacte républicain par le refus de procéder à la révision de la Constitution et ce, particulièrement, à ses dispositions déclarées intangibles notamment, l’article 220 portant sur la limitation du mandat présidentiel, ainsi que tous ceux qui y sont liés. Se prononçant sur le gouvernement de cohésion nationale, Kengo a affirmé qu’il sera constitué de la Majorité, de l’Opposition et la société civile. Dans le domaine économique, il a suggéré un mécanisme adéquat assurant la croissance, pour éradiquer la pauvreté.

Recommandations

Le Président de l’Assemblée Nationale a, pour sa part, souligné la nécessité d’élaborer un agenda législatif nécessaire à la consolidation de la démocratie, à la poursuite du processus de décentralisation et des réformes judicaires ainsi qu’à la mise en œuvre des recommandations des Concertations nationales. Aussi, a-t-il souhaité de tenir compte des textes découlant des engagements internationaux de la RDC notamment, l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, signé en 2013.

S’agissant du processus électoral, Aubin Minaku a déclaré que l’Assemblée nationale devra examiner en priorité, le texte de loi modifiant et complétant la loi n°6 /006 du 9 mars 2006 portant organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales, telle que modifiée à ce jour. Hormis sa mission constitutionnelle, la session ordinaire qui s’est ouverte est hautement politique. Le Parlement sera confronté à l’investiture, éventuelle, du gouvernement de cohésion nationale et à se prononcer sur la poursuite du processus électoral.

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