*L’idée d’un dialogue semble devenir de plus en plus le dénominateur commun de tous les efforts des actions politiques menées, depuis un certain temps, en RD. Congo. Qu’il s’agisse de marches organisées par l’Opposition politique, de la déclaration tonitruante des Evêques, depuis Rome, ou de réclamations de la Société Civile prise, ici, dans ses courants les plus en vue, le son philharmonique est et reste le même. Dialogue, Dialogue, Dialogue…Point et trait. 



 Et, finalement, que renferme le mot ‘’dialogue’’ ? Mythe ou réalité ? Histoire d’un petit arbre qui veut cacher toute une forêt. Décryptage des sons discordants. Majorité, Opposition et Société Civile sont divisées. Elles auraient besoin d’un nouvel arbitre, s’il faut organiser des élections apaisées, justes, transparentes et démocratiques. 

Le contenu de cette exigence de dialogue est loin de faire l’unanimité. A la Majorité, Joseph Kabila n’a jamais fermé ses portes, rappelait ainsi Lambert Mende, dans une des ses interventions à Nouvelle Donne sur les antennes de la RTNC. Mais, seulement, expliquait-il, l’Accord-cadre a prévu un Dialogue politique sans exclusive entre signataires. C’est-à-dire, entre les onze pays dont les Chefs d’Etat et/ou de gouvernement avaient apposé la signature au bas de l’Accord-cadre, à Addis-Abeba, en février 2013.

A l’Udps, par contre, le même mot Dialogue revêt une toute autre signification. C’est comme s’il était question du jour et de la nuit. Deux mondes, deux réalités diamétralement opposées. Bien qu’en soins à Bruxelles, Etienne Tshisekedi rêve d’un dialogue au terme duquel il récupérerait l’impérium. Dernièrement, Bruno Mavungu, le Secrétaire Général de l’Udps l’a si bien rappelé, à fin de la marche de l’Opposition, le 27 septembre, à Kinshasa. Tel est, d’ailleurs, le sens à donner à tout le combat de l’Udps, depuis que Mavungu a rejoint la barque d’autres opposants à N’djili ou sur la chaussée du Boulevard Triomphal. Ainsi, l’Udps et la Majorité ne sauraient convoler en justes noces, quelles que soient l’offre d’éventuelles concessions.

De l’autre côté, Vital Kamerhe et sa cohorte de cadres de l’UNC auraient une autre acception du dialogue. C’est celle de retrouver la paix et la sérénité des esprits, pour aplanir des divergences autour du calendrier électoral et de définir, ensemble, l’agenda d’une alternance pacifique à l’horizon 2016. Chose que Vuemba n’accepte pas. Car, à son avis, il faut laisser Kabila achever son mandat. Rien à faire d’autre que de laisser son régime aller jusqu’à la date buttoir, telle que fixée et consignée dans la Constitution.

Dans la même série, Samy Badibanga, le Président du Groupe Parlementaire Udps, avait déjà dit et répété qu’il n’y a plus assez de temps, pour organiser, à la fois, des élections intermédiaires, d’une part, et, de l’autre, les législatives nationales et la présidentielle 2016. Dans une analyse musclée, il appelait la classe politique, elle qui, raisonnablement, constitue la tête pensante de l’intelligentsia politique congolaise, à opérer un choix responsable. Il proposait, au fait, de sacrifier les élections intermédiaires, pour privilégier les dernières élections sans lesquelles, l’on tomberait, volontiers, dans une nouvelle et double crise de légitimité et de légalité, au cas où l’on dépassait l’échéance fatidique, sans avoir un nouvel élu, dans les délais.

En retournant les choses dans l’autre sens, Nyembo Odéric, un ex-ministre Tshisekedi à l’époque du gouvernement des verts, à Limete, soutient la thèse d’un vide juridique qu’il situe dans la fraude électorale ainsi que dans la malfaçon des élections 2011. De la fraude, dit-il, peut-on sortir quel type de vérité ? Dès lors que toutes les missions d’observation électorale avaient conclu que ces élections-là, furent bâclées, il fallait, c’est son point de vue, tout stopper et recommencer à zéro. Puisqu’on a continué, on aurait eu tort de penser que tout le monde reconnaît les résultats issus de la fraude. D’où, au jour du dialogue, ce dossier sulfureux de fraude et de manque de transparence dans l’organisation des élections sera, en tout cas, exhumé. Autant dire qu’après tout, le contenu du dialogue divise. Il en est de même de l’initiative à prendre. Pour les uns, le Chef de l’Etat ferait mieux de mettre sur pied une commission préparatoire. Mais, pour les autres, curieusement, seule la communauté internationale serait mieux placée, pour départager les acteurs politiques. Allusion faite à l’intervention de Saïd Djinnit, le successeur de Mary Robinson ou, alors, dans une certaine mesure, à celle de Martin Kobler ou de Ban Ki-Moon, en personne. Certains vont plus loin, jusqu’à imaginer qu’une médiation africaine soit à même de faire l’affaire. C’est dans ce sens que Sassou, le Président Brazzavillois, est de plus en plus cité dans des cénacles politiques, à Kinshasa. Toutes ces tractations, prises aussi bien en vrac qu’en ordre, n’auraient aucun fondement, selon quelques ténors de la Majorité. ‘’Il n’y a ni crise, ni péril en la demeure’’, arguent-ils, sous le sceau de l’anonymat. Optimistes, ils disent que la CENI fait son travail et que, très bientôt, en décembre 2014, les candidatures pour des élections locales, seront enregistrées. Ils rappellent à ce propos, enfin, que Joseph Kabila s’est longuement époumoné à expliciter cette vision à New York, en marge de la 69ème session ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies. D’où, l’affaire du dialogue serait en voie d’être sacrifiée, faute de temps. Derrière le mythe, se cache la réalité. Et, derrière la réalité, se cache le mythe. C’est pile ou face.

LPM

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