Au terme de son mini-congrès de Mbandaka, tenu du samedi 12 au dimanche 13 avril 2014, le PPRD (Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie) a levé l’option de la conservation du pouvoir.





Officiellement, il s’agit de faire une démonstration de force lors des élections locales, municipales et urbaines à venir. Mais personne n’ignore le poids que vont avoir les conseillers municipaux et urbains, dans la perspective de l’élection des députés provinciaux, sénateurs et gouverneurs de provinces au suffrage indirect, comme proposé par la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) lors de la présentation de sa « feuille de route électorale 2013-2016 » à la tribune de l’Assemblée Nationale.

Or, s’il est acquis que le processus électoral devrait reposer sur le suffrage indirect au niveau des entités de base, cela devrait se traduire, au finish, par l’élection du Président de la République au second degré.

Comme chacun peut le constater sans peine, le changement du mode de scrutin devrait forcément impliquer une révision constitutionnelle. Voilà ainsi planté le décor du passage en force de la Majorité Présidentielle vers la prolongation automatique du mandat de l’actuel Chef de l’Etat au-delà des deux « réglementaires » consignés dans la Constitution du 18 février 2006. Nombre d’observateurs pensent que la volonté du PPRD, le parti-phare de la Majorité Présidentielle, de conserver le pouvoir, en dit long sur les stratégies à mettre en place pour y parvenir. L’on voit mal cet objectif être atteint sans le maintien de Joseph Kabila à son poste.

Dans le souci sans doute de ne pas trop alarmer l’opinion, les « faucons » de la famille politique du Chef de l’Etat, tout en étant totalement engagés dans le schéma de la modification de la Constitution, se gardent d’en parler ouvertement. Les discours officiels des cadres du PPRD et des partis alliés donnent même à penser que cette famille politique ne toucherait à aucun article de la « loi fondamentale » congolaise.

Et voici Mashala…

Pendant que ses coreligionnaires jouent à la cachoterie, Claude Mashala a décidé de jouer franc jeu. Sans y aller par quatre chemins, cet acteur politique a déclaré à haute voix avoir initié une pétition destinée à obtenir du peuple congolais son quitus en vue de la révision de la Constitution, en ses articles «verrouillés» ou non. Courageux et honnête, ce membre de la Majorité Présidentielle confie à qui veut l’entendre que Joseph Kabila ne devrait pas être prisonnier du législateur, qui limite les mandats présidentiels à deux.

Seul contre tous, Claude Mashala a fait tomber les masques destinés à voiler la vérité aux Congolais concernant les intentions réelles de la famille politique du Chef de l’Etat pour l’horizon 2016. Bref, des propos que certains caciques de la MP estimaient n’engager que leur auteur ont fini par s’imposer que la vérité cachée portée au grand jour.

La fiabilité des sources en cause

Les acteurs politiques, toutes tendances confondues, ont souvent accusé la presse congolaise de ne pas s’adresser à la bonne source, ni de faire la confrontation des sources. A la lumière du débat qui bat son plein au sujet de l’initiative de la révision constitutionnelle échappée du camp de la Majorité présidentielle, il s’avère difficile, pour les hommes et femmes des médias, de faire la différence entre la bonne et la mauvaise source.

Car, les acteurs politiques qui devraient les aider à informer correctement l’opinion versent souvent dans des discours mensongers. Il est de plus en plus constaté un grand fossé entre leurs propos et leurs actes, en raison sans doute de leur incapacité de dire la vérité à leur «base» ou à leur «électorat», au risque de se faire disqualifier avant terme. L’absence de transparence dans les discours et les prises de position de la classe politique congolaise place les médias congolais dans une situation fort embarrassante par rapport à leur éthique et à leur déontologie.

Kimp

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