C’est une première dans les anales de la République Démocratique du Congo. Le constitutionnaliste, Evariste Boshab et Secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et la Démocratie (PPRD), a animé une matinée scientifique, le samedi 25 octobre 2014 à Kinshasa, devant les jeunes étudiants du Mouvement du Peuple Congolais pour la République, MPCR, Parti politique de l’Opposition cher à Jean-Claude Vuemba Luzamba.

 « La nécessité et l’opportunité de la révision de la Constitution face à la stabilité institutionnelle » a été le thème qu’il a exposé.  « Autour d’une révision de la Constitution, il n’y a jamais eu unanimité, à cause de sa charge émotive », a d’entrée  de jeu déclaré Evariste Boshab. Ce, avant de reformuler le thème qui  lui a été proposé en : « La révision constitutionnelle : nécessité et opportunité face à la stabilité constitutionnelle : cas de la RDC ». Dans un style  clair, il affirme  que : « Pour en désactiver l’émotivité et le venin », il est bon d’aller du général au particulier,  pour clarifier le débat.

Le débat sur la nécessité ou l’opportunité de réviser la constitution du 18 février 2006 a fait l’objet d’un droit de réponse d’Evariste Boshab, Secrétaire Général du PPRD, dans une conférence-débat animée, le  samedi 25 octobre 2014,  au siège du Mouvement du Peuple Congolais pour la République (MPCR), situé au n°63 de l’Avenue Kasa-Vubu,  dans la commune de Ngiri-Ngiri. Dans cette  matinée scientifique organisée par la JMPCR fait suite à une conférence-débat animée, le 11 octobre dernier, par le Sénateur Jacques Ndjoli sur le  même thème.  Au cours de cette conférence, il avait cité quelques  paragraphes du livre du Professeur Boshab.  Le Secrétaire général de PPRD a voulu, en tant que scientifique  patenté,  éclairer  la jeunesse de ce Parti politique de l’Opposition sur les  tenants  et les aboutissants  de la révision constitutionnelle en République Démocratique du Congo. En posant un regard particulier sur la révision de la Constitution, il a énoncé trois principes.  Primo : toute Constitution écrite est rigide. Secundo : il n’y a jamais eu unanimité sur la révision d’une Constitution, à l’instar de la France avec le débat sur le mandat présidentiel  devant  descendre de 7 à 5 ans. « En Afrique, c’est le  lever des boucliers,  dès qu’on parle de la révision de la Constitution », a ironisé le professeur Boshab. Le troisième  principe porte sur les « dispositions irréformables » considérées comme  étant des  dispositions morales. A ce niveau, a indiqué le SG du PPRD, « la révision constitutionnelle n’est ni nécessaire,  ni opportune ». Il  a  posé la question de savoir « Quand peut-elle l’être ? Qui est le juge de la nécessité et de l’opportunité ? ». En réponse, Boshab  affirme qu’il n’y a pas de Constitution parfaite.
Selon lui, en effet,  les obligations internationales peuvent imposer des aménagements constitutionnels pour rétablir les équilibres sociaux.
Evoquant  la question de la fracture sociale  ou de la surenchère politique, il a fait observer qu’il reste à savoir si une révision constitutionnelle  rime avec  la  stabilité institutionnelle.
Citant le cas de la France en 1958, il a rappelé que  la dissolution du parlement n’était pas automatique sous la IVème   République.  Quand le général De Gaulle revient au pouvoir, la dissolution du Parlement devient une prérogative  présidentielle qui a établi  l’équilibre entre les deux Institutions », a-t-il encore rappelé.
Tout est jeu  et enjeu 
Le professeur Evariste Boshab,  a évoqué, par ailleurs,  les différentes Constitutions de la RDC  notamment,  la Loi fondamentale « provisoire » de1960 élaborée et votée par le parlement belge, Constitution de Luluabourg du 14 aout 1964, Constitution du 24  juin 1967, Constitution de 1990,  est-elle la même  aujourd’hui ?, Constitution révisée du 15 août 1994, Coup  de force de 1996 et 2001, Sun City et Constitution de transition de 2003   et enfin,   la Constitution de 2006 « paix des braves » mais elle a plusieurs limites, elle a atteint ses limites, dixit Boshab. Pour lui, il faut tenir compte du contexte et des intérêts de chaque peuple. Ce qu’il y a de fondamental dans une Constitution, ce sont les droits et les devoirs des citoyens. Tout est jeu  et enjeu, tout est contexte. Depuis 1960, nous en sommes à la 28ème  révision constitutionnelle », a-t-il souligné.
 Un impact très significatif sur l’avenir de la RDC
Au regard de l’actualité politique, la jeunesse du MPCR a trouvé indispensable et,  à la fois,  opportun de relancer ce débat démocratique qui, d’une manière ou d’une autre, donne l’impression d’avoir un impact très significatif sur l’avenir de la République démocratique du Congo, a expliqué le président de la JMPCR, Elvis Bolungu, dans son allocution d’accueil du secrétaire général du PPRD et ancien président de l’Assemblée nationale.  En effet, a-t-il relevé pour justifier l’invitation adressée au chef du premier parti de la Majorité présidentielle (MP), « il se dégage un constat  malheureux qui est celui de voir le régime en place chercher à réviser le pacte républicain qui est la Constitution par la force ».  Le député national  Jean-Claude Vuemba, président du MPCR, s’est dit « très satisfait » des échanges instructifs entre « les jeunes du parti de l’opposition et le  SG du PPRD, parce que c’est une première dans les annales de la vie politique sous la IIIème  République ».  Le professeur Boshab était accompagné de la SGA du PPRD Mienzi  et de plusieurs cadres de son parti, notamment,  certains députés nationaux ainsi que les bourgmestres de Ngiri-Ngiri (où est installé le siège du MPCR) et de Kasa-Vubu.   Elvis Bolungu, Président de la JMPCR a organisé cette tribune de la JMPCR dans le but ultime d’amener la Jeunesse congolaise à intérioriser un certain nombre de principes fondamentaux qui guident l’exercice du Pouvoir politique au sein d’un Etat qui aspire vivre la démocratie, mais également, de mieux comprendre les règles juridiques relatives à l’acquisition, à l’exercice et à la transmission du pouvoir politique dans un Etat comme la RD-Congo. Il n’a pas rencontré sur le plan du droit ses préoccupations.
Peter Tshibangu 
Le direct
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