* Fauché par les Fardc selon un député provincial, il a succombé à ses blessures selon Mende.


Le chef milicien Paul Sadala alias " Morgan " n’inquiétera plus personne. Car, sa vie s’est arrêtée. Il a rejoint la terre de ses ancêtres le lundi 14 avril en plein processus de reddition. Mais, voilà qu’une controverse s’installe autour des circonstances de la disparition de celui qu’on qualifiait d’ennemi public numéro un à cause de ses exactions. Le ton a été donné hier par un député provincial élu à Mambassa, membre de la Majorité présidentielle, celui-là même qui aurait facilité la reddition de " Morgan " à travers une médiation entre lui et les Forces armées de la RDC. C’est donc une affaire dans l’affaire.

Le député provincial Joseph Ndiya ne semble pas croire en la version des FARDC. Il se dit convaincu que le chef milicien Paul Sadala dit Morgan a été abattu à bout portant, alors qu’il s’entretenait avec le commandant de la zone opérationnelle, le Général Fall Sikabwe. C’est de la sorte que dans une interview accordée hier mardi 15 avril à Radio Okapi, l’élu de Mambasa rejette carrément la version selon laquelle les hommes de Morgan ont été les premiers à tirer sur des soldats loyalistes. En fait, comme on s’en rend bien compte, il s’agit là d’une controverse autour des circonstances de la mort du chef milicien Paul Sadala.

LE DÉPUTÉ JOSEPH NDIYA REJETTE LA VERSION DES FARDC

Si, selon les FARDC, Morgan et ses hommes auraient refusé de se rendre à Bunia pour la suite du processus de leur reddition et qu’ils auraient, par la suite, ouvert le feu contre des militaires congolais envoyés pour les escorter en succombant de ses blessures parce que touché aux deux jambes, le député Joseph Ndiya ne partage pas cette version. Car, soutient-il, " cette logique-là ne tient pas ". " Je ne crois pas. Parce que si Morgan avait l’intention de tirer sur des militaires, il aurait fait cela à Badengaido, le jour où il était sorti. Depuis Molokaï jusqu’à Komanda, ça fait plus de 200 km, sans passer par une structure sanitaire. Alors que sur place à Molokaï, il y a une structure sanitaire. A Salaté, il y a un centre de santé. A Epulu, à Mambasa, à Mandima, à Lolwa, pourquoi ne pas le soumettre à un premier traitement d’abord ? " S’interroge-t-il.

Pour lui, les FARDC auraient dû soumettre le chef de la milice Maï-Maï Simba à un premier traitement pour calmer le sang qui coulait ! " Nous comprenons que la mort de Morgan a été planifiée à un certain niveau pour qu’il ne puisse pas dire des vérités à la population congolaise et plus particulièrement à la population de Mambasa. Je pense que sa mort cache beaucoup de vérités et ces gens qui l’ont tué, qui ont tué à bout portant sur Morgan, doivent répondre de leurs actes devant la justice ", soutient-il.

LAMBERT MENDE REMET EN CAUSE LA VERSION DU DÉPUTÉ

Fidèle à sa tradition, le porte-parole du Gouvernement congolais, Lambert Mende, n’a pas manqué de se signaler dans cette controverse. Le ministre des Médias qualifie, toujours selon la radio onusienne, de prématurées les accusations du député provincial Joseph Ndiya, selon lesquelles le chef milicien Paul Sadala a été tué intentionnellement. " Dire simplement que c’est la garde du général Fal qui a tiré, [c’est prématuré].
Naturellement, si c’est la garde du général Fal qui l’escortait et qu’il a tiré sur deux de ses compagnons, il y a un principe que l’honorable député connait d’ailleurs, vous tirez sur un militaire, un militaire sur vous. Etre dans la commission pour le rétablissement de la paix en Ituri ne veut pas dire être à Molokaï là où les événements se sont passés ", argumente le ministre Lambert Mende.

Le porte-parole du Gouvernement congolais invite plutôt le député provincial à aider la justice dans ses enquêtes en mettant à sa disposition des éléments nécessaires : " Mais s’il connait ces choses là [la thèse d’assassinat], nous espérons qu’il va les donner à la justice pour que la justice se saisisse de ces éléments ". Le ministre des Médias préfère au contraire faire confiance "à ceux qui étaient à Molokaï". Prudent, Lambert Mende indique également que " dire que parce qu’on a été dans la commission on peut dire ce qui s’est passé, c’est un peu aller trop vite en besogne ".



PAUL SADALA S’EN VA SANS AVOIR ÉTÉ ENTENDU PAR LA JUSTICE

Le ministre Lambert Mende regrette, par contre, que Paul Sadala soit mort avant d’être entendu par la justice pour plusieurs faits parce que lui et ses hommes sont accusés de plusieurs exactions contre les populations civiles à Mambasa (Province Orientale) où ils sont notamment accusés d’avoir tué 62 personnes et violé 24 femmes entre 2010 et 2013. "Nous le regrettons sincèrement. Le Gouvernement, les cours et tribunaux avaient grand intérêt à extraire certaines informations de la part de Paul Sadala alias Morgan sur les réseaux qui l’alimentaient en armement, les réseaux de complicité interne ou externe.

Bref, tout cela nous devons y renoncer parce que suite aux incidents qui ont été créés par l’intéressé, il a perdu la vie à la suite d’une blessure qui a provoqué une hémorragie fatale", confie Mende. M. M.
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