* Ces miliciens hutu se disent prêts à rentrer au Rwanda à condition que leur sécurité y soit assurée
Les FDLR ont encore donné de la voix. Hier ils ont répondu par leur porte-parole Lefils Baze au chef de la Monusco, l’Allemand Martin Köbler qui a déclaré dimanche dernier que la route pour leur rapatriement au Rwanda dans le cadre du programme DDRRR était ouverte depuis des années.




 Ils n’ont qu’à s’y présenter sans crainte dans la mesure où la Monusco a déjà rapatrié 11.000 combattants des FDLR qui sont réinsérés dans la société au Rwanda. Ils n’ont pas subi la foudre du pouvoir rwandais.

Ce à quoi les FDLR répondent qu’ils sont prêts à rentrer au Rwanda par le DDRRR, mais à condition que leur sécurité y soit totalement assurée. Ils donnent une piste de garantie de cette sécurité, c’est qu’elle soit officiellement négociée avec le gouvernement rwandais.
Les FDLR estiment que sans ce préalable, un tel rapatriement serait comparable à de la marchandise qu’on envoie à Paul Kagame. Ce dernier est appelé à ouvrir le jeu politique afin de faciliter le passage sans heurts de la vie de maquisards à celui d’acteurs politiques.
Si ces conditions sont remplies, à la minute les FDLR rentrent au Rwanda. Le gouvernement rwandais a promptement réagi à ces exigences des FDLR par le biais de la ministre en charge des Réfugiés. Pour le Rwanda, les conditions posées par les FDLR ne sont que des faux-fuyants. Car Kigali a déjà accueilli 11.000 éléments rapatriés par la Monusco par le bais du programme DDRRR.
Ces rapatriés sont là et donc n’ont jamais été tués ni livrés à des exactions quelconques. D’où vient que ce sont ceux qui viendraient par la suite qui le seraient. Pour le Rwanda, ceux qui posent ces conditions ont des choses à se reprocher sur la conscience. Ils reconnaissent eux-mêmes leur responsabilité dans le génocide. C’est cela qui les bloque pour le rapatriement volontaire. Impasse.

POSITIONS DIAMETRALEMENT OPPOSEES
Ce sont les mêmes positions diamétralement opposées qui éloignent définitivement la solution de la question des FDLR. La voie politique ou militaire. Mais jusque là, sur la table de la Monusco, il n’y a que l’option de la force qui prime à défaut d’un désarmement volontaire qui est exigé à ce jour aux FDLR.
On le sait, à Luanda, la SADC/CIRGL a donné aux FDLR jusqu’au 31 décembre pour désarmer. Mais il y a une étape d’évaluation à mi-parcours qui est prévue en octobre prochain. Au cas où elle se révélerait négative, ce serait alors le feu contre les lignes de FDLR.
Comme on le voit, il y a une différence entre la Monusco et la SADC sur la question des FDLR. Lors de son dernier passage à New York la semaine avant, la patron de la Monusco Martin Köbler a lancé urbi et orbi aux FDLR de désarmer immédiatement et qu’il ne leur serait plus accordé une rallonge n’ayant rien fait dans le premier timing de la SADC. Pour Köbler, il faut passer à la force pour démanteler les FDLR.



LA LECON DE LA SADC
Pourtant au Sommet SADC/CIRGL de Luanda de jeudi 14 août, la SADC a réussi à imposé le plan qu’elle avait déjà annoncé la veille qui est d’accorder aux FDLR jusqu’au 31 décembre 2014 pour la reddition. Pourquoi la SADC semble-t-elle plus mesurée dans ce dossier des FDLR alors que si traque il y a, ce sont ses 3.000 soldats de la Brigade d’intervention qui seront à la manœuvre ? Question intéressante qui donne la leçon que la question FDLR ne requiert pas la précipitation.
Par ailleurs, une autre question importante que la ministre rwandaise chargée des Réfugiés n’a pas abordée, c’est celle des refugiés. Tous les groupes rebelles congolais pro-Tutsi ont toujours exigé dans les négociations avec Kinshsa (Rcd, CNDP et M23) entre autres le retour des refugiés Tutsi congolais qui vivent dans les pays voisins.
Or ce n’est un secret pour personne que ces réfugiés tutsi, surtout ceux qui vient au Rwanda exigent pour leur retour au pays le démantèlement total des FDLR. C’est-à-dire s’assurer que ceux-ci ont perdu toute leur capacité de nuisance. Tant qu’une partie de ces FDLR seront toujours cachés en brousse, il n’est pas évident que ces refugiés tutsi congolais rentrent. Preuve que les FDLR ont des imbrications dans la stabilité de la Sous-région. Du reste ils ont justifié toutes agressions de la RDC par le Rwanda et la création des rebellions de façade. Ce n’est pas tout à leur affiche. En 2008, les armées de la RDC et du Rwanda ont conduit des opérations coup de poing pour les anéantir. Mais après coup, les FDLR sont toujours là. KANDOLO M.

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