Maîtriser la traçabilité du bois congolais, c’est le nec plus ultra pour le Gouvernement de la République qui tient à recouvrer le gros des dividendes dans un secteur où l’intrigue a pris le dessus. L’ordre doit impérativement être établi. Car, déplore le Gouvernement, depuis janvier 2013, le bois rouge est illicitement exploité dans le village Nkala, en territoire de Kambove, dans le Katanga.




Voila pourquoi, deux membres du gouvernement, respectivement, dans deux secteurs clés de la République, en l’occurrence, les ministres de l’Environnement et son collègue de l’Economie cogitent ensemble pour assoir de stratégies de lutte contre l’exploitation et le commerce illicites du bois congolais.

Bavon N’sa Mputu et Jean-Paul Nemoyato ont, au cours d’une réunion d’évaluation, tenue le week-end dernier, pris l’engagement d’adopter des stratégies pour assurer la traçabilité du bois provenant des forêts de la RDC.

Le ministre de l’Environnement, Conservation de la nature et Tourisme, reste favorable à la mise sur pied des mesures communes avec son collègue de l’Economie pour mettre fin à ces exploitations illégales.

«Nous avons pensé réfléchir ensemble sur la maitrise de la traçabilité du bois congolais, pour que nous puissions être à même de dire que tel bois répond aux normes et n’est pas frauduleux», a-t-il expliqué.

Dorénavant, les deux membres du Gouvernement ont créé une commission urgente interministérielle, constituée d’experts des Ministères de l’Environnement, de l’Economie, du Commerce, ainsi que de l’Office Congolais de Contrôle, afin d’étudier en profondeur cette question.

D’après Nemoyato, la commission interministérielle devrait rendre les conclusions dans un délai raisonnable.

Des statistiques très alarmantes démontrent que la traçabilité du bois congolais reste une équation difficile.

Ces exploitations illicites occasionnent un manque à gagner considérable dans l’escarcelle du trésor public.

Pour preuve, affirme le ministre, l’exploitation artisanale du bois, à l’informel, représente plus de 5 millions de mètres cube de bois chaque année en RDC, contre seulement 300 000 mètres cube dans le secteur industriel.
Katanga: des exploitants forestiers dénoncent

Sur le même registre, certains exploitants forestiers de la chefferie de Basanga, dans le territoire de Kambove (Katanga) ont dénoncé l’exploitation illicite du bois rouge à Nkala. Ces bois sont déposés dans les entrepôts à Lubumbashi avant d’être expédiés en Asie, affirment-ils. Nkala, constitue l’une des réserves de cette essence de bois.

Aux dires d’un exploitant forestier : « L’exploitation du bois rouge est interdite sur toute l’étendue de la province du Katanga. A notre grande surprise, il y a un député qui en exploite depuis janvier », déclare-t-il.

D’autres sources locales indiquent, par ailleurs, qu’environ 2 000 m³ de bois sont entassés en plus, de quatre-vingts tas dispersés dans la brousse à plus de 30 km de Lwambo sur la route Lwambo-Bunkeya.

Un fait controversé : les exploitants légaux disent avoir du mal à évacuer leurs produits en attendant l’ouverture de la période de la coupe du bois pour les amener à Lubumbashi.

Malgré l’acharnement de la population autour de ce dossier, ni l’administrateur du territoire de Kambove, ni le ministre provincial de l’Environnement, n’affirment être au courant de cette exploitation illégale à Nkala.

Ils ont, tous deux, promis l’ouverture d’une enquête.

Eugène Khonde
Le direct
LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top