C’est officiel. Aussi surprenante que peut paraitre la nouvelle, elle a l’avantage de lever l’équivoque. L’UDPS de Tshisekedi Etienne confirme et justifie son mariage avec l’un des opposants congolais, actuellement le plus en vue, Vital Kamerhe, l’ex-speaker pprd de l’Assemblée nationale. 





Preuve qu’en politique, encore faut-il parachever Machiavel, il n’existe pas d’ennemi ou d’ami  éternel. Seuls les intérêts, manifestement, comptent. Outre l’Union pour la Nation Congolaise de Vital Kamerhe, Tshisekedi reconnaît s’être ouvert aux Forces Acquises au Changement- FAC- du député Martin Fayulu, l’Union des Forces du Changement (UFC) de Léon Kengo et le MLC du détenu de la Cour Pénale Internationale,  Jean-Pierre Bemba, ayant préféré battre en retraite au lendemain des missions de bons offices conduites par les Envoyés spéciaux de l’ONU, de l’Union Africaine, de l’Union Européenne ainsi que des Etats-Unis, le très remuant Russ Feingold. Aux côtés de Tshisekedi, il faut noter la présence de Nzanga Mobutu, le fils du maréchal dictateur défunt devenu, après une longue traversée du désert, un allié de circonstance du Président Joseph Kabila avant de subir, jusqu’à la lis, l’humiliation en se faisant éjecter du Gouvernement pour incompétence et insuffisance des résultats. A signaler surtout dans le regroupement autour de Tshikas la participation d’un grand révolutionnaire, Mwenze Kongolo, ancien ministre de la Justice de Mzee Laurent- Désiré Kabila dont il a été un compagnon de taille. L’Udps, pour ce faire, a rendu publique hier, mardi 15 juillet 2014, une mise au point signée de la main de Joseph Kapika, fidèle des fidèles du Sphinx de Limete, Porte-parole du parti. Voici qui ne manquera pas de faire jaser dans les quartiers généraux des formations politiques à Kinshasa.
Au stade actuel, Joseph Kapika met en garde contre la diabolisation de l’un ou l’autre et conseille l’observation. Au moment, écrit-il, où  Martin Köbler appelle le peuple congolais à prendre ses responsabilités et les évêques catholiques demandent à protéger le Congo et à demeurer vigilant, l’Udps, devant ses responsabilités, se doit de fédérer les Congolaises et Congolais derrière Etienne Tshisekedi. 
Comme on le voit, même ceux qui ont des lunettes en bois, l’opposition tente de s’organiser. S’organiser autour d’un chef : Tshisekedi, avec un projet commun : l’évacuation du Président Kabila. Tant pis si ces alliances à la fois stratégiques et tactiques, à priori contre nature, car établies sur fond de confusion idéologique, ne plaisent pas à tout le monde. C’est plutôt  la majorité présidentielle qui constitue un fourretout bourré d’opportunistes de tout genre, pour la plupart traitres à la Nation ayant, à plusieurs reprises, pris les armes aux côtés des ennemis de la République dans le seul but de satisfaire les appétits gloutons. La liste est longue.    
L’opposition peut compter sur un soutien de poids : le patron de la Monusco, Martin Kobler dont les prises de position en faveur du dialogue inclusif et de la stabilité ont fini par exaspérer le pouvoir, heureusement pour lui  qu’il n’a pas été éconduit à la frontière. Mais Kobler se targue d’un mandat du Conseil de Sécurité qui l’autorise à interférer dans la gestion au quotidien des affaires du pays. Chaque semaine, il se réserve une journée pour rendre compte, par voie de presse, des activités de la Monusco et sur la situation générale du pays. C’est ainsi qu’aux Concertations nationales organisées par le pouvoir, en 2013, Martin Kobler oppose le Dialogue national dont le soubassement  juridique serait l’Accord Cadre d’Addis-Abeba de février 2013. Ce dialogue, à l’Udps on y croit dur comme fer.  Il n’est pas exclu, comme en Afrique du Sud lors des assises dites Dialogue inter congolais de Sun City, que l’Udps mette sur la table, si seulement le dialogue souhaité avait lieu un jour, la question du départ de Kabila du pouvoir. Ce n’est, d’ailleurs, qu’un secret de polichinelle. Joseph Kapika, Porte-parole de l’Udps, n’en fait pas mystère lors ce qu’il déclare, dans sa mise au point, que l’objectif de la ‘‘sainte alliance’’ est « le départ de Kabila pour que Tshisekedi prenne ses fonctions présidentielles ».  A se demander, tout de même, si c’est dans un forum qu’un Chef d’Etat en fonction, jouissant d’une reconnaissance internationale, sans qu’il y ait une crise majeure empêchant les Institutions de fonctionner normalement, peut déposer. Déjà en juin dernier au cours d’une émission sur Radio France Internationale, Olivier Kamitatu, cadre de la Majorité,  demandait  à Joseph Kapika d’être réaliste et pragmatique sur la question de l’impérium.  La direction de l’Udps semble, cette fois-ci, trouver la réplique. « A Sun City, l’Udps était isolée. A la Conférence nationale souveraine, tous les Congolais s’étaient  rangés derrière Etienne Tshisekedi. On en connait les résultats. ».
Seulement voilà, il reste que l’ouverture que prêche la direction de l’Udps ne rencontre pas l’assentiment des militants jusqu’auboutistes. Lesquels l’assimilent à une capitulation. Il y en a qui refusent toute alliance avec leurs adversaires d’hier. Ils n’ont pas tort. Car, par le passé, Tshisekedi avait commis plusieurs erreurs politiques avec des structures comme ‘‘Union Sacrée’’ au sein de laquelle s’étaient infiltrés plusieurs traitres mobutistes, juste après leur dispersion tactique. Toutefois, une question mérite d’être posée.  L’Udps seule, dans sa configuration actuelle, peut-elle mobiliser la majorité des Congolais ? Certainement pas. C’est la raison pour laquelle des observateurs avertis de la scène  politique congolaise estiment qu’avec Vital Kamerhe, la partie orientale du pays peut-être mobilisée, Nzanga Mobutu s’occupant  de l’Equateur et de la zone autour de Kisangani en Province Orientale où il avait fait un score honorable à la présidentielle de 2006, Mwenze Kongolo avec les nostalgiques de l’ère Mzee prenant le Katanga. Par ailleurs, l’on se demande si le pardon  de Tshisekedi sera étendu à toutes les brebis égarées de l’Udps. Allusion faite ici aux députés élus sur les listes du parti aux élections législatives de 2011, exclus par la suite de façon caporaliste.
A tout dire, il n’y a aucun mal à se réconcilier.          
Alf.

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