* Fort de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, Kinshasa interpelle Kampala et Kigali.





Coucou le revoici ! Roger Lumbala a été signalé à Kampala, puis à Kigali. Une entorse à l’Accord-cadre d’Addis-Abeba quand on sait que l’actuel sociétaire du M23 est recherché par la Justice congolaise pour des crimes non solubles dans l’amnistie. Il n’en fallait pas plus pour que le Gouvernement congolais rappelle à l’Ouganda et au Rwanda leurs obligations au regard de l’Accord-cadre dont ces deux pays sont signataires.

Le Gouvernement congolais regrette que l’ex-député Roger Lumbala, qui fait l’objet de plusieurs mandats d’arrêt de la justice congolaise, ait séjourné le week-end dernier tranquillement en Ouganda et au Rwanda. Cela, sans pour autant être inquiété par ces deux pays pourtant "dûment informés de l’existence de ce mandat de justice en même temps que tous les autres pays membres de la CIRGL" signataires de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. Le dernier en date de ces mandats porterait sur des crimes déclarés non amnistiables sur lesquels le président national du RCD/N doit être entendu par la justice de la RDC.
Abordant cette question hier lundi 14 avril au cours d’une conférence de presse, le porte-parole du Gouvernement, "engage ses partenaires ougandais et rwandais à respecter les obligations qu’ils ont librement contractées en signant l’Accord-cadre d’Addis-Abeba". " En des temps ordinaires et pour n’importe quel autre citoyen congolais, cela n’aurait constitué qu’un fait des plus banals, la libre circulation des personnes faisant partie des droits garantis par la Constitution", fait savoir Lambert Mende. L’Exécutif congolais craint à la nuisance de Roger Lumbala ? "Non", répond Lambert Mende. "Ce n’est pas la capacité de la personne Roger Lumbala qui est en cause. C’est plutôt le crédit que nous apportons au document tel que l’Accord-cadre d’Addis-Abeba dans lequel nous avons tous juré de lutter contre l’impunité. Voilà ce qui nous préoccupe", explique le porte-parole du Gouvernement. "Qu’est-ce que Lumbala peut faire contre ce pays ? Qu’est-ce qu’il a ? ça n’a rien avoir avec la personnalité de Lumbala", insiste sans détours le porte-parole du Gouvernement.
Pour le "cas Lumbala", la RDC croit en la bonne foi de ses deux voisins : le Rwanda et l’Ouganda "bien que dans les temps certains dossiers de l’extradition des personnalités recherchées par la justice congolaise n’ont pas abouti". "Nous avons des échanges assez réguliers avec nos voisins. il faut de la bonne volonté. nous avons foi que les engagements pris par le Rwanda et l’Ouganda seront exécutés", confie Lambert Mende. Le Gouvernement de la RDC pense que la situation a évolué et n’est plus comparable à celle de l’époque de Laurent Nkundabatware, Mutebusi... "La situation actuelle se distingue avec la réalité de l’époque. On continuera à frapper fort sur les clous pour que tous les engagements pris par les pays signataires de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba devant la Communauté internationale soient matérialisés", promet d’un ton ferme le porte-parole du Gouvernement congolais.

QUID DE L’EXPULSION DES CONGOLAIS DE BRAZZAVILLE
Sur un autre registre, Lambert Mende considère qu’ "Il est donc totalement erroné de prétendre, comme certains l’ont fait, que le Gouvernement est demeuré indifférent, voire aphone, face au sort des compatriotes expulsés la semaine dernière du Congo-Brazzaville". Et pour preuve, poursuit-il, l’ambassadeur du Congo-Brazzaville a été convoqué pour des plus amples explications. Et même si il s’est avéré que la plupart des personnes expulsées se comptaient parmi ceux n’étant pas en ordre, Kinshasa dénonce tout de même les conditions dans lesquelles l’expulsion a eu lieu. C’est pourquoi, déclare Lambert Mende, une délégation interministérielle a été dépêchée à Brazzaville pour s’enquérir de la situation.
Le Gouvernement congolais se réjouit du fait que la commission mixte ainsi créée entre les deux pays, a permis momentanément de mettre fin à l’expulsion des Congolais de Kinshasa en attendant des enquêtes minutieuses devant déboucher sur la condamnation de certains policiers brazzavillois zélés. Cependant, Kinshasa exclut toute hypothèse de prendre en charge les différentes personnes ou familles expulsées de Brazzaville. "D’après nos services, la plupart des personnes expulsées de Brazzaville ont traversé le fleuve grâce aux laissez-passer juste pour une durée de trois jours. On ne comprendrait pas que ces personnes ne disposent pas d’un toit pour s’abriter", déclare Lambert Mende. Rodrigue MATUMONA/Stagiaire Ifasic & Rachidi MABANDU

POINT DE PRESSE DU 14 AVRIL 2014
Mesdames et Messieurs de la presse,
Nos échanges de ce jour tourneront autour de 4 points essentiellement.

1. LA TRAQUE CONTRE LES ADF
Les opérations de traque contre les rebelles ougandais des ADF (Allied Democratic forces) lancées le 16 janvier 2014 se sont poursuivies ces dernières semaines encore dans la province du Nord-Kivu. Après avoir repris le contrôle de la quasi-totalité des localités occupées par ces forces négatives ougandaises, principalement en territoire de Béni, les FARDC avaient réussi à prendre possession de véritables centres d’entraînements rebelles disséminés dans l’immense végétation qui entoure la région. A la mi-mars dernière, les derniers bastions des ADF dans le village de Satisasa tombait à son tour aux mains des troupes loyalistes dont l’offensive foudroyante avait détruit, notamment, une fabrique de bombes artisanales sur l’axe Mbau-Kamango.
En plus de cette fabrique d’armes non-conventionnelles dont on sait qu’elles sont la marque des groupes terroristes qui sèment la mort sans ménagement, des supports pour formation de miliciens en langue arabe ont été découverts. Ces éléments qui confortent les soupçons de collaboration entre les ADF et certains mouvements terroristes d’inspiration islamique qui se sont récemment introduits dans la région de l’Afrique Centrale. Il n’est donc pas étonnant que depuis le mois de mars dernier, des attentats à la bombe artisanale précisément, aient été signalés dans la ville de Béni et ses environs. En attendant les conclusions des enquêtes en cours pour identifier les auteurs de ces crimes et les traduire en justice, il est loisible d’inférer qu’ils sont l’œuvre d’éléments terroristes qui ont perdu du terrain ailleurs et croyaient trouver un repli en terre congolaise, notamment les milieux urbains et semi-urbains du Grand Nord-Kivu, et ont tendance à se livrer au même terrorisme urbain que l’on déplore dans les pays voisins comme le Kenya, la Somalie. S’il faut ajouter à ces indications sécuritaires les développements récents de la situation militaire en République Centrafricaine voisine, il y a lieu de craindre qu’une mouvance subversive intégrée dans le terrorisme global ne tente d’investir l’Afrique Centrale pour y semer troubles et désordres.
Les Forces armées de la République Démocratique du Congo, n’ont pas croisé les bras face à ce tableau manifestement ramifié au terrorisme international. Dans leur lutte contre les forces négatives étrangères et congolaises qui écument le territoire national, elles ont enregistré une nouvelle victoire significative contre les rebelles ougandais des ADF, hier dimanche 13 avril 2014. Après Kamango et les autres bastions rebelles tombés entre leurs mains à la mi-mars dernière, nos vaillants combattants FARDC avaient reçu ordre de leur hiérarchie de poursuivre les renégats jusque dans leurs derniers retranchements. Il s’est avéré, en effet, que malgré le démantèlement de leurs bases, les rebelles de l’ADF disparaissaient comme par enchantement aux fins fonds de la végétation luxuriante de la province du Nord-Kivu, avant de revenir par vagues successives se livrer à des actions résistance inexplicables logiquement.10 jours avaient été accordés à nos troupes pour les en extraire. Elles viennent donc d’y parvenir en démantelant une véritable forteresse érigée dans un endroit d’accès extrêmement difficile, dénommé " Madina ". Cette base fortifiée dont le nom évoque la Médina, lieu saint bien connu de l’islamisme, est un bivouac fortifié créé de toutes pièces par ces forces négatives car, Madina n’existe sur aucune carte administrative de la RDC. Elle constituait une véritable base arrière et probablement la dernière forteresse des ADF. De nombreuses armes lourdes et légères y ont été récupérées à l’issue d’âpres affrontements qui ont occasionné la mort de Cent rebelles lors des combats. C’est donc ici, encore une fois, l’occasion de réitérer les félicitations du gouvernement de la République à l’endroit de nos combattants et en même temps, de saluer la mémoire et la bravoure de ceux d’entre eux qui sont tombés sur le champ d’honneur.

2. AU SUJET DE LA REDDITION DU CHEF MAI-MAI PAUL SADALA
Le samedi 12 avril dernier, nous avons été informés d’une offre de reddition d’une quarantaine de combattants du groupe Maï-maï Simba emmenés par leur chef Paul Sadala, alias Morgan. Ils étaient attendus à Bandegaido, à 300 km au Sud-Ouest de Bunia dans le district de l’Ituri, en Province Orientale, d’où ils devaient se rendre vers Bunia afin d’être présenté aux autorités militaires et judiciaires.
Cette offre de reddition qui doit encore se confirmer pour l’ensemble de ce groupe armé arrive après que ses membres et leur chef, auteur d’un nombre impressionnant de crimes et de destructions y aient été poussés par la puissance de feu des FARDC. Déjà, dans le cadre des opérations menées en août 2013 contre les groupes armés sévissant en Ituri, plusieurs autres miliciens du groupe Morgan avaient été arrêtés et l’affaiblissement de la bande est allé croissant proportionnellement à la montée en puissance des forces régulières.
Ce geste mérite d’être salué parce qu’il est de nature à éviter, au cas où ledit groupe s’entêtait dans une logique jusqu’au-boutiste, des traumatismes sociaux supplémentaires consécutifs au déploiement du bras répressif de l’Etat. Il est bon que ce groupe rejoigne le processus DDR auquel il s’était montré réfractaire jusque-là. Mais, mieux vaut tard que jamais !
Il est néanmoins important d’insister sur la séparation entre les suites militaires consécutives à cette reddition et le processus judiciaire, étant entendu que la justice est et restera indépendante.
En effet, quelques membres au sein de cette milice de Morgan sont poursuivis pour des exactions contre la population civile, notamment en territoire de Mambasa. L’ONG Haki na Amani avait publié en août 2013 un rapport dans lequel ont été documentés 62 cas d’assassinats et 24 cas de viol à Mambasa entre 2010 et 2013.
On se rappellera en outre l’attaque en juin 2012 de la réserve à faune Okapi d’Epulu pendant laquelle quinze okapis, une espèce très rare de mammifères ruminants qu’on ne trouve que dans notre pays, ont été tués sans vergogne par les Maï-Maï Simba.
Il convient de signaler en outre que vingt-quatre combattants du groupe Maï-Maï Simba sont poursuivis depuis samedi 1er mars dernier à Mambasa en chambre foraine au tribunal militaire de garnison de l’Ituri, pour crimes de guerre conformément aux dispositions stipulées dans la loi d’amnistie en cours d’exécution, le processus judiciaire pour les crimes exclus du champ de l’amnistie.

3. LES EXPULSIONS DES CONGOLAIS DE BRAZZAVILLE La République voisine du Congo-Brazzaville a décidé, la semaine dernière, l’expulsion d’un certain nombre de nos compatriotes qui séjournait irrégulièrement sur son territoire. Plus ou moins 400 congolais de Kinshasa ont ainsi été rapatriés chez eux, mais dans des conditions qui ont pu être jugées déplorables, notamment, sur le plan des droits de l’homme.
Aussitôt informé de la situation, le Gouvernement de la République a convoqué l’ambassadeur du Congo-Brazzaville à Kinshasa pour des plus amples explications. A la suite des éclairages ainsi obtenues, une délégation ministérielle a été dépêche de l’autre côté du fleuve. Le vice-ministre des affaires étrangères, Son Excellence Tunda Ya Kasende, et le vice-ministre de l’intérieur, Son Excellence Egide Ngokosso se sont entretenus à Brazzaville avec leur homologue chargé de l’intérieur, Raymond Zéphyrin Mboulou.
Des entretiens entre les deux parties, il ressort qu’une commission mixte composée d’experts des deux pays a été mise en place pour encadrer les opérations de rapatriement et ainsi, éviter toute bavure. En attendant, ainsi que vous l’avez sans doute appris, des enquêtes ont été entreprises qui ont, d’ores et déjà permis d’identifier les éléments de la police qui ont commis des fautes dans l’exercice de leurs fonctions en violant les droits élémentaires de nos compatriotes expulsés. En même temps que l’opération de rapatriement a été suspendue en attendant un meilleur encadrement.
Donc, le Congo voisin a pris souverainement la décision d’assainir certains quartiers et agglomérations infestées de séjournant irréguliers. C’est son droit le plus légitime. Les opérations d’expulsions ont été entachées de débordements préjudiciables à nos compatriotes. Nous en avons discuté avec nos amis du Congo-Brazzaville qui ont consenti à mieux les encadrer. Tel est le résultat obtenu par notre diplomatie pour préserver les intérêts de nos compatriotes sans compromettre les relations de bon voisinage avec Brazzaville.
Il est donc totalement erroné de prétendre, comme certains l’ont fait, que le gouvernement est demeuré indifférent, voire aphone, face au sort des compatriotes expulsés du Congo-Brazzaville. Convoquer un ambassadeur au ministère des affaires étrangères, dépêcher une délégation ministérielle à Brazzaville et obtenir la constitution d’une commission mixte pour encadrer les opérations de rapatriement d’un pays étranger, ce n’est certainement pas demeurer aphone.



4. LE CAS ROGER LUMBALA
L’ex-député national Roger Lumbala, cadre du M23 a, comme les médias l’ont révélé, quitté le territoire de l’Ouganda où il séjournait ce vendredi 11 avril 2014 à 13h45 (TU) par un vol d’une Compagnie d’aviation Rwandaise à destination de Kigali. En des temps ordinaires et pour n’importe quel autre citoyen congolais, cela n’aurait constitué qu’un fait des plus banals, la libre circulation des personnes faisant partie des droits garantis par la Constitution.
Il se fait que ces temps-ci sont perturbés et surtout que Monsieur Lumbala fait l’objet de plusieurs mandats d’arrêt de la Justice congolaise. Le dernier en date de ces mandats porte sur des crimes déclarés non amnistiables sur lesquels ce compatriote doit être entendu par la Justice de son Pays.
Nos collègues Ougandais et Rwandais ont été dûment informés de l’existence de ce mandat de Justice en même temps que tous les autres pays membres de la CIRGL. C’est pourquoi nous sommes fort préoccupés de savoir que M. Lumbala a pu, malgré tout, séjourner en Ouganda et quitter ce pays pour se rendre à Kigali où, selon toute vraisemblance, il séjournerait encore.
Le Gouvernement de la RDC engage ses partenaires Ougandais et Rwandais à respecter les obligations qu’ils ont librement contractées en signant l’Accord-Cadre d’Addis Abeba.
Je vous remercie.
Lambert MENDE OMALANGA
Ministre des Médias, chargé des Relations avec le Parlement et de l’Initiation à la Nouvelle Citoyenneté
Porte-parole du Gouvernement

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