L’homme qui a apposé sa signature, conjointement avec Lumumba, dans l’acte de l’indépendance de la RD-Congo, n’est plus. Il était presque 15 heures, ce lundi 21 avril 2014, quand le corps de l’illustre disparu, l’un des Pionniers de l’indépendance du Congo, est arrivé à l’esplanade du Palais du peuple.

 Plusieurs autorités de la République dont Augustin Matata Ponyo, Premier Ministre et Charles Mwando Simba, Premier Vice-président de l’Assemblée nationale ont fait le déplacement du Palais du Peuple. Les personnalités de l’opposition ainsi que de la majorité sont venues nombreux, de tous les coins du pays, pour rendre les derniers hommages au Premier noir à avoir terminé les études politiques et administratives à l’Université Libre de Bruxelles.

Né le 22 septembre 1928 à Boleke, localité de Bokala, collectivité de Losanganya, territoire de Bolomba, Justin-Marie Bomboko a fait ses études primaires à Bolima et six années d’études normales de la mission des pères du Sacré-Cœur à Bamanya (Coquilathville).

Il est inscrit à la section des Sciences Politiques et Administratives de l’Université Libre de Bruxelles de 1956-1959, d’où il sort premier licencié noir dans cette discipline.

Elu Député national du Parti Union Mongo, en mai 1960 pour la ville de Coquilathville, il devient Ministre des Affaires Etrangères en juin de la même année dans le premier gouvernement composé par Patrice Emery Lumumba, premier gouvernement du Congo indépendant. Il signera, en cette qualité, l’acte de l’indépendance de la RDC.

En novembre 1960 à New-York, à la suite de l’acceptation du Congo par l’Assemblée des Nations Unies à siéger à l’organisation des Nations Unies, Justin-Marie Bomboko, Ministre des Affaires Etrangères a représenté le Congo.

Il était également Président du Collège et chargé des affaires étrangères et commerce extérieur. Poste qu’il occupera jusqu’à février 1961.

En février 1961, redevenu Ministre des Affaires Etrangères et du commerce extérieur dans le gouvernement Ileo, Justin-Marie Bomboko s’oppose à l’accord militaire avec Elisabethville et aux résolutions de la Conférence de Tananarive. En Août 1961, Cyrille Adoula est désigné Premier Ministre. Il forme un gouvernement dans lequel Bomboko retrouve le portefeuille des Affaires Etrangères avant de prendre celui de la justice, en 1963. Suite à des négociations politiques, Moïse Tshombe rentre de son exil en Espagne. Il forme son équipe gouvernementale dont le signe particulier est l’absence des personnalités portant le label ‘’Groupe de Binza’’. Justin-Marie bomboko se retrouve sans poste et regagne l’hémicycle du Palais de la Nation, fort de son mandat de Député.

A l’issue des élections générales organisées en 1966, le parti CONACO (Convention Nationale Congolais) de Moïse Tshombe en sort vainqueur. Contre toute attente, le Président Kasa-Vubu désigne Evariste Kimba pour former le gouvernement, un nouveau bras de fer voit le jour. Le 24 novembre 1965, Mobutu s’empare du pouvoir et rappelle Justin-Marie Bomboko à la tête de la diplomatie, poste qu’il gardera jusqu’en 1969.

En 1967, Bomboko, Nendeka, Etienne Tshisekedi, Ndele,…rédigèrent le ‘’Manifeste de la N’sele’’. Le 20 mai de cette année, le MPR est né. Il succède au corps des volontaires de la République (CVR) qu’animaient Joseph Kabayidi et Gaston Nsengi ; Bomboko, est de ce fait, membre du bureau politique du MPR.

En 1969, JMB quitte le gouvernement suite à un remaniement. Il est nommé Ambassadeur à Washington ou il succède à Cyrille Adoula. Lors d’un congrès du MPR, au début des années 70, il est interpellé avec son complice, Victor Nendaka pour atteinte à la sureté de l’Etat. A partir de 1972, il se lance dans les affaires et devient Président de plusieurs sociétés. Suite aux mesures de nationalisation dites « zaïrianisation » en 1973, Bomboko Lokumba est devenu acquéreur de « SABA », une entreprise spécialisée dans le commerce général. Elu commissaire politique (Député) en 1977, il devient membre du Comité Central du MPR, Parti-Etat dès sa création. Il a occupé plusieurs autres fonctions importantes sous le régime du feu Joseph Mobutu. Il meurt à 86 ans, laissant ainsi plusieurs enfants.

Justin-Marie bomboko sera inhumé ce mardi 22 avril 2014 au cimetière de la Gombe, a-t-on appris.

Kevin Inana

LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top