*Président du MR et Coordonateur de l’UN, Clément Kanku Bukasa s’est livré hier, mercredi 20 août 2014, au siège de son parti à Lingwala, à l’exercice de restitution de la Table Ronde de Washington qui s’est tenue en marge du Sommet Etats-Unis/Afrique, le 04 août dernier, sur la problématique de la révision constitutionnelle en RD- Congo.



Journalistes, militants et cadres de la formation politique chère à l’élu de Dibaya étaient présents à ce rendez-vous. Faut-il réviser ou pas une fois de plus notre constitution, à la veille des échéances électorales? A cette question fondamentale de la Table Ronde, Kanku Bukasa wa Tshibuabua, farouchement opposé à la démarche, accuse la majorité actuelle de vouloir se lancer encore dans une entreprise pour empêcher que l’alternance tant souhaitée, aussi bien par la population que la Communauté internationale,  ne s’opère, tout en privant ainsi  au Congo une passation de pouvoir démocratique et pacifique pour la première fois,  depuis que ce pays existe. Aussi, rappelle-t-il que la RDC, avec la présence nombreuse de groupes armés, est encore fragile sur le plan sécuritaire. Kanku Clément pense que, seul, Joseph Kabila peut mettre fin au suspense. Aussi, lui demande-t-il de fixer l’opinion une fois pour toutes,  sur ‘‘la confusion créée par sa famille politique, et de ne pas céder aux sollicitations mercantiles de certains membres de sa majorité qui, pour conserver leurs privilèges personnels, sont prêts à hypothéquer l’avenir de tout un peuple’’. C’est ainsi que pour favoriser l’alternance en douceur, question de rassurer tout le monde, le Député Kanku envisage de déposer une proposition de loi à l’Assemblée nationale et cela, dès la session prochaine, sur le statut des anciens Présidents de la République afin de leur garantir la sécurité, les revenus ainsi que tous les  autres avantages liés, naturellement, aux services rendus à la nation.  Mais, en attendant, le MR et son Président continuent à croire que l’organisation d’un dialogue franc et sincère entre forces politiques tombe à point nommé afin d’épargner la RDC d’une crise politique aux conséquences imprévisibles.  Il l’a dit, dans la déclaration, ci-après, avec un accent tout particulier sur la tenue des élections apaisées, transparentes, justes et démocratiques   à l’horizon  2016.
Restitution de la table ronde de Washington
(Par l’Honorable Clément Kanku Bukasa)
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,
Chers camarades,
Le Mouvement pour le Renouveau, notre parti politique ainsi que la plate-forme Union pour la Nation que je dirige a participé en marge du sommet Etats-Unis/Afrique, comme vous le savez à la Table Ronde fermée à Washington le 04 août 2014, sur la problématique de la révision constitutionnelle en République Démocratique du Congo, nous en remercions d’ailleurs les organisateurs ainsi que le gouvernement américain pour toutes les initiatives portant sur la situation économico-politique de l’Afrique. Cette Table ronde nous a permis de fixer une fois de plus l’opinion internationale sur notre position par rapport à cette question.
Faut-il réviser ou pas une fois de plus notre constitution, la veille des échéances électorales?
Tel était le sujet de cette Table ronde.
Nous avons saisi cette occasion pour dénoncer à cette Table ronde toutes ces manœuvres politiciennes tendant à conserver à tout prix le pouvoir par la majorité présidentielle à travers une autre révision constitutionnelle comme en 2010, quand cette même majorité avait révisé la constitution pour favoriser leur candidat à la présidentielle en supprimant le 2ème tour de cette élection, ce qui a eu pour conséquence d’empêcher l’Opposition politique à avoir un candidat unique, ainsi éparpiller ses voix.
En effet après avoir longtemps nié ses intentions de réviser la Constitution à travers différentes annonces aussi contradictoires les unes que les autres par des ténors de cette majorité, le parti présidentiel vient finalement de dévoiler au grand jour son intention de retoucher ou de changer la Constitution à travers un referendum, bien que ce referendum soit un acte tout à fait légal, la motivation nous paraît peu loyal pour ne pas dire politiquement incorrecte et son opportunité non justifiée. Surtout que c’est toujours à l’approche des échéances électorales qu’on assiste à ces genres de manigances.
Chers camarades, distingués invités,
A Washington nous étions donc devant ces deux thèses où vous avez d’un coté un groupe qui tient à respecter  l’esprit et la lettre de la Constitution actuelle pour offrir une alternative au peuple congolais et de l’autre, un groupe qui tient à se maintenir au pouvoir en modifiant la Constitution actuelle suivant leurs intérêts. Nous avons donc déploré cette façon de personnaliser la Constitution, alors que celle-ci devrait représenter les aspirations de tous. Son caractère impersonnel ne devrait souffrir d’aucune ambigüité.
Nous considérons que les hommes passent mais les institutions restent en place.
Voici l’occasion de faire nôtres,  les propos du Président des Etats-Unis d’Amérique, M.  Obama qui déclarait dans un de ses discours que «l’Afrique a besoin des institutions fortes et non des hommes forts», fin de citation. 
Ici,  la majorité au pouvoir veut nous imposer un homme fort sans qui, le Congo n’existerait plus, ce qui est à notre avis une approche assez dangereuse.
En suivant la majorité présidentielle,  nous avons quand même constaté ce qui suit :
Un groupe de cette majorité présidentielle justifie l’opportunité d’opérer une révision constitutionnelle tandis qu’un autre groupe est déjà engagé à changer la Constitution à travers un referendum, sans oublier un groupe qui tient au respect strict de l’esprit et de la lettre de la constitution, parmi eux ceux qui s’expriment librement et ceux qui n’osent pas le faire publiquement.
Distingués invités,
Nous devons rappeler que le Congo traverse depuis plusieurs décennies une crise de légitimité. En effet,  dès le lendemain de l’indépendance les problèmes ont surgi entre Kasa-Vubu et Lumumba, qui se sont neutralisés, donnant l’occasion au Marechal Mobutu d’opérer un coup d’Etat en 1965 ; lui-même renversé par l’AFDL après trente-deux ans de règne sans partage. C’est en 2006 que nous pensions prendre la voix de la démocratie à travers les élections présidentielle, législatives, et des gouverneurs, ce qui suscita beaucoup d’espoir dans le chef de la population qui trouvait là enfin l’occasion de se choisir ses propres dirigeants.
Malgré les imperfections de ce processus, les choses allaient dans la bonne direction jusqu’à ce que la majorité au pouvoir décide de changer les règles du jeu, rompant ainsi un pacte républicain chèrement acquis après le dialogue inter-congolais de Sun City par une révision taillée sur mesure de la Constitution pour favoriser leur candidat en 2011. Voici que s’installe la crise de confiance entre d’une part la classe politique et d’autre part la population et les politiciens et comme si cela ne suffisait pas, la majorité actuelle se lance encore dans une entreprise pour empêcher que l’alternance tant souhaitée, aussi bien par la population que la Communauté internationale ne s’opère, empêchant ainsi d’offrir au Congo une passation de pouvoir démocratique et pacifique pour la première fois depuis que ce pays existe; ce qui est dommage.
Doit-on ici rappeler que notre pays est encore fragile sur le plan sécuritaire? On a encore des troupes armés qui sévissent à travers le pays ; le Katanga, Est du Congo, la Province Orientale pour ne citer que ceux-là, sont encore la proie des groupes armés, sans oublier toutes les attaques enregistrées dans la capitale contre certains sites hautement stratégiques tels que le palais présidentielle, l’aéroport international de N’djili et autres.
Alors, vouloir nous entraîner dans une autre spirale d’instabilité sur le plan politique est tout à fait irresponsable.
C’est pourquoi nous demandons une fois de plus au chef de l’Etat de fixer l’opinion une fois pour toute sur la confusion créée par sa famille politique, nous continuons à lui demander de ne pas céder aux sollicitations mercantiles de certains membres de sa majorité qui pour conserver leurs avantages et confort personnel sont prêt à hypothéquer l’avenir de tout un peuple; d’ailleurs le porte-parole du gouvernement n’a pas manqué de nous rappeler au cours de cette Table ronde et à d’autres occasions que le Chef de l’Etat ne s’était jamais prononcé sur cette question.
Enfin, je termine en demandant aux membres de la majorité présidentielle de prendre comme exemple des pays de vielle démocratie, où l’alternance n’a jamais posé problème; tels que les Etats-Unis, qui nous ont reçu.
Le prétexte fallacieux de se maintenir au pouvoir pour soit disant achever les projets commencés, est tout simplement injustifié, ceci ne tient donc pas debout. Pensez-vous que le Président Bush ou Clinton n’avaient pas des projets à achever ? Mais, ils se sont pliés aux principes démocratiques en respectant tout simplement leur constitution.
Les Présidents Wade au Sénégal, Tshiluba en Zambie, Odimba…, Voici l’exemple à suivre.
D’ailleurs l’Union pour la Nation, pour favoriser cette alternance déposera une proposition de loi sur le statut des anciens présidents de la République afin de leur garantir la sécurité, les revenus et autres avantages.    
Chers compatriotes,
Sur la question de referendum ; même si nous ne trouvons pas l’opportunité de l’organiser, nous constatons quand même ce qui suit :
  • La difficulté d’accepter ce referendum dès lors que le pouvoir organisateur, CENI a perdu la confiance d’un grand nombre des acteurs politiques ;
  • L’instabilité sur le plan sécuritaire qui se fait encore sentir à l’Est, dans la Province Orientale, au Katanga et parfois ici à Kinshasa ;
  • La problématique du porte-parole de l’Opposition qui empêche l’Opposition à s’organiser sur le plan institutionnel ;
  • L’utilisation des moyens de l’Etat par la majorité présidentielle ;
  • La restriction de liberté des droits de s’exprimer des Opposants (Cfr.  le cas Honorable Ewanga) ; etc.
Mais si nous y sommes contraints, on devra tenir compte de ces exigences.
C’est pourquoi, nous continuons à croire que l’organisation d’un dialogue franc et sincère entre forces politiques tombe à point nommé afin d’épargner notre pays d’une crise politique aux conséquences imprévisibles. 
Je vous remercie.


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