Selon Paul Nsapu de la FIDH, des proches de John Numbi sont impliqués dans la tentative d'enlèvement de la femme de Paul Mwilambwe. Objectif : faire taire le principal témoin de l'affaire Chebeya.





« On cherche à faire pression et à intimider le témoin clé de l’affaire Chebeya » dénonce Paul Nsapu, secrétaire général pour l’Afrique de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH).

Samedi 5 juillet 2014 sur le marché de Lubumbashi, la femme de Paul Mwilambwe dont le témoignage sur la mort de Floribert Chebeya en 2010 met en cause l’ancien chef de la police John Numbi, a échappé à une tentative d’enlèvement. Pour Paul Nsapu, qui connait parfaitement le dossier Chebeya, c’est le principal témoin de l’affaire, réfugié aujourd’hui au Sénégal, que l’on veut faire taire. Selon lui, c’est une plainte déposée à Dakar par la FIDH à l’encontre de Paul Mwilambwe qui a tout déclenché. Un procès au Sénégal pourrait permettre au major Mwilambwe de « faire éclater la vérité » sur l’assassinat du militant des droits de l’homme, Floribert Chebeya et de son chauffeur en juin 2010.

Les coups de téléphone de John Numbi et Christian Ngoy
En fuite depuis sa condamnation à mort par contumace en République démocratique du Congo, Paul Mwilambwe avait accusé le général John Numbi d’être le principal commanditaire de l’assassinat, faisant de ce double meurtre, « un crime d’Etat ». Mais la justice congolaise avait refusé d’entendre ce proche du président Joseph Kabila pendant le procès… « une mascarade » selon Paul Nsapu. « Depuis que l’on sait que Paul Mwilambwe peut être entendu sur cette affaire à Dakar, beaucoup s’inquiètent ». « Dès le lendemain du dépôt de plainte à Dakar, l’épouse de Paul Mwilambwe a été suivie et filée. Elle a même reçu deux coups de téléphone, dont un de John Numbi lui-même qui cherchait à savoir où se trouvait son mari ». L’autre appel venait de Christian Ngoy, un militaire proche de Numbi, condamné à mort dans l’affaire Chebeya. « Ce second coup de fil était beaucoup plus menaçant » d’après Paul Nsapu.

Des proches de John Numbi à la manoeuvre

Le 5 juillet 2014, le jour de la tentative d’enlèvement de Dadi Bumba Mayalale, l’épouse de Paul Mwilambwe, c’est un autre accusé dans l’affaire Chebeya que l’on retrouve sur le marché de Lubumbashi. L’homme s’appelle Jacques Mugabo et il officie comme garde du corps de Christian Ngoy. Mugabo est lui aussi condamné à mort dans l’affaire Chebeya. C’est Mugabo qui renverse « d’un coup de pied » la femme de Paul Mwilambwe, la menace d’une arme, lui dérobe son sac avant de s’enfuir sous les cris des passants. Dadi Bumba Mayalale le reconnaîtra formellement. Mugabo montera ensuite dans une voiture qui l’attendait à proximité du marché. Selon Paul Nsapu, la femme de Paul Mwilambwe identifiera le chauffeur. Il s’agirait de Thierry Mande, le secrétaire particulier de John Numbi. Pour la FIDH, il n’y a donc plus de doute : « ce sont bien des proches de Numbi qui ont cherché à enlever et peut-être à éliminer la femme de Mwilambwe ». « Ce qui est incroyable, c’est que Christian Ngoy et Jacques Mugabo circulent parfaitement librement au Katanga où séjourne John Numbi » note Paul Nsapu. Mais le secrétaire général pour l’Afrique de la FIDH reste optimiste pour la suite de l’affaire : « l’épouse de Paul Mwilambwe est désormais en lieu sûr et le procès au Sénégal est très bien engagé ». Pour la FIDH, le but de cette action en justice est qu’une enquête « impartiale et indépendante » puisse être ouverte et que « toute la lumière soit faite sur l’assassinat de Floribert Chebeya et de son chauffeur Fidèle Bazana ».

Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Le direct
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