L’opinion publique américaine semble, cette fois, fort intéressée par le nouveau processus démocratique en RDCongo, lequel devrait couvrir la période allant de 2013 à 2016. On apprend, à cet effet, qu’un grand débat va être organisé ce jeudi 20 mars 2014 à Washington autour précisément de l’environnement démocratique et des échéances électorales. L’initiative porte la signature des Organisations non gouvernementales NDI (National Democratic Institute), NED (National Endowment for Democracy), Open Society Foundations et The International Republican Institute.



Plusieurs personnalités politiques, intellectuelles et religieuses américaines y sont annoncées par les organisateurs. On cite, dans le paquet, Russ Feingold, Envoyé spécial des Etats-Unis d’Amérique pour la Région des Grands Lacs et la République Démocratique du Congo. Son message est fort attendu car il est appelé à intervenir au nom du président Barack Obama.




Témoin de la scène politique congolaise depuis un certain temps, en marge des résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies et de plusieurs textes tant de l’Union Africaine que de la CIRGL (Conférence Internationale pour la Région des Grands Lacs) portant sur l’impératif du retour d’une paix durable en RDC, Russ Feingold devrait émettre un avis important sur l’état de la démocratie et des droits de l’homme en territoire congolais.




Malumalu au rendez-vous




L’autre grande curiosité de la rencontre de ce jeudi à Washington n’est personne d’autre que l’abbé Apollinaire Malumalu, qui va naturellement défendre sa feuille de route devant un auditoire que l’on sait d’avance allergique à toute nouvelle séance de tripatouillage des résultats des urnes. Le mauvais souvenir laissé dans les esprits par les élections non libres, non démocratiques et non transparentes de novembre 2011 ne plaide pas du tout en faveur d’un chèque en blanc au bénéfice de la Commission Electorale Nationale Indépendante.




Le président de cette institution d’appui à la démocratie en RDC a la lourde et délicate tache de convaincre l’opinion américaine de sa ferme volonté de ne pas répéter les erreurs du passé. Il lui faut assurer tout le monde qu’il va se battre pour que tous les candidats aux mandats électifs jouissent de l’égalité des chances dans leurs ambitions de rester aux affaires ou d’impulser l’alternance démocratique au pouvoir. L’abbé Malumalu devrait, en conclusion, démontrer que sa feuille de route est impersonnelle et qu’il ne roule pour aucun camp politique.




Sa position est d’autant délicate qu’il a lancé, au sein de l’opinion, l’hypothèse de l’organisation de l’élection des députés provinciaux au second degré, ce qui préfigure une révision constitutionnelle à la finalité suspecte. Réagissant à un agenda soupçonné avoir été inspiré par le laboratoire de la Majorité présidentielle, l’Eglise catholique, l’Opposition politique ainsi qu’une importante frange de la société civile ont d’ores et déjà rejeté sa feuille de route, au motif qu’elle cache une intention délibérée de favoriser la tricherie et la corruption lors des élections des chefs de secteurs, des conseillers communaux, des bourgmestres, des conseilleurs urbains, des députés provinciaux, des gouverneurs de province, des sénateurs, des députés nationaux et du président de la République. Manœuvres pour la prolongation des mandats




Le débat de la capitale américaine intervient au moment où l’espace politique congolais est dominé par les manœuvres visant la prolongation des mandats des animateurs des institutions en place. En fait, l’idée de l’abbé Apollinaire Malumalu d’appliquer le suffrage indirect pour l’élection des députés provinciaux semble recouper celle de certains caciques de la Majorité présidentielle qui cogitent autour des voies et moyens de changer le mode de scrutin du Président de la République, qui ne serait plus élu au suffrage universel, comme consigné dans la Constitution, mais tout simplement au niveau du Parlement.




Ici aussi, la nouveauté dérange car elle est porteuse des germes d’une tentative de passage en force contre les règles du jeu démocratiquement établies depuis février 2006, à travers le texte constitutionnel adopté par référendum. Elle sonne faux au sein de l’opinion congolaise car elle laisse le sentiment que le souverain primaire n’a plus le droit de choisir ses élus.




En fait, toutes les idées qui circulent présentement dans le microcosme politique congolais au sujet des manœuvres visant l’amendement des articles hermétiquement « verrouillés » de la Constitution font tiquer l’opinion américaine, qui craint que la République Démocratique du Congo ne retombe dans une nouvelle dictature, à l’image de celle de Mobutu, où le souverain primaire était dépouillé, pendant 32 ans, de tout pouvoir de sanction positive ou négative des gestionnaires des affaires publiques.
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