La nouvelle a été accueillie avec stupeur dans certains milieux de Beni-ville (district de l’Ituri), dans la Province Orientale. Suspect numéro un dans l’attaque à la roquette qui coûta la vie, le 2 janvier dernier, au colonel Mamadou Ndala, le général Muhindo Akili Mundosi, alias "Mundos", a été promu, par "Joseph Kabila", commandant de l’opération "Sukola" (traduction : nettoyez) pour traquer les rebelles ougandais de l’ADF-Nalu. Il succède au défunt général Lucien Bahuma Ambamba, décédé le 30 août dernier, à Kasese, en Ouganda, dans des circonstances toutes aussi mystérieuses.



"Moundos fait partie du petit cercle des exécuteurs des basses œuvres du chef de l’Etat dans cette partie du pays. Il est issu de l’ethnie Hunde de la province du Nord Kivu. Il fait partie de la garde présidentielle". "Moundos fait le sale boulot pour le compte de Joseph Kabila. C’est un fait connu de tous les membres de l’entourage présidentiel". Ces deux déclarations émanent de deux "éminentes personnalités" proches de la Présidence de la République jointes au téléphone, samedi soir, par l’auteur de ces lignes.

La nomination du général Muhindo Akili à ce poste a été annoncée, samedi 13 septembre, sur les ondes de radio Okapi, par le colonel Olivier Hamuli, porte-parole de l’armée congolaise au Nord-Kivu. Selon ce dernier, cette nomination vise à «désengorger» le commandement militaire dans la région.

Un personnage énigmatique

Le 2 janvier 2014, la Jeep transportant le "colonel Mamadou" est pulvérisée au quartier Matembo, à Beni, par une roquette. L’officier conduisait une mission de reconnaissance sur le terrain. Il est tué sur le coup.

A Kinshasa, le ministre des Médias et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, s’est empressé d’imputer cet acte terroriste à des rebelles ougandais de l’ADF-Nalu. Il ignorait que l’attaque a eu lieu dans une zone opérationnelle contrôlée par des éléments des FARDC sous le commandement du général "Moundos". Celui-ci a été aussitôt désigné comme étant le "suspect numéro un" de cet assassinat. Il est interpellé et placé en résidence surveillée.
Mende ne tardera pas à se dédire en annonçant l’arrestation de "plusieurs militaires congolais dans le cadre de cette enquête". C’est le cas notamment d’un certain lieutenant-colonel Tito Bizuru.

Le général Munkutu Kiyana

Qui a commandité l’exécution du colonel Mamdou Ndala? Quel en est le mobile? Huit mois après, ces questions cruciales restent sans réponses. L’enquête a pourtant été confiée à un des "hommes du président" en l’occurrence, le général Timothée Mukuntu Kiyana, mieux connu comme magistrat militaire mais aussi analyste au Conseil national de sécurité. Que sont devenues les conclusions des "investigations" menées par "Tim", comme l’appellent ses intimes?

Notons que dès le vendredi 3 janvier, une délégation de la "police judiciaire", venue de la capitale, est descendue sur le lieu. Mission : passer au peigne fin la scène du crime. Objectif : récolter des indices et autres constatations matérielles pouvant conduire à l’auteur du crime ainsi qu’au commanditaire.

Pendant ce temps, des doigts accusateurs se pointaient chaque jour davantage sur "Moundos". On apprendra qu’il aurait trompé la vigilance de ses "gardiens" en leur faussant compagnie. Il s’agissait sans doute d’une manipulation revêtue de la signature des officines à barbouzes du pourvoir kabiliste. La preuve est là : Muhindo Akili est un intouchable. Il n’a jamais été inquiété.

Le mystère Moïse Banza

Le samedi 18 janvier, une scène digne d’un film de Western a eu lieu en pleine capitale congolaise. Le ministre des Médias Lambert Mende - toujours lui - annonçait l’arrestation du capitaine Moïse Banza. Il s’agit du dernier aide de camp du défunt Mamadou Ndala. Quels sont les faits mis à sa charge? Selon Mende, "Moïse Banza était recherché depuis près d’une semaine pour ne pas avoir répondu à l’ordre de retourner à Beni et de se présenter devant la justice militaire". Son arrestation a eu lieu alors qu’il se trouvait en compagnie des journalistes des médias hexagonaux France 24 et ceux de RFI. Le mutisme de ces organes de presse est assimilable à un cas de non-assistance à personne en danger.

L’ex-bras droit de "mamadou" voulait manifestement livrer des détails inédits sur les circonstances exactes sur l’assassinat de son défunt patron. L’homme disait craindre pour sa vie. Il voulait quitter le pays à la première occasion. Huit mois après son interpellation, "Moïse" n’a pas été déféré devant un magistrat instructeur. Nul ne sait le sort qui lui a été réservé par les sicaires du pouvoir kabiliste.

La nomination du général Muhindo Akili Mundosi au poste cité précédemment présente tous les contours d’un défi que "Joseph Kabila" lance à l’opinion congolaise. C’est de la pure provocation. Devrait-on parler de "récompense pour services rendus"?

Au lendemain de la mort de Mamadou Ndala, plusieurs "indignés" avaient élevé la voix pour dénoncer ce qui ressemblait bien à un "meurtre sur ordonnance". Dans un communiqué publié fin février, la représentation de l’Asadho/Beni exhortait les autorités judiciaires d’accélérer l’instruction de ce dossier "dans la transparence". Elle proposait au passage qu’un procès public" ait lieu dans le chef-lieu du district de l’Ituri. Le texte était signé par l’avocat Omar Kavota, porte-parole de la société civile du Nord-Kivu. Depuis, c’est le silence plat. Plus personne n’exige "toute la clarté" sur l’affaire Mamadou Ndala.

"Joseph Kabila" a eu l’opinion à l’usure. Il a compris compris qu’il a affaire avec un peuple émotif. Un peuple sans mémoire. Un peuple peu tenace qui passe vite à "autre chose". C’est bien dommage!
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