Après la publication, le mercredi dernier, du rapport par le BCNUGH sur les cas des violations graves de droit de l’homme en RDC à la suite de « l’opération Likofi », Richard Muyej, Ministre de l’Intérieur, est monté au créneau pour dénoncer son contenu et clarifier la situation. 




Il a affirmé, au cours d’un point de presse organisé hier, en son cabinet de travail, que les exécutions sommaires et extrajudiciaires ainsi que des disparitions forcées dont il a été question dans ce rapport, ne relève que d’une désinformation et ne peuvent nullement être attribuées à la Police Nationale Congolaise (PNC). Cette opération, a-t-il poursuivi, a été réalisée par 350 policiers, 8 magistrats dont 4 militaires et 4 civils chargés de l’encadrement judiciaire de l’opération, une logistique bien connue et vue de tous. D’ailleurs, vu la reprise de la criminalité à Kinshasa, il a annoncé la relance de l’opération Likofi III, pour la lutte contre la résurgence des kuluna et de leurs affidés, et ce, à travers toutes les provinces de la RD. Congo.

A en croire le Ministre, le BCNUDH avait déjà été informé que les policiers impliqués dans l’opération likofi n’étaient pas dotés des cagoules, qu’ils intervenaient à bord de Pick Up et non des Jeep, que leurs véhicules et leurs uniformes étaient clairement identifiables. Lancé publiquement le 15 octobre 2013, leur effectif était de 350 policiers bien identifiés pour les quatre districts, 8 magistrats dont 4 militaires et 4 civils chargés de l’encadrement judiciaire de l’opération, une logistique bien connue et vue de tous. Il s’agit de 20 véhicules 4×4 livrés par le Ministère, bien immatriculés et numérotés. Et, les images des arrestations existent.

Concernant les disparitions forcées, il a affirmé qu’avant de déclencher cette opération, une banque des données étaient déjà constituée sur les bandits dits ‘’kuluna’’ ainsi que leur cartographie reprenant la composition des différentes écuries. Raison pour laquelle, bon nombre d’entre eux ont disparu de la circulation, et se sont retrouvés soit à Brazzaville, au Bas-Congo, dans le Bandundu, ou à l’Equateur. A ce sujet, le Ministre de l’Intérieur du Congo a reconnu leur présence sur son sol, dont 45 étaient officiellement remis, tandis que d’autres se sont volatilisés dans la nature et n’ont pas été retrouvés à ce jour.

Par ailleurs, a-t-il fait savoir, s’il est noté au titre de réactions des autorités congolaises un seul jugement rendu le 24 juin par le tribunal militaire de garnison de N’djili, qui a condamné un commissaire principal du marché de la Liberté à 10 ans de servitude pénale principale pour enlèvement, arrestation arbitraire et faux en écriture, et qu’un auditeur militaire qui avait engagé des poursuites pénales à l’encontre de deux agents de la PNC accusés d’assassinat d’un présumé ‘’kuluna’’ aurait fait l’objet de pressions de la part des supérieurs hiérarchiques et reçu une injonction de sa propre hiérarchie de cesser d’instruire les poursuites initiées, le Ministre a donné les éléments étayés.

Statistiques des condamnés

A ce stade, il a donné les statistiques des condamnations des délinquants: 105 condamnations au TGI et Tripaix Kalamu, 22 acquittements et 49 enfants déférés devant le tribunal pour enfant ; 6 dossiers envoyés en fixation devant le TGI/ Matete et 5 envoyés au tribunal pour enfant de cette commune ; 11 condamnations au TGI/Gombe, 120 Acquittés et 105 enfants envoyés au Tribunal pour enfant de la Gombe ; 52 condamnations et 12 acquittement au TGI/N’djili ; 34 cas dont 19 condamnations, 15 en cours devant le tribunal militaire de Garnison/N’djili ; 7 condamnés, 4 acquittés par le Tribunal Militaire de Garnison de la Gombe ; 27 dossiers envoyés aux autres parquets ; 7 condamnés, 2 acquittés par le tribunal de la Garnison de Matete et 1 dossier envoyé à un autre tribunal.

Réponse à la MONUSCO

Quant aux réactions de la MONUSCO et d’autres acteurs de l’ONU, le Ministre explique que le Conseil Supérieur de la Défense et le Conseil des Ministres tenus le 01 décembre 2013 à Goma, en ont fait une préoccupation. Pour cela, des instructions claires avaient été données à cette occasion pour un bon encadrement de l’opération. En plus, a-t-il martelé, à chaque étape, les responsables rendaient compte à la population de l’évolution des actions menées, tout en la sensibilisant à dénoncer des malfaiteurs.

Il a rappelé en effet que, le 7 janvier 2014, il a répondu à un courrier de la Monusco et de l’Unicef de décembre. Et, plus récemment, le BCNUDH a saisi les Autorités en soumettant la première mouture du rapport. Ils y ont également répondu. ‘’Quelle est notre surprise de constater aujourd’hui que le Bureau Conjoint n’ait tenu aucun compte des observations que nous leur avions dûment versées et qu’il se soit tenu à sa version des faits, une version largement contredite par les faits eux-mêmes’’, s’est-il indigné.

Selon le ministre, ils n’en sont pas à leur première expérience, d’autant plus qu’au lendemain des élections de 2011, ces mêmes activistes documentés pas des officines de l’opposition non républicaine avaient aligné des allégations de violation de droit de l’homme, en taisant les cas avérés des militants du Palu, lâchement tués. A cet effet, il a prié le SG des Nations Unies de retirer de la RDC M. Scott Campbell, Coordonnateur du BCNUDH, pour manque de professionnalisme et d’honnêteté, ainsi que des prises de position partisanes, de nature à compromettre la stabilité des institutions. Pour conclure, il a annoncé le lancement dans les prochains jours, de l’Opération Likofi III dans toutes les provinces, pour lutter contre la résurgence des kuluna.

Judith Asina

Le direct
LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top