Des coins coupe-gorges dans la ville de Kinshasa où la traversée en solitaire fait dresser les cheveux sur la tête, comme on en a connu à une certaine époque, et où il est dangereux de s’y aventurer aux heures avancées de la nuit, viennent d’enregistrer quelques cas d’agressions perpétrés par une bande des marginaux. Les dernières semaines du mois de février 2014 et le début de mars ont été particulièrement insécurisantes à Makala, Camp Mombele, Ngaba, Masina et Kimbanseke. En effet, dès la tombée de la nuit, les rues sombres, les sentiers broussailleux et certains passages isolés comme des ponts de fortune jetés sur des ruisseaux, ont de nouveau exhumé des monstres sortis des ghettos et des milieux défavorisés. Ces rescapés des opérations Likofi 1 et 2, et leurs disciples ont relancé leurs attaques de paisibles citoyens.




A Masina, un travailleur ramenant le soir, vers 19 heures, son salaire du mois de février à sa famille, a été dépouillé par des marginaux au niveau du quartier 3. Ivres de chanvre, ces Kuluna l’ont soumis à une fouille systématique et arraché son enveloppe de paie. C’est la mort dans l’âme que ce père de famille nombreuse a regagné sa maison, regrettant le fait de n’avoir pas pris un taxi express pour le déposer à son domicile.

Dans la commune de Makala, ces hors-la-loi se sont montrés particulièrement sans pitié. Et pour cause ! Sur leur victime en la personne de Mlle Mireille Kabena, ils n’ont trouvé que deux téléphones portables, la somme de 3.500 FC, un déodorant et une trousse pour le maquillage. Elle avait beau expliquer qu’elle venait de visiter sa cousine hospitalisée à l’hôpital général de référence ex-Mama Yemo, les petits malfaiteurs l’ont brutalisée sans ménagement.

Au Camp Mombele où les délestages nocturnes sont désormais légion, ces derniers temps, des bandes de Kuluna profitent de l’obscurité pour agresser les noctambules solitaires. Ces marginaux, a indiqué un habitant de Camp Mombele, se postent généralement dans les parages de l’Institut technique agricole où ils se cachent volontiers derrière des arbres, avant de bondir sur leurs victimes. En un temps deux mouvements, le gérant d’une maison de communications et du bureau de change s’est retrouvé subitement encerclé par ces marginaux. Butin réalisé : quatre téléphones portables, les recettes de la journée, une somme de 270 dollars, 85.500 FC, et un lot des cartes prépayées de plusieurs réseaux de communications.

Deux vendeurs ambulants transportant leurs cartons-étalages ont croisé la semaine dernière, un groupe de Kuluna dans la commune de Kimbanseke. Il était 23 heures quand les deux opérateurs économiques du secteur informel sillonnaient les bars et les terrasses pour écouler des cigarettes, des friandises et des papiers-mouchoirs. Ayant pressenti un danger, l’un d’eux a pris la poudre d’escampette à quelques 300 mètres du lieu d’agression, abandonnant son ami dans les griffes des marginaux qui l’ont dépouillé de tout.

Ces quelques attaques bien qu’elles ne soient pas émaillées de meurtres ou de blessures graves, montrent que Kinshasa vient de renouer avec l’insécurité. Et que les rescapés des opérations Likofi 1 et 2 tentent de réinstaurer leur règne dans certains quartiers de Kinshasa où ils imposent la loi de la terreur. A la reconquête de leurs fiefs, ils agressent hommes et femmes, jeunes et vieux, sans se soucier des préjudices causés à leurs victimes, ni des poursuites qui pourraient être lancées contre eux.

De Kintambo à Ngiri-Ngiri, de Selembao à Makala, de Ngaba à Lemba en passant par le camp Mombele, de Ndjili à Kimbanseke et de Kingabwa à Masina, les foyers du banditisme commencent à se rallumer les uns après les autres. Les plaintes des victimes réclament aujourd’hui, le lancement de l’opération Likofi 3 qui aurait démarré timidement, selon certaines informations non vérifiées. Excédés par ces attaques, les Kinois ne jurent plus que par leur volonté de voir le phénomène kuluna éradiqué, afin que la quiétude d’antan puisse s’enraciner dans tous les quartiers. Le vœu de tous est de voir aussi la sécurité renforcée pousser les Kuluna, hors des frontières de Kinshasa, ou terminer leurs jours en prison, compte tenu du fait que les expériences de Likofi 1 et 2 ne leur ont pas assagi ou converti à des activités plus respectables.

Une fois de plus, ce message pressent est lancé à l’endroit des responsables de cette opération qui ne devrait pas connaître des ratés ou des dysfonctionnements, comme cela a été le cas dernièrement et qui a permis de redonner du poil de la bête à ces bandes de marginaux.
                                                                                                          J.R.T.

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