Rebondissement, hier mardi 15 juillet 2014, à l’audience foraine du Tribunal de grande instance de la Gombe, siégeant en matière pénale et en appel à la Prison centrale de Makala, dans l’affaire de deux faux chèques. Le premier, de 2 millions de dollars qu’aurait émis la société Oasis sprl, et le second, de 6 millions d’Euros qu’aurait établi le ministère congolais des Finances, en faveur d’entreprises sénégalaises fictives.


A la barre, deux prévenus ont comparu assistés de leur conseil. Il s’agit de Sidi Diop, sujet sénégalais, promoteur de l’agence immobilière « Africa Business », et son compatriote Albert Mendi, sujet français d’origine sénégalaise et consultant de son état. Alors que leur partenaire Kumba Kasongo, de nationalité congolaise, qui leur a servi de guide à Kinshasa, était déjà retourné à Paris, quand l’affaire a capoté à la B.I.A.C. et à Tigo, c’est le cerveau-moteur du réseau qu’ils brandissent comme émetteur de ces deux chèques, un certain Abdoul Aziz Bâ, de nationalité sénégalaise, injoignable depuis l’éclatement de cette affaire, que l’organe de la loi a fini, au bout des recherches infructueuses, par considérer comme une personne fictive. Même l’avocat des deux prévenus a reconnu avoir tenté vainement d’entrer en contact avec lui, afin de le convaincre à venir à Kinshasa, sauver Sidi Diop et Albert Mendi, empêtrés dans de mauvais draps. Sans succès.

Pourtant, a fait remarquer l’OMP, pour des problèmes rencontrés à Kinshasa, Abdoul Aziz Bâ qui émet des chèques aux montants importants, peut louer un jet et venir éclairer la justice congolaise.

L’avocat de Tigo a justifié son appel, en évoquant les peines dérisoires infligées aux prévenus, sollicitant par la même occasion, que soient alloués à sa cliente, des D.I. d’un million de dollars pour tous les préjudices subis.

Pour lui, ce procès doit être pédagogique pour dissuader les faussaires qui ont frappé beaucoup de coups dans plusieurs banques et sociétés de la place. Il faut les décourager, a-t-il insisté.

Le ministère public a, quant à lui, indiqué qu’il est allé en appel, pour le fait de la disqualification de l’infraction d’escroquerie par le Tribunal de paix de la Gombe, qui n’avait retenu que le faux en écriture et l’usage de faux à charge des deux prévenus. Dans ses réquisitoires, il a présenté les deux prévenus comme des faussaires venus en RDC, non pas pour investir, mais pour dépouiller et décourager un investisseur sérieux comme Oasis sprl, ainsi que le ministère des Finances.

Après avoir dévoilé le caractère frauduleux des deux titres de paiement, la volonté de se faire payer les deux chèques en effectuant le déplacement de Kinshasa, par les deux prévenus, l’OMP devait alors requérir à leur charge et pour les préventions d’escroquerie, de faux et usage de faux, la peine la plus forte, soit 5 ans de servitude pénale principale.

Retenons que lors des débats, les prévenus Sidi Diop et Albert Mendi n’ont pas pu répondre aux questions de trois juges, ni leurs relations d’affaires avec Oasis sprl, ni aussi avec le ministère congolais des Finances, pour en devenir bénéficiaires. Et pourquoi n’avaient-ils pas cherché à restituer au fameux Abdoul Aziz Bâ, son chèque de 2 millions de dollars refusé par la banque Transatlantique de Sénégal, pour en obtenir un autre qu’ils pouvaient toucher facilement à Dakar ?

Que d’interrogations demeurées sans réponses, entretenant des zones d’ombre !

Dans ses relations d’affaires avec Abdoul Aziz Bâ, Sidi Diop n’est pas parvenu non plus à présenter aux juges, ses parts et le montant de ceux de son partenaire. Et dire quel type d’affaires ils exploitaient ensemble pour qu’il soit bénéficiaire de ces deux chèques.

Dans ses moyens de défense, Albert Mendi a clamé son innocence, prétextant qu’il est sérieux et mène des affaires dans le monde. Enfin, il s’est remis à la sagesse du tribunal.

Son co-détenu qui s’exprimait dans un français approximatif, a reconnu avoir signé un contrat avec Abdoul Aziz Bâ sans recourir aux services d’un avocat. Il a prétendu que s’il savait ces deux chèques faux, il n’aurait pas pris le risque de venir à Kinshasa. Lui aussi s’est confié à la sagesse des membres de la chambre pénale. Après que toutes les parties ont plaidé, le Tribunal de grande instance de la Gombe a clos les débats, pris l’affaire en délibéré et annoncé que le jugement interviendra dans le délai légal.
J.R.T.    

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