En dépit des embrassades entre officiels de deux Congo ainsi que des messages d’apaisement émanant de part et d’autre, le chemin de la croix se poursuit pour les Congolais de Kinshasa ayant choisi le Congo/Brazzaville comme leur seconde patrie. Les expulsions massives des Congolais de Kinshasa continuent de plus belle, avec leur cohorte de dérapages tels que les tortures, les insultes, les vols, les viols.


Afin de tâter du doigt les réalités du terrain, le député national Jean-Claude Vuemba a séjourné dans la capitale du Congo/Brazzaville du 23 au 29 avril 2014. De retour hier à Kinshasa, il a fait des déclarations fracassantes à la presse sa sortie du bateau qui le ramenait dans la capitale. C’était, comme par hasard, au moment où le Maire de Brazzaville, Hugues Ngolondele, que raccompagnait le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta, s’apprêtait à retraverser le Pool Malebo, après un séjour de 24 heures à Kinshasa.

Les assurances données hier par le Maire de Brazzaville quant à la cessation de la chasse aux Congolais de Kinshasa et des tracasseries dont ils sont victimes de l’autre côté du fleuve Congo depuis deux semaines, ont été qualifiées par Jean-Claude Vuemba de bluff.

L’occasion faisant le larron, l’élu de Kasangulu a eu des mots durs pour exprimer à l’hôte de Kimbuta son désaveu total de l’opération « Mbata ya mokolo » qui lui rappelle, a-t-il souligné, la traque des Juifs en France pendant la Gestapo de triste mémoire, lors de la deuxième guerre mondiale des années 1940-1945 ou encore ce qu’il avait vécu à Banana, il y a quatre ans, quand la République d’Angola avait procédé à la chasse des Congolais de son territoire.

« On ne peut pas traiter des RD Congolais comme des bêtes sauvages, au Congo-Brazza. Les officiels tout comme les populations de ce pays agissent comme si nous étions encore des Zaïrois », a martelé cet ancien activiste de Jeunesse Mobutiste en Occident, au cours d’un point de presse qu’il a improvisé au beach de Kinshasa.

Jean-Claude Vuemba a denoncé le fait que la police brazzavilloise continue d’expulser les Congolais de Kinshasa avec une brutalité innommable, en dépit des condamnations des organismes internationaux des droits de l’homme, avec le concours actif des chefs des quartiers et des populations de l’autre côté du fleuve Congo, qui lui signalent tous les lieux de résidence des Congolais.

Il a souligné que dans ces opérations de refoulement sauvage, les RD Congolais sont dépouillés de tous leurs biens, qui sont soit brûlés, soit confisqués par les éléments de la police.

Jean-Claude Vuemba affirme avoir dénombré plus de 50 corbillards qui quittaient les morgues pour aller déposer, dans des cimetières, des corps présentés comme abandonnés. Il a fustigé, dans l’enfer que vivent nos compatriotes à Brazzaville, la passivité du gouvernement de Kinshasa, qui étale au grand jour ses faiblesses en matière de protection de ses fils et filles.

« Alors que sous d’autres cieux, cas de l’affaire Ingrid Betancourt, la France avait mobilisé rançon, chars, avions de chasse pour voler au secours d’une de ses citoyennes en danger de mort », a-t-il regretté, en RDC, des milliers d’expulsés sont abandonnés à la merci de leurs bourreaux.

Il a indiqué qu’à la date du 29 avril 2014, plus de 40.000 RD Congolais ont déjà traversé le fleuve Congo, tandis que 50.000 autres, pour échapper aux représailles, ont décidé de retourner volontairement au pays.

Et ce parlementaire de poursuivre : « J’ai rencontré l’Ambassadeur de la RDC à Brazzaville ce matin (mardi 29 avril) avant de regagner Kinshasa , et j’ai senti l’incapacité de Christophe Muzungu d’aller trop loin au nom des us et coutumes de la diplomatie qu’il est tenu de respecter ».

Dans la foulée de son coup de gueule, Jean-Claude Vuemba a préconisé des mesures radicales à prendre par le gouvernement congolais, en rapport avec la gravité de la situation créée par le Congo/Brazzaville.

Cet élu du peuple exige notamment :

- le sabotage de toutes les réunions de la CEEAC (Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale) placées sous la direction du président Denis Sassou ;

- la rupture des relations diplomatiques entre Congo/Kinshasa et Congo/Brazzaville, à matérialiser par le rappel des ambassadeurs des deux pays et la fermeture concomitantes de leurs chancelleries ;

- la suspension, pour une durée indéterminée, du trafic fluvial entre Kinshasa et Brazzaville. Il pense qu’un tel train de mesures pourrait amener les autorités de Brazzaville et leurs populations à revenir à de bons sentiments.

Toutefois, ce natif de Kinshasa a invité les Kinoises et Kinois à s’abstenir de tout acte de violence vis-à-vis de leurs frères et sœurs du Congo/Brazzaville qui ont choisi la RDC comme leur seconde patrie.

ERIC WEMBA

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