Les syndicats, aussi bien de la Fonction publique que de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (E.P.S.P.) sont très mécontents des retraits opérés à la paie de leurs salaires par les banques.



Aux dires de victimes de cette pratique (quelques agents, fonctionnaires de l’Etat et enseignants du secteur public) rassemblées par certains syndicats aussi bien de l’EPSP que de la Fonction publique hier mercredi à Lingwala pour témoigner et décrier ces retraits, le manque à gagner chaque mois se chiffre par personne payée et selon les ministères, entre 4.000 à 5.000 Fc. D’autres, au niveau du ministère des Affaires sociales, prétendent avoir un manque à gagner de 10.000 Fc, et que celui qui gagnait 100.000 Fc l’année passée, n’en reçoit actuellement que 90.000 Fc. Comme réponse à ces préoccupations pour connaître les causes de ces retraits mensuels, les banques n’ont qu’une seule explication : elles conseillent à ceux qui se plaignent d’aller s’informer auprès du gouvernement ; car selon elles, c’est bien là une décision du gouvernement.Un syndicaliste membre du Syndicat des Enseignants du Congo (SYECO) a rappelé que le gouvernement était bien informé de cette situation mais la laissait pourrir. Pour preuve, il a rappelé que lors d’une assemblée tenue à son siège à Limeté pour préparer la rentrée scolaire 2014, Syeco avait protesté contre cette pratique qui s’installait petit à petit en sonnant l’alerte pour prévenir contre des conséquences fâcheuses qu’elle pourrait engendrer. Il a aussi rappelé que le gouvernement avait bien accepté une augmentation salariale et majoré de 5.000 Fc le salaire des enseignants-debout. Mais actuellement, cette majoration est rendue nulle par ces retraits bancaires. Il a dit avoir l’impression que l’Exécutif national fuyait devant ses responsabilités en abandonnant ces frais bancaires à charge de ses employés, alors que la décision de la bancarisation était belle et bien prise par gouvernement. En conclusion, il a invité le Premier ministre Augustin MatataPonyo à s’occuper des conséquences de la bancarisation qui amenuisent les salaires déjà forts amaigris des fonctionnaires et enseignants.

Privilégier le dialogue en lieu et place des préavis de grève

Unanimes, les syndicalistes faisant partie de l’Intersyndicale de la Fonction publique ont préconisé de lancer un préavis de grève pour obliger le gouvernement à annuler ces retraits sur salaire à la source par les banques. Ils ont dits que le Vice-Premier ministre et ministre du budget avait dit que le gouvernement prenait en charge ces frais bancaires et que les banques n’étaient pas habilité à opérer ces retraits, mais dans la pratique, force est de constater qu’il n’a pas honoré sa parole. Par ailleurs, parlant d’un possible préavis de grève, les délégués des syndicats des enseignants, présent sur le lieu, ont aussi envisagé une action pour faire valoir leur droits. Ils ont prétendu s’être abstenu de déranger la rentrée scolaire, parce que celle-ci n’est pas un fait syndical mais de l’employeur. Par conséquent, ils disent avoir renvoyé toutes manifestations de revendication dans un passé proche.

Contactés par la rédaction, nombreux sont les parents et leurs associations qui rejettent carrément l’idée d’un débrayage dans les établissements scolaires du secteur publique et suggèrent aux enseignants un dialogue constructif avec le ministère de l’EPSP et le Gouvernement de la République. Un membre de l’Association nationale des parents d’élèves et étudiants du Congo (Anapeco) a même qualifié le ministre de l’EPSP d’être un ministre constamment ouvert au dialogue avec ses partenaires éducatifs que sont les syndicats pour trouver des solutions qui s’imposent. Pour lui, le dialogue vaut mieux qu’une grève. Par contre, certains parents estiment que les enseignants, en acceptant les primes payées par eux pour compléter leurs salaires, ont un contrat tacite avec eux et ne peuvent se permettre d’aller en grève en renvoyant les élèves pour lesquels ils perçoivent chaque mois des primes des leurs parents. Cela signifierait de l’ingratitude. En conclusion, les parents rejettent l’idée même d’un débrayage, invite le Gouvernement de la République à résoudre cette équation de retrait à la source des sommes sur salaires et invitent les enseignants et fonctionnaires à privilégier la voie du dialogue dans la recherche des solutions.


 RSK

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