L’opposition congolaise dénonce une réforme de la Constitution proposée par la majorité présidentielle. Selon elle, cette modification, incluant un changement de mode de scrutin, permettrait à Joseph Kabila de briguer un troisième mandat.



Le président congolais Joseph Kabila planifierait-il “un coup d’Etat constitutionnel” ? Pour les opposants, il ne fait aucun doute. Opposition et acteurs de la société civile se mobilisent, vendredi 28 mars, contre une réforme de la Constitution, qui selon eux viserait à permettre à l’actuel président de rester aux rênes du pays au-delà de 2016, date du prochain scrutin présidentiel. À ce jour, le chef de l’État n’est pas autorisé à briguer un troisième mandat.

La Majorité présidentielle (MP) a indiqué la semaine dernière qu’elle envisageait “sérieusement” un référendum pour modifier l’article 197 de la Constitution congolaise. Si cette modification est acceptée, les élections des députés provinciaux de 2015 pourraient se tenir au suffrage indirect plutôt que direct. Un cas de figure dénoncé par Vital Kamerhe, président du parti d’opposition, l’Union pour la nation congolaise (UNC). “Tout le monde rejette le suffrage indirect, on va confisquer la souveraineté du peuple”, a réagi cet ancien allié de Kabila à l’AFP. “Nous allons dénoncer ce coup d’État constitutionnel.”

Une première révision de la Constitution en 2010

Vital Kamerhe craint notamment que la réforme ne se limite pas au scrutin local comme indiqué et que, à terme, le président soit élu au scrutin indirect par le Parlement. Ainsi, “nous aurons pratiquement [...] une nouvelle République” et l’on pourra dire que “les compteurs sont remis à zéro” en ce qui concerne les mandats présidentiels, aujourd’hui limités à deux, a-t-il redouté.

La majorité présidentielle a pour sa part tenu à rassurer la population, via un discours télévisé du président du Parlement, en niant toute volonté de “comploter [...] contre la Constitution”.

Mais pas de quoi apaiser l’opposition qui voit, dans cette annonce, une deuxième faute majeure du gouvernement. Les Congolais “ont déjà connu une première faute lorsque la majorité a révisé de façon cavalière la Constitution en 2010″, a déclaré Vital Kamerhe. Cette manœuvre a facilité la réélection de M. Kabila quelques mois plus tard en ramenant la présidentielle de deux tours à un.

Autre sujet d’inquiétude : la majorité a affirmé sa volonté d’entreprendre un recensement administratif de la population en vue de l’échéance électorale de 2016. Une perspective dénoncée par plusieurs dirigeants de l’opposition qui y voient une manœuvre pour reculer la date du scrutin présidentiel, vu l’ampleur de la tâche dans un pays aux infrastructures sommaires et au territoire grand comme cinq fois la France.

Avec AFP



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