Les projecteurs des Archevêques et Evêques catholiques membres de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), sont désormais orientés vers la CENI. Ils réservent, en effet, une fin de non recevoir à l’idée d’organiser les élections provinciales, municipales, urbaines, voire locales au suffrage indirect.

 Ce mode de scrutin, arguent-ils, ouvre clairement la voie à la manipulation et à la corruption. Il accroit, selon les Evêques, un risque consistant à d’effriter le pouvoir du souverain primaire, quant à l’exercice de son droit reconnu par la Constitution. Par ailleurs, dans la perspective de garantir la souveraineté de la RD-Congo, la CENCO demande au Gouvernement de prévoir, dans son Budget, les dépenses inhérentes à ces élections, avant de compter sur l’appui financier de ses partenaires traditionnels. Ils l’ont dit hier, dans un communiqué, à l’issue de leur réunion du Comité permanent, tenue du 24 au 27 février 2014.

La CENCO a publié hier, lundi 03 mars 2014, un important communiqué sur les questions qui défrayent la chronique de l’actualité en RD. Congo. En effet, les Evêques catholiques, par la bouche de l’Abbé Léonard Santedi, Secrétaire général de la Conférence Episcopale, se sont prononcés, entre autres, sur les élections. Ils recommandent que ces élections se fassent au suffrage direct. Ce qui permettra, à coup sûr, de consolider la démocratie tant souhaitée. En outre, estiment-ils, l’hypothèse des élections des Conseillers urbains, Bourgmestres, Chefs des secteurs, Maires ainsi que des Députés provinciaux au suffrage indirect est de nature à compromettre le processus de consolidation de la jeune démocratie. Somme toute, il ne serait pas loin d’une offense au peuple souverain qui se verrait ainsi mis en marge du processus de désignation de ses gouvernants et donc, de son droit à participer directement à la vie publique.

Par ailleurs, tout en rendant grâce à Dieu Tout-Puissant, pour la tenue des concertations nationales, la mise sur pied d’un Comité de suivi des résolutions issues de ces concertations, l’accalmie observée dans les zones jadis occupées par le M23 ainsi que la poursuite des efforts de rétablissement de la sécurité dans tout le pays, la CENCO, invite-t-elle la CENI à en finir avec le cycle électoral enclenché en 2011. Et ce, avant de débuter un nouveau processus. Pour ce faire, elle suggère que les élections provinciales soient organisées au premier trimestre 2015 afin de mettre en place des institutions légitimes.

Pour les prélats catholiques, l’apurement des arriérés électoraux constitue un gage de l’assise de la démocratie et du renforcement de la cohésion nationale.

Partant, le cycle électoral étant un enjeu fondamental dans la construction d’un Congo réellement démocratique, apaisé et porteur des nouvelles possibilités de développement, la CENI doit éviter la collusion quant en ce qui concerne sa feuille de route présentée à la classe politique, préviennent-ils.

La centrale électorale est donc appelée à résoudre, dans le temps imparti, le problème de dépassement des mandats des députés provinciaux et des sénateurs ainsi que le dysfonctionnement et la crise de légitimité dans les entités territoriales et urbaines de base.

Un accent sur les moyens financiers

Dans le même chapitre, les Evêques ont mis un accent quant aux moyens financiers devant concourir à ces élections. C’est pourquoi, ils invitent le Gouvernement à prévoir dans son budget, les dépenses inhérentes à ces élections, avant de compter, par exemple, sur l’appui financier de ses partenaires traditionnels.

A la Monusco et la Communauté internationale de s’impliquer totalement dans l’appui financier et logistique pour une bonne réussite du processus.

Mais, au-delà, rien de bon ne pourrait sortir de ces enjeux, si la population n’est pas partie prenante. Encore faudra-t-il qu’elle soit mobilisée autour du processus pour que celui-ci se passe dans la paix et la vérité, dans la transparence et le respect des délais constitutionnels.

Signalons que dans la seconde hypothèse préconisée par l’Abbé- président, la CENI souhaite organiser d’abord les élections au suffrage universel direct des députés provinciaux, nationaux et du président de la République en 2016. Tandis que les élections au suffrage indirect des sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs en 2017.

C’est la première hypothèse qui fait plus polémique. Elle a été, du reste, rejetée par les organisations de la Société civile, parce qu’elle porte le germe de la révision constitutionnelle.

Contre toute attente, fidèle à sa mission évangélisatrice, les Evêques réitèrent la volonté de l’Eglise catholique d’accompagner, par la prière, la formation à l’éducation civique, le processus électoral dont dépend l’avenir de la nation congolaise.

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