*A Paris, l’Ambassadeur de la RD. Congo a lancé un message d’espoir aux Congolais vivants en France. Ileka Atoki a appelé ses compatriotes, dans son allocution commémorative du 54ème anniversaire de l’accesssion de la RDC à la souverainté nationale et internationale, à faire confiance aux institutions de la République. 




Aujourd’hui, a-t-il rassuré, tous les indicateurs concernant notre pays la RD Congo ont quitté le rouge pour virer à l’orange, voire au vert. L’occasion faisant le larron, Ileka a profité de cette opportunité pour informer les Congolais sur les relations fructueuses qui existent entre la France et la RDC. «Nous pouvons affirmer que les relations franco-congolaises sont au beau fixe…». Il s’est appesanti, dans son adresse, sur le secteur économique. Selon lui, la participation des entreprises francaises à l’effort de reconstruction et de rélèvement de la République Démocratoique du Congo est appréciable. Une facon pour la France, indique l’Ambassadeur Ileka, d’apporter sa contribution combien ô précieuse à la vision du Chef de l’Etat de hisser la RDC au rang de pays émergents à l’horizon 2030 et de transformer, également, l’économie en puissant moteur de croissance dans le cadre de la concrétisation du programme de la révolution de la modernité. Il a invité la diaspora à un dialogue constructif qui constitue une vertu africaine en vue de protéger ce patrimoine commun qu’est la RDC.

Lisez in extenso, l’intégralité de son discours, tenu en présence de Mokolo wa Pombo, Premier Vice-président du Sénat.

Allocution de Monsieur Ileka Atoki, Ambassadeur de la RDC en France, à l’occasion de la célébration du 54ème Anniversaire de l’Indépandace de la République Démocratique du Congo. Paris, le 04 juillet 2014

Excellence Monsieur le 1er Vice-président du Sénat ;

Excellence Monsieur le Vice-ministre des Affaires Étrangères ;

Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Chers Collègues ;

Distingués invités, en vos titres et qualités ;

Chers compatriotes,

L’histoire d’un pays s’inscrit, très souvent, autour de quelques faits marquants et de quelques dates caractéristiques qui fixent les moments les plus significatifs de l’évolution de son Peuple.

Gravée en lettres d’or, le 30 juin 1960 est de celles là pour la République Démocratique du Congo qui accédait ainsi à la souveraineté nationale, faisant son entrée dans le concert des Nations libres. Je vous remercie donc chaleureusement et du fond du cœur d’avoir bien voulu répondre à notre invitation pour venir partager avec nous, la joie de célébrer le 54ème anniversaire de l’accession à l’indépendance de notre grand et beau pays. A vous tous ici présents, merci pour la considération que vous témoignez à notre égard.

En cette date, j’ai une pensée particulière et pieuse pour les pionniers de notre indépendance et leur dire que leur combat, qui fut un combat vaillant, noble et juste, nous permet aujourd’hui de commémorer l’instant historique qui a permis aux Congolaises et aux Congolais de recouvrer leur dignité d’hommes libres. Cette flamme, ce flambeau, nous avons à notre tour, l’obligation de les transmettre à nos générations futures et leur enseigner le respect de cette date, car elle symbolise la concrétisation de l’aspiration de tout être humain, celle de la conquête de sa liberté.

Et cette liberté, le Congolais doit pouvoir en jouir et la vivre en tout temps et en tout lieu. Or, ici en France, pays des droits de l’Homme et de l’état de droit, un autre combat a été détourné de son objectif premier par un groupuscule d’individus, français mais congolais d’origine pour la plupart, qui s’illustrent par des actes innommables et injustifiables à l’encontre de ceux qui n’épousent pas leurs idées, et, qui véhiculent des messages xénophobes et d’épuration ethnique. Ce groupuscule estime avoir le droit de vie et de mort sur l’ensemble de notre communauté.

A la vaste majorité silencieuse, je voudrais paraphraser le Président américain Franklin Delano Roosevelt, qui en 1933 déclarait, je cite : « La seule chose que nous ayons à craindre est la crainte elle même ». N’ayons plus peur, n’ayez plus peur. Ceux d’entre nous qui souhaitent manger leur chikwangue au restaurant, qu’ils aillent manger leur chikwangue, ceux qui veulent boire leur bière au bistrot du coin, qu’ils aillent boire leur bière, ceux qui veulent acheter leurs pagnes dans les magasins du Quartier rouge, même si ces wax sont hollandais, qu’ils aillent acheter leur pagnes, ceux qui veulent tenir des colloques et des débats politiques, qu’ils les tiennent, et, ceux qui veulent chanter et danser, qu’ils aillent dans les concerts chanter et danser. Nous ne sommes pas, vous n’êtes pas des otages, ici en France. Donc, n’ayons plus peur, n’ayez plus peur.

Quant à ceux qui ont choisi la violence comme mode d’expression, il est de ma responsabilité, en étroite collaboration avec les autorités françaises compétentes, de faire tout ce qui est en notre pouvoir de les aider à s’extirper de la petite délinquance et à éviter qu’ils deviennent des criminels potentiels, voire des terroristes en devenir. Ils doivent être aidés afin qu’ils deviennent des combattants du développement, à l’instar de toutes ces filles et fils qui participent pleinement à l’effort de reconstruction et de renaissance de leur pays, et, celui de l’amélioration de l’image du Congolais dans la Diaspora africaine de France.

A vous tous, Chers compatriotes membres de la diaspora congolaise, je vous lance ce vibrant appel à un dialogue constructif, car après tout, nous partageons la même passion pour notre patrimoine commun qui est la République Démocratique du Congo.

N’oublions surtout pas que le dialogue est une vertu africaine de haute facture que nous ne devons pas laisser au bord de la route, avec le risque de voir l’argument de la force primer sur celui de la force de l’argument, aux conséquences néfastes pour tous.

Distingués invités,

La situation en République Démocratique du Congo et la Région est en constante évolution.

Au plan régional, nous suivons étroitement la situation qui prévaut au Soudan du sud et nous participons avec la Communauté Internationale au retour de la normalité en République Centrafricaine. De même, nous fournissons des efforts inlassables en vue de normaliser nos relations avec les pays qui nous ont agressés récemment.

L’Accord-cadre d’Addis-Abeba pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République Démocratique du Congo et la région ainsi que la résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations Unies sont mis en œuvre, laissant présager un aboutissement heureux. Nous ne cesserons d’exhorter les autres signataires de cet Accord au respect des engagements qu’ils y auront librement souscrits.

Qui plus est, la situation des refoulés de Brazzaville, suite à des expulsions non concertées et que nous déplorons profondément, est maîtrisée grâce au dialogue renoué.

Le rétablissement de politiques de bon voisinage est à ce prix, car il relève de l’intérêt national et de la sécurité de notre pays.

Au plan national, des groupes armés sont défaits, d’autres déposent les armes. Comme Son Excellence Monsieur Joseph Kabila Kabange, Président de la République, l’a annoncé lors de son allocution du 30 juin dernier, les vaillantes Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), avec l’appui des amis de notre peuple à travers le monde, ont le contrôle absolu de l’ensemble du territoire national, mettant ainsi fin à ce que aucuns ont affublé de première guerre mondiale africaine.

La détermination de la Région de préserver l’intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo, ainsi que les récents succès de la FARDC et de la Communauté Internationale, combinés avec les programmes de Désarmement, Démobilisation, Réhabilitation et Réinsertion des groupes armés, nous remplissent d’espoir pour que notre pays transforme enfin son riche potentiel en opportunités réelles au profit de notre population.

Aujourd’hui, tous les indicateurs concernant la République Démocratique du Congo ont quitté le rouge pour virer à l’orange, voire au vert. Nous sommes certainement sur la bonne voie. Certes, nous ne sommes pas encore totalement sortis de la zone de turbulence, car de multiples menaces internes et externes persistent et sont susceptibles d’ébranler, voire de mettre en danger l’existence et les fondements mêmes de notre Nation.

Mais nous sommes vigilants et demeurons déterminés. D’où pour nous, toute l’importance de forger cette unité et cohésion nationales qui sont de nature à nous prémunir de l’autodestruction, à nous protéger de toutes visées irrédentistes et à nous permettre d’espérer de laisser derrière nous à jamais les affres d’une période de 20 ans de guerre, d’horreurs, de bouleversements, d’occupation, de banditisme et d’insécurité.

Distingués invités,

C’est le lieu pour moi, d’exprimer de nouveau toute la reconnaissance de la République pour l’engagement de la France en vue de la stabilité et la consolidation de la paix pour notre pays et de me féliciter de l’excellence des relations bilatérales entre la République Démocratique du Congo et la France.

La vérité est que depuis l’accession de notre pays à l’indépendance, la France a été un allié fidèle et un partenaire avec lequel nous avons des liens privilégiés.

Je note avec satisfaction, que durant ces dernières années, les relations entre nos deux pays ont connu une évolution remarquable. Nous pouvons affirmer sans risque que les relations franco-congolaises sont au beau fixe comme l’illustrent les deux récentes visites du Chef de l’État en France, les nombreux déplacements respectifs de nos Chefs de corps constitués, Parlementaires, Membres du Gouvernement, hommes d’affaires, sans oublier l’accroissement exponentiel des voyages du plus commun des citoyens.

Qui plus est, il se dégage désormais entre Paris et Kinshasa une identité de vues sur les grandes questions diplomatiques et politiques. A titre illustratif, nos deux pays participent activement à l’élaboration des stratégies communes de règlement des conflits, notamment en Afrique.

Nos positions sont tout autant identiques sur les questions qui touchent l’environnement et le changement climatique. Plus précisément, nous veillerons à ce que la Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques aboutisse à un accord ambitieux, juridiquement contraignant, qui dressera les contours d’un partenariat décomplexé alliant l’indispensable lutte contre le changement climatique et les objectifs de développement et de réduction de la pauvreté, ainsi qu’il en clarifiera les mécanismes de financement.

Au plan de l’économie, la participation des entreprises françaises à l’effort de reconstruction et de relèvement de la République Démocratique du Congo est fort appréciable, apportant ainsi sa précieuse contribution à la vision du Chef de l’État de hisser la République Démocratique du Congo au rang de pays émergent à l’horizon 2030, de transformer l’économie du pays en puissant moteur de croissance, dans le cadre de la concrétisation de son programme de la révolution de la modernité.

Aujourd’hui, la République Démocratique du Congo présente un profil très positif de sa situation macro-économique dans le cadre du suivi de la mise en œuvre de son Programme économique. Sur ce plan, le Gouvernement s’estime être en accord, sinon légèrement en dépassement des perspectives du taux de croissance du PIB projetés à 4,7% en 2014 pour la région Afrique sub-saharienne.

La République Démocratique du Congo demeure, en effet, l’une des économies les plus dynamiques du continent africain et présente un taux de croissance économique en 2014 estimé à 8,8% dont le niveau est essentiellement stimulé par les branches des industries extractives, du commerce de gros et de détail, ainsi que ceux du transport et de la communication. L’inflation, qui affichait un taux vertigineux de 53 % en 2009, est tombée à 1 % en 2013. Qui plus est, nous notons une confiance accrue des chefs d’entreprises envers les institutions étatiques.

En outre, le Gouvernement s’est investi depuis le début de cette année pour impliquer tous les opérateurs économiques vers une convergence d’efforts en vue de l’assainissement du climat des affaires.

De même, de nombreux projets dans les secteurs primaires sont mis en œuvre au niveau national. Nous pouvons citer entre autres : un nouvel aérogare à l’Aéroport international de N’djili dont les travaux de finissage sont amorcés, et qui sera inauguré en octobre 2014; les études concluantes de préfaisabilités et de faisabilités pour la réhabilitation du barrage de Inga III visant la concrétisation du Projet du Grand Inga en faveur de la relance de l’outil industriel, le renforcement du barrage de Zongo pour desservir l’axe Ouest de Kinshasa afin de favoriser davantage l’accès à l’électricité dans nos villes; d’autres projets d’infrastructures routières et agricoles, et j’en passe....

Sur le plan des incitations à l’investissement, il convient de rappeler que la Première Semaine Française de Kinshasa organisée du 26 au 31 mai 2014 par la Chambre de commerce et d’industrie franco-congolaise (CCIFC) en collaboration avec l’Ambassade de France a constitué une tribune au cours de laquelle les investisseurs tant français que congolais ont été sensibilisés pour s’implanter au pays.

Après cette semaine riche en enseignement, nous pouvons présager un bel avenir pour les investissements français en terre congolaise. Beaucoup d’entrepreneurs, en effet, ont pris la résolution de manifester leur présence dans différents domaines afin de répondre aux besoins économiques de la République Démocratique du Congo.

Excellence Monsieur le 1er Vice-président du sénat

Excellence Monsieur le Vice-ministre des Affaires Étrangères

Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Chers collègues,

Distingués invités, en vos titres et qualités,

Chers compatriotes,

Comme l’an passé, nous avons parmi nous des entreprises belges, congolaises et françaises qui ont bien voulu daigné nous accompagner dans la commémoration de notre Fête Nationale. Je ne les citerais pas, car je ne doute pas un seul instant que vous tirerez profit de cette célébration pour échanger avec elles. Mais, souffrez que je les remercie et que je leur exprime toute ma gratitude pour leur précieux soutien.

Ces entreprises partagent avec nous la volonté de créer un environnement propice au secteur privé, d’offrir les infrastructures qui conviennent et de mettre en place les compétences qui contribueront à favoriser l’essor d’un potentiel encore inexploité de mon pays, afin de nous aider à construire un avenir plus radieux pour nos générations présentes et futures, car ne l’oublions pas, l’avenir de la République Démocratique du Congo représente l’avenir de l’Afrique.

Nous sommes conscients de nos devoirs, de nos obligations, mais surtout convaincus de l’amitié et de l’estime qui nous unissent, la France et la République Démocratique du Congo, et pour lesquelles, ce soir, je lève mon verre.

Vive la France!

Vive la République Démocratique du Congo!

Bonne fête à toutes et à tous!

Je vous remercie.
Le direct
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