*A la carrière de Kinsuka, à l’endroit où le Fleuve Congo forme une presqu’île appelée «île des singes», se trouvent d’énormes blocs de pierres qui ressemblent à des hippopotames reposants. Le vent de la saison sèche souffle et soulève des vagues d’eaux, près de la rive de l’ile des singes. 




Le Dg de La Prospérité a partagé un moment de bonheur, pendant cette période des vacances, avec plus de dix enfants venus passer leur vacance. C’était une occasion pour les enfants d’admirer le paysage pittoresque qui force inspiration et détente. Il était accompagné, en ce beau matin du jeudi 10 juillet 2014, de quelques membres de sa famille biologique et professionnelle. Une visite inédite car, les enfants ont, pour la première, touché l’eau du Fleuve Congo. Ils ont admiré les pêcheurs, dindonnant avec la pirogue dans les eaux houleuses du Majestueux Fleuve Congo. L’autre face de ce paysage, c’est la pratique du métier de casseurs de pierres auquel nous nous sommes intéressés. Surtout, du point de vue de l’implication de femmes et jeunes filles qui y travaillent, avec plaisir, sans envier les autres métiers.

C’est là, à Kinsuka pêcheurs, que depuis de décennies, les hommes, les femmes et les jeunes cassent les pierres à l’aide de gros marteaux et des burins pour obtenir la caillasse qu’ils vendent par tas ainsi que les moellons. Ce dur travail, qui exige beaucoup d’énergie et d’endurance est, depuis un certain temps, pratiqué aussi par les femmes.

Dès le matin, on a entendu les sons des marteaux qui cognent la pierre, se confondant au bruit des vagues des eaux qui heurtent violemment les abords de la rive, encore, submergées s’élevant de hauts jets écumeux. Mado Nlandu, vêtue d’un vieux pantalon jean sur lequel flotte une marinière trouée par endroits, tape comme une sourde sur la pierre qui ne semble pas bouger. A côté d’elle, un monticule de morceaux de pierres. Elle frappe de toutes ses forces la pierre qui lui renvoie son gros marteau sans lui donner une seule éclaboussure. Cette jeune femme aurait pu cultiver le légume ou vendre du poisson au marché. Elle a choisi un métier difficile, depuis longtemps réservé aux hommes. « J’ai commencé à casser les pierres depuis cinq ans, j’accompagnais ma défunte mère qui m’a initiée. C’est un travail dur mais qui paie bien. Il me permet de nourrir mes enfants et les frères et de faire fasse aux obligations scolaires », confie-t-elle.

Mado Nlandu n’est pas la seule femme à opter pour le travail de casseurs de pierres. Sur cette bande de plusieurs centaines de mètres, on rencontre une femme sur cinq hommes. Assise sous le soleil, Catherine, amicalement appelée Cathy, front dégoulinant de sueur, regarde d’un air pensif la rive opposée du Fleuve Congo sur laquelle s’étale Brazzaville, Capitale de la République du Congo qui, avec sa voisine Kinshasa, sont les Capitales les plus rapprochées au monde. Jusqu’au milieu de la journée, elle a pu rassembler trois tas de caillasses. Son gain varie d’un mois à l’autre. «Il y a des mois où j’arrive à gagner 200.000 FC et d’autres moins», dit-elle. C’est au dessus du salaire d’un fonctionnaire moyen en RD Congo.

Les acheteurs de caillasse préfèrent aller vers les femmes qui, selon eux, sont plus souples en prix. Un gros camion s’est arrêté à coté d’Odille Bilonda qui attend, marteau sur l’épaule. « Avec les femmes, il n’y a pas trop de marchandage. En général, elles vendent à des prix nettement plus bas que les hommes », confie un constructeur de bâtiments, habitué de cette carrière manuelle de Kinsuka pêcheurs. Hortense Mbikila a amené sa fille. « Elle n’a pas réussi dans les études et au lieu de la voir faire le trottoir ou pratiquer des métiers peu rémunérateurs, je l’initie à casser les pierres », déclare-t-elle. Flore, à peine 18 ans, répond à notre question, sourire aux lèvres : « On y gagne au bout des efforts, mais c’est mérité. C’est mieux que d’aller souffrir pour des miettes, parfois pour rien. Ici le gain est assuré, il dépend de ma force», dit-elle.

Le métier de casse attire de plus en plus de femmes à Kinshasa-Kinsuka pêcheurs. La paupérisation croissante de la population rend les autres filières, telles que le commerce, l’habillement, le maraîchage, etc. moins fréquentes. Nombre de femmes se sont tournées vers la pierre qui, en dépit d’efforts, paie bien.

Les vacanciers ont été merveilleusement détendus.

Peter Tshibangu
Le direct
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