C’est la seule voie pour construire le consensus. A l’Udps où l’on fêtait le 22ème anniversaire de l’élection d’Etienne Tshisekedi comme Premier ministre à la Conférence Nationale Souveraine, le Secrétaire Général Bruno Mavungu, galvanisant les militants du parti, a aussi annoncé la tenue prochaine du dialogue politique sur la base de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. Selon Bruno Mavungu, c’est l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’Onu dans la région des Grands-Lacs et le Patron de la Monusco qui vont s’en charger. Bien avant, c’est Lambert Mende qui a ouvert une fenêtre d’opportunité, en a déclarant, lors d’un point de presse, que le Chef de l’Etat jugerait du jour, de l’intérêt d’une telle requête de l’Opposition exprimée, le 4 août 2014, en marge du meeting de la place Ste Thérèse, à N’djili.
Il ne manquait plus que la Société civile, revenue de Washington, pour se livrer à l’exercice de restitution. C’est, enfin, fait. Gérard Bisambu a répété, presque mot à mot, tout ce qu’il avait dit aux politiciens, Majorité et Opposition, dans la capitale américaine. Selon lui, en effet, la problématique de la révision constitutionnelle en RD Congo doit être vue sous le contexte sociopolitique, les exigences temporelles, financières et géostratégiques de la démocratisation. Le débat à ce sujet ne doit pas se limiter aux seuls légalismes et juridismes, de peur de reproduire l’expérience de la tour de Babel où l’on aura tant spéculé et cogité avec des belles idées, sans jamais se mettre d’accord. Et cela ne pourra qu’amener à des actions par défi et par la force.
Gérard Bisambu affirme aussi avoir signifié aux politiciens que l’alternance démocratique n’est nullement le remplacement de la tendance politique au pouvoir par une autre. C’est plutôt l’accès au pouvoir de toute tendance que ce soit par la compétition démocratique, grâce aux élections transparentes et crédibles basées sur la Constitution en vigueur et respectueuse du principe du constitutionnalisme de la séparation et la limitation du pouvoir et du mandat de la gouvernance.
Gérard Bisambu ajoute que le déverrouillage de l’article 220 de la Constitution violerait la clause sur la démocratie stipulée par l’Accord-cadre d’Addis-Abeba signé par la RD Congo et qui internationalise les efforts sur l’instauration et la stabilité de la paix et la sécurité en RDC.
Que faire ?
Gérard Bisambu recommande à toutes les organisations de la Société civile de prendre fait et cause pour le maintien de la Constitution inchangée.
Udps : Mavungu a sa propre lecture du dialogue
L’Udps recourt à sa rhétorique habituelle. Le dialogue aura pour finalité la remise et reprise de l’impérium. Le même message avait été décliné au meeting de Sainte Thérèse de N’djili. Pour ce faire, quelque 16 intervenants s’étaient succédé sur le podium monté pour la circonstance. Ironie du sort, l’un des intervenants, le député Unc Ewanga vit assigné à résidence à l’hôtel Invest, pour offense au Président.
Le dégel prôné par le MSR
Face à cette radicalisation de l’opposition, hostile à toute idée de modification constitutionnelle, un son de cloche est venu d’une formation politique de la majorité, dite modérée. Le Mouvement social pour le renouveau –MSR- lance un appel à l’apaisement. La révision constitutionnelle, fait-on savoir, ne se réalise pas par décret, ni par ordonnance. Pour des articles non verrouillés, toute révision passera par un débat au Parlement sur son opportunité. La procédure révisionnelle est prévue à l’article 218 de la Constitution. Un député MSR qui donnait, hier vendredi 15 août, toutes ces précisions sur le plateau de Digital télévision, a, au passage, conseillé le calme. Apparemment, dans tous les camps, une bataille semble se déclencher entre les modérés et les jusqu’auboutistes.
La Pros.
Le direct