Située dans la province du Bandundu, dans le Sud-ouest de la République démocratique du Congo (RDC), à 520 kilomètres de Kinshasa, la capitale, la ville de Kikwit qui a vu Jean Mubiala King Kester Emeneya naître, grandir et amorcer la carrière musicale, avait vivement souhaité voir sa dépouille mortelle et assister à son l’enterrement au cimetière de la cathédrale Saint François Xavier. 





Malgré la pétition de plus de 20.000 signatures et l’implication des autorités politico-administratives du coin. C’est-à-dire, le Gouverneur Jean Kamisendu, le Maire Léonard Mutangu, l’objectif n’a pas été atteint.

«Même si notre star a été inhumée à Kinshasa, nous voulons voir ériger son monument soit à la stèle de Kikwit 2, soit en ville basse au Rond-point Cohydro», déclare Claude Mukuntu, 27 ans, un des amateurs de la musique de King Kester Emeneya. Selon lui, la décision prise par les autorités de Kinshasa d’inhumer Kwamambu dans la capitale congolaise était contre la volonté du défunt qui avait annoncé dans un chant qu’il serait pleuré par les Kikwitois et inhumé à la cathédrale Saint François Xavier.

«Kester a été un musicien différent des autres en RDC. Moraliste et chrétien, il a su s’imposer à travers le monde et attirer le public. Son monument à Kikwit l’immortalisera. Nous attendons ce monument avec impatience», affirme Justine Kakesa, présidente de la Dynamique de la jeunesse féminine congolaise, une ONG féminine de développement en RDC, dont l’antenne provinciale de Bandundu est basée à Kikwit.

Kakesa demande, en plus, aux autorités du pays d’honorer cette ville qui produit de temps en temps des musiciens de haute qualité, des intellectuels, des joueurs de football et de handball…

Il sied de signaler qu’en dépit de la décision des autorités de Kinshasa d’inhumer King Kester Emeneya dans la capitale, Kikwit avait bien organisé le deuil. Cinq commissions ont été mises sur pied : -commission culturelle ; -commission logistique ; -commission de la communication ; -commission des finances ; -commission de protocole et d’accueil.

Avec un appui financier de 10 millions de Francs congolais venus du Gouverneur de province, toutes les activités afférentes au deuil étaient chapeautées par le maire de la ville, mais coordonnées par le frère Nason Mbala de la congrégation des frères joséphites de Kinzambi, accompagné d’Arsène Ngondo, président de la Commission justice et paix du Diocèse de Kikwit et de la maman Jeanine Munganga, préfet de l’institut 4 Lukolela.

Pendant trois jours consécutifs, la population a pleuré Kester au stade du 30 juin et de la révolution, soit du 28 février au 2 mars 2014. Un écran géant a été mis au stade pour suivre en direct les obsèques de Kinshasa. Au même moment, des orchestres tant folkloriques que modernes de Kikwit ont agrémenté l’événement. Quelques témoignages ont été entendus.

«A part le monument qui sera érigé à Kikwit, le Gouverneur a accepté la proposition de reconstruire la maison où vivait King Kester Emeneya, dans la commune de Nzinda. Kester mérite cet honneur», a affirmé le maire, au stade le 2 mars dernier, dans son mot de circonstance.

Il a aussi ajouté que cet artiste musicien a été l’ambassadeur de Kikwit et qu’il avait valorisé le ‘kikongo’, une des quatre langues nationales du pays, et qu’Il a aussi valorisé la culture de chez nous.

«Kester que nous pleurons est un grand homme. Je l’ai connu personnellement. A Kikwit, Kester faisait des répétitions au bar Mutangu, bar initié par mon père. Que son âme se repose en paix», a-t-il conclu.

Badylon Kawanda


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