Il existe des réalités sociales qui doivent interpeller tout le monde, en commençant par le Gouvernement et les différentes organisations de défense des droits de l’homme, avant que l’irréparable n’arrive. Il ne se promène plus seul, car se sentant, à tout moment, en insécurité dans son propre pays. Son unique péché : c’est d’avoir un faciès que d’aucuns jugeraient d’un ‘’étranger’’. 



Pourtant, il est né à Mbandaka, dans la province de l’Equateur, de l’union d’un père et d’une mère originaires de Kongolo, dans la Province du Katanga. Dans son passeport, la nationalité rd. Congolaise est bien mentionnée. Il s’appelle Tshuy Kalunga Guyslain, 34 ans. Il n’en peut plus et veut partager sa peine, dans l’espoir que les choses changent.


15 janvier 2014, accompagné de son ami Robert Lugamba Misusu, Tshuy Kalunga Guyslain est interpellé par un groupe de cinq personnes, se déclarant agents de ‘’bureau II’’, alors qu’il descendait d’un taxi, au rond-point Victoire, au quartier Matonge. Il a fait deux heures, dans un sous-commissariat de la Police avant d’être libéré, non sans lui soutirer quelques billets de banque. Des menaces se sont poursuivies par téléphone. En décembre 2013, il a été victime, à trois reprises, de ce genre de tracasserie qui ne dit pas son nom. Des questions de ses différents racketteurs concernent essentiellement sa nationalité. L’on ne remonte pas très loin, vers les années 1998. Depuis cette année-là, ce citoyen congolais est condamné à vivre permanemment sur ses gardes, rien qu’à cause de sa physionomie. « Je ne peux plus fréquenter un endroit public, sans se sentir en insécurité. Je ne me promène plus jamais seul, toujours avec mon ami Robert Lugamba. Je ne prends plus jamais la direction du Rond-point Victoire. Tout ceci, parce que je suis très noir et je n’aurais pas le visage des congolais. C’est très choquant », témoigne-t-il. Partout où il passe, il est, à priori, indexé d’un rwandais, ougandais, burundais ou encore d’un ouest-africain. Arrivé à Kinshasa depuis 1992, Tshuy Kalunga Guyslain a, mille fois, essuyé des dénigrements, à l’école ou dans son milieu de vie. « J’étais trop malmené, surtout à l’école primaire », ajout-il.


Agir vite !


‘’Likofi I et II’’, likofi plus,… le Gouvernement a initié dernièrement un certain nombre d’opérations de grande envergure contre le banditisme urbain (Kuluna), le vol à mains armées et autres phénomènes qui troublent la paix sociale à Kinshasa, ces derniers jours. Les différentes institutions, locales ou internationales, ne cessent de lever le ton contre diverses formes de marginalisation, des albinos ou encore des personnes vivant avec handicap. Elles doivent ajouter dans leur cahier de charges, ce dangereux problème touchant la xénophobie ou encore le racisme.


Sans nul doute, plusieurs autres personnes vivent la même situation que Tshuy Kalunga Guyslain, à Kinshasa ou dans l’ensemble du pays. Ainsi, toutes ces institutions poseraient un acte salvateur, en agissant au plus vite contre ces à-priori qui menacent sérieusement l’un des droits les plus précieux d’un individu : celui de vivre en toute liberté dans son environnement social, sans aucune forme de discrimination.


Comme pour les opérations likofi, qui ont produit des résultats satisfaisants sur terrain, un sérieux sarclage de tous ces rançonneurs qui passent pour des agents de sécurité de ‘’bureau II’’ est, enfin, vivement attendu. A côté de tout, des vraies actions contre la discrimination des individus à cause notamment, de leur faciès ne peuvent qu’être les bienvenues.


Dans la nuit du 12 au 13 août 2004, 152 civils congolais (selon les chiffres de l’Ong américaine Human Rights Watch), appartenant principalement à la communauté Banyamulenge, ont été massacrés dans le camp de refugié de Gatumba, au Burundi. Ayant fui des combats entre la rébellion du RCD/Goma et des miliciens Maï-Maï dans les territoires d’Uvira et de Fizi au Sud-Kivu, ces congolais ont été tués, en raison de leur appartenance tribale.


Il est donc temps pour tout un chacun de prendre le taureau par les cornes, pour dire un NON énergique contre ce véritable drame social. Il y a bel et bien péril en la demeure.


Socrate Nsimba

Le direct
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