Décidément, un Michel cachait bien un autre. Ç’en aura été la grande surprise, ce week-end, à Bruxelles. Ainsi, l’acte de nomination au poste de chef du gouvernement belge, signé par le Roi Philippe, le samedi 11 octobre 2014, de Charles Michel, fils du très célèbre Louis Michel, figure emblématique de la politique belge mieux connue par les Congolais, a-t-il mis fin à toutes sortes de spéculation. Et, des réactions n’ont pas tardé à travers le monde. 



Au Congo-Kinshasa, particulièrement, cette élévation du fils de son père, n’a pas laissé insensibles les autorités dont au premier chef, le Premier ministre, Matata Ponyo qui l’en a félicité, en utilisant des mots justes. Dans cette édition, découvrez, sous des guillemets, quelques extraits ou, mieux, le condensé, de cette lettre de Matata à Charles Michel, le tout nouveau Premier Ministre Belge. Il y souhaite, substantiellement, la continuité des liens que Kinshasa et Bruxelles ont tissés, depuis des temps immémoriaux.

Au nom du gouvernement congolais et en son nom personnel, le Premier ministre Matata Ponyo Mapon a, en effet, adressé, le même samedi 11 octobre, à M. Charles Michel, une lettre de félicitations pour sa nomination. « Je saisis cette occasion pour renouveler notre attachement et notre constante disponibilité de poursuivre une coopération mutuellement bénéfique entre mon pays, la République Démocratique du Congo et la Belgique, afin de continuer à consolider les liens que nos deux pays ont tissés depuis les temps immémoriaux », a écrit Matata Ponyo à son homologue belge.

Il a, en outre, souligné qu’il s’imagine la lourde tâche qui attend ce nouveau Premier Ministre Belge, au regard de la forme de la coalition gouvernementale et des objectifs du gouvernement axés sur l’amélioration de la compétitivité de l’économie, du pouvoir d’achat de la population et du redressement économique face à une population vieillissante et des enjeux institutionnels complexes. Il n’a pas manqué de relever que le gouvernement congolais, sous le leadership du Président de la République, Joseph Kabila Kabange, reste engagé dans des réformes vigoureuses afin de dégager les ressources nécessaires aufinancement des secteurs porteurs de croissance (agriculture, éducation, infrastructures, santé, etc.), de consolider la paix à l’Est du pays afin de porter la RDC en bonne place dans le concert des nations. « A cet effet, a ajouté Matata Ponyo, comme par le passé, nous comptons sur l’engagement de votre gouvernement pour nous accompagner sans relâche ».

Enfin, il n’émet aucun doute que la ferme volonté du Premier ministre de Sa Majesté le Roi Philippe, de réussir sera un leitmotiv certain, pour couronner son mandat de succès. Si Matata Ponyo a, certes, reconnu que la conjoncture internationale est difficile, mais il a rappelé que l’on reconnaît les grands hommes en pareille situation et s’est dit être confiant de la qualité du travail que Charles Michel réalise pour l’intérêt du peuple belge.

Il sied de retenir également qu'au-delà de cette correspondance administrative, le Premier ministre congolais s'est également entretenu longuement, le samedi, avec son homologue belge au téléphone. Signe qui témoigne qu’entre Kinshasa et Bruxelles, les relations sont au beau fixe.
Charles Michel : des traits en filigrane …

Charles Michel, c’est le fils de Louis Michel. Voilà qui suffit à le définir. Toute sa carrière se résume à celle d’un héritier dont le géniteur surveille les intérêts. Enfant, il collait des affiches pour son père, Louis, figure des libéraux belges. A 16 ans, il prend sa première carte au Mouvement réformateur. A 18 ans, il obtient son premier mandat politique, comme conseiller de la province du Brabant wallon, au sud de Bruxelles. Charles Michel, deviendra, samedi 11 octobre, le prochain premier ministre belge après l'accord sur la formation d'un gouvernement, est un précoce né.

Une fois investi, il devient ainsi, à 38 ans, le plus jeune Premier ministre que la Belgique ait jamais connu, succédant au socialiste Elio Di Rupo, de vingt-cinq ans son aîné. En 2000, il avait déjà été le plus jeune ministre de l'histoire du pays, officiant au portefeuille wallon des Affaires intérieures et de la Fonction publique.



Il évince son ancien leader

Avocat de formation, Charles Michel a été élu député fédéral en 1999, avant d'obtenir des portefeuilles au gouvernement. De fin 2007 à début 2011, il a notamment été ministre de la Coopération, un poste considéré comme secondaire.

Mais c'est en interne, au sein du Parti réformateur, que Charles Michel prend une stature nationale. Défendant une ligne « libérale sociale », il mène la fronde et parvient à écarter de la présidence du parti l'homme fort des libéraux depuis plus de dix ans, le ministre des Finances Didier Reynders, affaibli par deux défaites électorales.

Le nouveau leader sort vainqueur des dernières élections côté francophone avec un gain de deux sièges, sans toutefois parvenir àdépasser l'adversaire socialiste.



Coup de poker

Le Roi Philippe le charge néanmoins de préparer la formation du gouvernement. Là, lui qui est un bon néerlandophone, il prend les autres partis francophones de court en négociant une coalition avec trois partis néerlandophones, dont les nationalistes de laNieuw-Vlaamse Alliantie (ou N-VA – « Nouvelle Alliance flamande »), alors qu'il avait juré de ne jamais pactiser.

Un coup de poker qui lui permet, en plus de prendre la tête du gouvernement, d'ajouter un nouveau fait d'arme à sa collection de records. Le fils de l’autre Michel devient ainsi le deuxième libéral wallon à diriger le pays, le premier depuis… 1938.

D. Mwassa Kyalondawa/CP

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