Quid du ’’détournement de fonds’’ destinés à l’Opposition ? Le gap que brandissent les députés de l’Opposition devrait-il être attribué à une composante institutionnelle qui n’existe pas encore ? A quel niveau l’erreur a-t-elle été réellement commise au sein du Gouvernement ? Autant de questions que charrie la motion de défiance contre le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Finances.


Le Gouvernement a soumis à l’Assemblée nationale le projet de loi portant reddition des comptes pour l’exercice 2015. Pendant l’examen de ce projet de loi au niveau de la Chambre basse du Parlement, les députés ont relevé qu’un montant de 207.814.080 Fc a été payé sur le crédit de l’Opposition politique, alors que celle-ci n’est pas en réalité bénéficiaire de cette dépense. Tout simplement parce que les structures qui devaient en bénéficier n’existent pas encore.
Sur base de cette anomalie, une motion de défiance a été déposée contre le ministre par les délégués de l’Opposition parlementaire. Aubin Minaku, le président de l’Assemblée nationale, a prévu d’organiser à ce propos la plénière de ce vendredi à 10 heures pour écouter Patrice Kitebi.

LUMIERE SUR UN DOSSIER EMINEMMENT TECHNIQUE
Depuis que cette affaire a été révélée, l’on se retrouve comme dans une espèce de procès uniquement à charge où l’autre son est comme ignoré. Soucieux d’éclairer l’opinion, les fins limiers de ’’Forum des As’’ sont tombés sur certaines données dignes d’intérêt. Ou en tout cas susceptibles d’aider à voir plus clair dans ce dossier éminemment technique.
Effectivement, le paiement de ce montant de 207.814.080 Fc a été engagé. Et il a fallu six paiements pour atteindre cette somme. Tous ces paiements, relèvent des documents dignes de foi, ont été dûment engagés par le ministère du Budget dans le cadre normal de la chaîne de dépense. Puisque ces bonds d’engagement (BDE) ont été signés au niveau du cabinet du ministre du Budget.
Comme le relève ce document, le premier bon d’engagement, signé précisément le 23 septembre 2013 et portant le numéro 028731 D fait état d’un montant de 25.555.935 FC. Le deuxième bon d’engagement, signé à la date du 2 octobre 2013 et portant le numéro 028884 D, établit la somme de 20.285.625 Fc.
Enregistré au n°013983 D, le troisième bon d’engagement fait état d’un montant de l’ordre de 9.300.000 Fc dont la date d’établissement remonte au 19 octobre 2013. A la même date d’établissement, un quatrième BDE, estampillé n°013982 D, relève la somme de 45.841.560 FC.
Le bon d’engagement suivant, portant le n°014700 D et enregistré à la date d’établissement du 15 novembre 2013, signale également la somme de 45.841.560 FC. Et enfin, le sixième BDE n°015243, dont la date d’établissement remonte au 6 décembre 2013, atteste la mobilisation d’un fonds de 60.989.400 FC.
Au regard de toutes ces données, l’examen de ces différents bons d’engagement montre bien les services auxquels la dépense a été imputée. La structure ayant émis ces bons d’engagement étant, bien entendu, le cabinet du ministre du Budget.
Dès lors, une question pertinente se pose : "D’où vient que la motion soit adressée au ministre ayant les finances dans ses attributions, alors que la traçabilité des documents montre bel et bien que c’est le ministère de Budget qui a imputé ces fonds au Mécanisme national de suivi, sur le crédit de l’Opposition ?".
Cette question suscite sans doute une observation. On peut s’interroger à ce propos sur les motivations profondes qui stimulent la démarche des députés de l’Opposition par rapport à un dossier où la structure qui engage est identifiée et où toutes les opérations ont été menées conformément à la chaîne de dépense.

CONFUSION DE ROLE
Quelque part, on ne perçoit pas très bien cette démarche dans une Assemblée nationale qui est bien politique dont le Gouvernement est l’émanation de la Majorité. On se pose aussi des questions sur cette majorité parlementaire. Avant même que le ministre se présente devant la Chambre basse, il y a comme une confusion de rôles. Est-ce vraiment lui, Patrice Kitebi, qui devrait répondre devant les députés, les choses étant ce qu’elles sont ?
L’approche du Gouvernement de cohésion nationale pourrait-elle expliquer tous les coups ? Y compris ceux qui pourraient finalement être de nature à saper l’image même du régime, au-delà de la personne du ministre ? Wait and see.
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