A peine Etienne Tshisekedi venait d’arriver à l’Avenue De Fré 206 1180 Uccle, à Bruxelles, que les pronostics sont déjà engagés sur ses capacités à récupérer ses forces. Son fils Félix Tshisekedi, qui l’a accueilli, samedi 16 août au soir, à l’aéroport de Zaventem, annonce, pour septembre ou octobre 2014, le retour du vieil opposant à Kinshasa. Les activités politiques et diplomatiques, d’après Félix, son père devrait les amorcer dès que celui-ci aura subi avec succès, on l’espère, les examens approfondis.
Félix qui, vraisemblablement, gère l’agenda d’Etienne Tshisekedi à Bruxelles, a prévu des rencontres avec la diaspora et des contacts avec des politiciens belges. Ainsi, si l’objectif de son voyage à Bruxelles était de reprendre des forces à l’abri de l’agitation de Kinshasa, le repos médical risque de ne pas avoir lieu.
A Kinshasa, la polémique est encore partie de la plus belle manière. Les pro-Tshisekedi attribuent le tapage médiatique autour de la maladie du Sphinx de Limete au pouvoir, pressé, dit-on, de vouloir s’en débarrasser pour n’avoir à faire qu’à une opposition de pacotille.
La lutte continue…
Si pour les prophètes du malheur, Etienne Tshisekedi a une chance sur mille de redevenir au devant de la scène politique congolaise, ses chances ne sont pas nulles. Même si, de plus en plus, l’éventualité du pire n’est pas écartée dans les milieux des ‘‘combattants’’ de l’Udps. Certains parmi eux promettent de poursuivre la lutte politique, quelle que soit l’issue de son état de santé. Des opposants irréductibles sont nés depuis le meeting du 4 août 2014 à la Place Sainte Thérèse de N’djili, fait-on savoir. « Il y a des petits Tshisekedi qui vont le relayer ». Comme qui dirait, pour enterrer politiquement Etienne Tshisekedi, définitivement, il faudrait exterminer tous les tshisekedistes de sorte qu’il n’en reste plus un seul. Il faudrait aussi éliminer les inégalités, les injustices et surtout les différences spécifiques entre les hommes.
Comparaison n’est pas raison
Une fois que l’on remonte le temps, la dernière évacuation médicale de Tshisekedi a beaucoup de similitudes avec le voyage de Mobutu à Lausanne en Suisse, fin 1996. En ces temps-là, officiellement, il était question d’un contrôle médical de routine. C’est seulement plus tard que l’on apprendra que Mobutu luttait contre un cancer de prostate, lequel va l’emporter une année après. Dans son état de maladie, le protocole du maréchal était géré par son fils Nzanga. Félix le fait pour son père Tshikas. En outre, les évacuations médicales vers l’Europe, la Belgique particulièrement, réveillent de mauvais souvenirs aux Congolais. Bruxelles a souvent été le chemin de non-retour pour des politiciens et, parfois, des artistes congolais en quête des soins appropriés. Joseph Iléo Songo Amba n’est pas rentré vivant de Bruxelles. L’artiste Luambo Makiadi y avait laissé sa peau. Dernièrement, Jean-Marie Bomboko, parti pour des examens approfondis, est revenu au pays dans une caisse. Kibassa Maliba, son alter ego au sein de l’Udps, mêmement.
Tshisekedi, l’infatigable
Certes, la liste est longue. Mais, sans présager dans le même sens, il y a lieu d’espérer que cette fois-ci, Tshisekedi fera le contraire, tel que pense Félix qui, au passage, dénie à la majorité le droit de le conjuguer au passé. Il dispose naturellement de plusieurs tours sous la manche. Si bien qu’il a atteint, contre vents et marées, 81 ans. Là où ses congénères n’ont pu résister autant d’années sur terre. L’homme s’est battu ces derniers temps, pour la reconquête de l’impérium tant qu’il considèrait, depuis 2011, comme ‘’l’élu’’ face à Joseph Kabila, pourtant, proclamé par la CENI et confirmé par la Cour Suprême de Justice dont il contestait les résultats. Il se disait, d’ailleurs, non concerné par les scrutins à venir, à la saison 2016. Son regard étant resté, curieusement, accroché à sa ‘’victoire’’, en 2011. Qui devait la lui donner ? Puisqu’il n’avait ni foi en la Cour Suprême de Justice, ni confiance en la communauté internationale. Son volte-face dans l’affaire Sassou ou Abdoulaye Wade illustre bien à des intervalles de temps différents, cette acception. Il biffa la mention ‘’Constitution’’ dans le texte de serment, sous la barbe de Mobutu. Tout comme il se fit damer le pion par Z’Ahidi Arthur Ngoma, pour le poste de Vice-Président de la République, à l’époque de l’empire de transition 1+ 4. Telle, une chaîne incassable, l’Udps, avec Tshisekedi en tête, n’en est pas à ses premières leçons d’histoire. Plus Tshisekedi est coincé, mieux, il rebondit. Appelé, plus tard, à déléguer son fils, le même Félix à la CENI de Malumalu, Tshisekedi avait réservé une fin de non recevoir à l’initiative de Samy Badibanga, le Président du Groupe parlementaire Udps & Alliés. En définitive, Jean-Pierre Kalamba devint le Rapporteur de la CENI.
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