*Dans sa lettre en manuscrit en langue latine, datée du 20 mars 1968, le Père Boka, Auteur de deux hymnes nationaux de la RD. Congo, légua ses œuvres aux Pères Jésuites de l’Afrique Centrale (PAC). Et ce, d’autant plus qu’il était de cette organisation jusqu’à sa mort.
A ce titre, il a émis les vœux de pauvreté, d’obéissance et de chasteté autant qu’au renoncement à tout droit individuel, en son propre bénéfice. Cette confirmation a été dévoilée au cours d’un point de presse organisé, le samedi 19 juillet dernier, à la Curie Provinciale des Pères Jésuites, située le long de l’avenue Père Boka, à la Gombe. Et, pour cause ? Tirer une sonnette d’alarme sur des réclamations, à tort ou raison, de la famille de Père Boka, d’une somme de 7 millions USD au Gouvernement en place, en guise de paiement de droit d’Auteur. A cet effet, Me Willy Wenga, Avocat Conseil de l’ASBL Père de la Compagnie de Jésus au Congo, a déclaré que sur base de cette lettre, la Congrégation légataire jugera, le moment opportun, en toute citoyenneté et respect dû aux institutions, de la quotité desdites redevances et des modalités de leur éventuel recouvrement.
Il faut signaler, en outre, que la congrégation des Pères Jésuites fait toujours un geste en faveur de la famille biologique, en cas de décès d’un des leurs.
Lisez, in extenso, l’intégralité de ce communiqué de presse émis par l’Avocat-Conseil de l’ASBL Père de la compagnie de Jésus au Congo.
Association des Pères de la Compagnie de Jésus au Congo
« ACE/SJ » Asbl
Association confessionnelle sans but lucratif
République Démocratique du Congo
09, avenue Père Boka, Commune de la Gombe
Communiqué de Presse n°001/ACE-SJ/Avocat/2014
« Les droits d’auteurs sur l’œuvre d’esprit l’Hymne national « la Congolaise », appartiennent exclusivement, de par la volonté de l’auteur, à l’Association des Pères de la Compagnie de Jésus, Province Afrique Centrale (PAC), actuel ACE
Mesdemoiselles, Mesdames et Messieurs,
Distingués Invités,
Chers Amis de la Presse,
L’ASBL « Pères de la Compagnie de Jésus au Congo », dont je suis le Conseil officiel et connue sous l’appellation confessionnelle de la Congrégation des Pères Jésuites, à laquelle a appartenu toute sa vie, le Feu et respectueux R.P Boka SJ, informée avec surprise par la voie de la presse, d’une lettre-sommation adressée par la famille biologique du père Boka à son Excellence Monsieur le Premier Ministre et ayant pour objet et contenu, la sommation faite au Gouvernement de régulariser dans les quinze jours en faveur de la famille requérante, les redevances et droits d’auteurs dus à l’acquisition et à l’exécution de l’hymne national, m’a chargé, en ma qualité de son Avocat-Conseil, de porter à votre intention et à travers vous, à la Haute Hiérarchie du pays et à l’opinion tant nationale qu’internationale, les précisions ci-après, pour dissiper toute confusion que la lettre, ci-dessus évoquée, a semée.
D’entrée de jeu, l’ASBL des Pères de la Compagnie de Jésus au Congo, n’entend pas verser, ici, dans la polémique au sujet de droit d’auteur sur l’hymne national, mais en réaction à la lettre sus-vantée, elle tient à porter à la connaissance de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, au Premier Ministre, Chef du Gouvernement, à leurs Excellences Mesdames et Messieurs les Ministres de la Justice et droits Humains, de Jeunesse, Sport, Loisir , Culture et Arts, Délégués aux Finances et à travers vous, l’opinion tant nationale qu’internationale, que le Feu Père Boka fut Prêtre de la Congrégation des Jésuites, Province d’Afrique Centrale (PAC) et a incorporé définitivement celle-ci jusqu’à sa mort par ses derniers vœux de pauvreté, d’obéissance et de chasteté emportant ainsi renoncement à tout droit individuel en son propre bénéfice.
Pour votre gouverne, le Père Boka Di Londi, l’auteur de nos deux hymnes nationaux, l’ancien et l’actuel, a émis ses derniers vœux à Mayidi, dans l’actuel diocèse de Kisantu, le 20 mars 1968, et à cette occasion, il a renoncé par une déclaration écrite de sa propre main, en latin, à tout droit ou bien personnel, toute acquisition de quelques droits que ce soit, fruit de ses travaux physiques ou intellectuels de toute nature que ce soit devant appartenir désormais à la compagnie de Jésus, province d’Afrique Centrale de la Compagnie de Jésus.
Cette déclaration faite lors de l’émission des derniers vœux étant un document religieux très interne contenant ses déclarations sur autres matières, je ne saurai pas, ici, vous le produire.
Cependant, s’agissant de ses droits d’auteur sur notre hymne national, sa volonté exprimée lors de ses derniers vœux émis en latin à Mayidi, à propos de ses droits d’auteur sur l’hymne national, est sans équivoque en ces termes :
« Si quid de proprietate hymni nationalis congolensis acquiratur, hoc in favore P.A.C destino »
En traduisant ceci en français, pour ce qui est de mes droits d’auteur sur l’hymne national, qu’il soit donné en faveur de la PAC (Province Jésuite d’Afrique Centrale) ». Vous avez donc la réponse sur la personne morale ou physique à qui le père a légué ses droits d’auteur et qui est en droit de les revendiquer.
Donc, sur base de cette dernière volonté du défunt, surtout qu’une fois entré dans la famille des jésuites, par les vœux de pauvreté, ce dernier n’a plus de patrimoine personnel car tout devient commun, il est donc infondé, pour la famille biologique que nous aimons beaucoup comme celle du nôtre, et qui était au courant du parcours religieux et des vœux, ci-dessus rappelés, de réclamer une quelconque redevance au titre de droit d’auteur qui lui reviendrait.
Pour l’ASBL des Pères de la compagnie de Jésus, il reste indiscutable, d’une part, que le Gouvernement Congolais devra allouer par ses organismes spécialisés, des redevances sur les droits d’auteur en faveur du Père Boka pour la composition de notre cher hymne national et, d’autre part, il est aussi vrai que ces droits reviendraient à sa congrégation légataire qui jugera, le moment opportun, en toute citoyenneté et respect dû aux institutions, à l’hymne et à la mémoire de notre défunt Père, de la quotité desdites redevances et des modalités de leur recouvrement. Il ne sera pas malvenu que le Gouvernement prenne l’initiative de les payer à l’ASBL.
Pour les Pères de la Compagnie de Jésus au Congo, et à la lumière de ce qui est dit, ci-dessus, aucune autre personne n’a le droit de réclamer au Gouvernement quoi que ce soit à quelque titre que ce soit, sous peine de s’exposer aux poursuites, pour tentative de recouvrement de l’indu.
Restant reconnaissant pour les efforts fournis pour répondre à notre invitation et pour l’attention nous accordée, je vous remercie.
Pour l’ASBL « Pères de la Compagnie de Jésus au Congo »
Son Conseil,
Me Willy Wenga Ilombe
Avocat
Le direct